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Oui, des observateurs étrangers ont utilisé une plateforme internet de Transparency lors de la présidentielle 2018 au Cameroun

Oui, des observateurs étrangers ont utilisé une plateforme internet de Transparency lors de la présidentielle 2018 au Cameroun

Paru le jeudi, 11 octobre 2018 17:35

Bien que n’ayant pas été accrédités officiellement, lors du scrutin du 7 octobre 2018, Transparency a quand même reçu des rapports de dénonciation de ces scrutateurs indépendants.

Une confusion règne en cette période post-électorale au sujet de certains observateurs étrangers dans le cadre de l’élection présidentielle au Cameroun, le 7 octobre 2018.

Des observateurs présentés dans la presse camerounaise comme observateurs de l’ONG Transparency International (TI) ont provoqué des démentis de l’ONG à l’instance internationale et au niveau de la branche locale au Cameroun.

En effet, le 9 octobre, soit deux jours après l’élection, l’ONG Transparency international a publié un communiqué indiquant qu’elle n’a pas accrédité d’observateurs à la présidentielle du 7 octobre. Dans la même journée, la section camerounaise, sous la plume de son président, l’avocat Charles Nguini signe un démenti allant dans le même sens : pas d’observateurs de TI au Cameroun.

Seulement, en menant des investigations l’on comprend d’où a pu venir le raccourci établi entre ces scrutateurs étrangers et TI.

Dans une vidéo publiée le 10 octobre 2018, l’on voit Me Charles Nguni en compagnie de deux dames. L’une déclare qu’elle est de nationalité américaine et l’autre, de nationalité tunisienne. Les deux affirment avoir observé la présidentielle, en tant que « observateur indépendant ».  C’était écrit sur leur badge, disent-elles.  Mais, elles révèlent avoir été formées par Transparency et avoir utilisé une plateforme web de l’ONG dédiée aux dénonciations et autres cas de fraudes pendant le scrutin. La Tunisienne ajoute le détail selon lequel, ses rapports d’observations faits sur la plateforme web sont adressés « indirectement » à TI.

Me Charles Nguini, lui-même confirme sur la vidéo que ces étrangères ont utilisé les plateformes mises en place par Transparency-Cameroun. En somme, il s’agit d’observateurs indépendants qui ont quand même collaboré « indirectement » avec TI.

A preuve, le démenti de M. Nguin révèle que, « des citoyens ont été sensibilisés sur l’existence de la plateforme de dénonciation et les techniques de dénonciation, des organisations de la société civile camerounaise et certains observateurs internationaux accrédités [par le gouvernement camerounais] ont fait bon usage de ces moyens de dénonciation. Le jour du vote, 197 centres de vote ont été parcourus : 163 dans le département du Mfoundi, 24 dans le département du Wouri et 11 dans le département du Fako ».

C’est ainsi que TI-Cameroun reconnaît avoir comptabilisé 315 alertes, soit 29 reçues directement sur la plateforme, 164 SMS et 122 messages WhatsApp assortis de support probant.

Sylvain Andzongo

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