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Extrême-Nord : Kalkaba Malboum prêche le retour des déplacées après les affrontements entre Mousgoums et Arabes choas

Extrême-Nord : Kalkaba Malboum prêche le retour des déplacées après les affrontements entre Mousgoums et Arabes choas

Paru le lundi, 10 janvier 2022 12:11

La caravane de la paix conduite par le colonel Hamad Kalkaba Malboum, le président du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC), est définitivement entrée en gare le week-end dernier, après un périple de plusieurs jours dans la région de l’Extrême-Nord. Cette initiative communautaire de l’élite Mousgoum a multiplié les arrêts dans les villages à majorité peuplés par cette ethnie en répétant le même message de paix. Et surtout en sensibilisant les populations et les autorités traditionnelles pour un retour des populations déplacées.

« La mission d’apaisement et de paix que je conduisais dans l’Extrême-Nord a été reçue par sa Majesté Mbang Oumar Mbang Mahamat, le sultan de Pouss qui a pris le ferme engagement d’œuvrer pour un retour de la paix entre Mousgoums et Arabes choas », a fait savoir Kalkaba Malboum, la veille de la fin de cette mission.

Chien de faïence

Cette note positive cache néanmoins une ambiance de suspicion. Plus d’un mois après les échauffourées sanglantes entre Mousgoums et Arabes choas, les deux communautés continuent de se regarder en chien de faïence. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains déplacés hésitent à rentrer chez eux, comme l’indique le chercheur camerounais Mahamat Mbarkoutou, spécialiste des questions du sahel. A Pouss, dans l’arrondissement de Maga, département du Mayo-Danay, fortement peuplé par les Mousgoums, les Arabes choas ne se pressent pas de rentrer. C’est aussi le cas dans les villages situés le long des berges sud du Logone. Dans le canton de El Birki dans le sultanat du Logone Birni densément peuplé par les Arabes choas, on observe le phénomène contraire : les Mousgoums peinent à retourner dans leurs maisons.

Il n’y a plus qu’à espérer que le massage porté par la caravane conduite par Kalkaba Malboum ne tombe pas dans des oreilles sourdes. Ce haut gradé retraité de l’armée part en tout cas avec la faveur des pronostics. D’abord parce qu’il est présenté comme la principale élite Mousgoum en ce moment. « C’est ce qui explique qu’il ait pris la parole au nom de sa communauté pendant la descente express du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, à Kousseri le mois dernier », confie une source locale. En plus de ce leadership, Kalkaba Malboum a réaffirmé son influence sur les populations Mousgoums avec cette caravane de la paix. « Les Mousgoums avaient le sentiment de ne pas avoir un leadership capable de les orienter, de les calmer et même de les rassurer. Cette caravane est venue réparer cette rupture », fait savoir Mahamat Mbarkoutou.

Arrestations

Par contre, des défis subsistent. Les Mousgoums demandent avec insistance la libération des personnes détenues à Maroua. Elles ont été arrêtées après les affrontements du 5 décembre dernier. Surtout que la grande majorité des personnes arrêtées sont issues de la communauté Mousgoum, si on en croit Mahamat Mbarkoutou. Qui est par ailleurs convaincu que l’absence de plan gouvernemental de sortie de crise va être la principale barrière de la mission conduite par Kalkaba Malboum la semaine dernière.

Michel Ange Nga

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Dernière modification le lundi, 10 janvier 2022 12:20

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