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Non, l’armée camerounaise n’a pas mis le feu à l’hôpital de Kumba

Non, l’armée camerounaise n’a pas mis le feu à l’hôpital de Kumba

Paru le mercredi, 13 février 2019 18:16

Une vidéo sur Facebook accuse les forces de l’ordre d’avoir incendié cette formation hospitalière dans la région du Sud-Ouest. Vraiment ?

Une courte vidéo (45 secondes) vue des milliers de fois sur Facebook accuse l’armée camerounaise d’avoir mis le feu à l’hôpital de district de Kumba, dans la région du Sud-Ouest secouée par la crise anglophone depuis fin 2016. «Voici la preuve irréfutable que c’est l’armée de Biya qui a incendié l’hôpital de district de Kumba», affirment les auteurs de cette vidéo en ligne depuis le lundi 11 février 2019. Ce que dément formellement le gouvernement.

«L’hôpital de district de Kumba dans la région du Sud-Ouest a été ravagé par un incendie d’une grande ampleur dans la nuit du 10 au 11 février 2019 ; incendie provoqué par une horde de rebelles sécessionnistes évalués à près d’une vingtaine d’individus», indique un communiqué du ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, rendu public dans la journée de lundi dernier.

Selon le document, les assaillants se sont introduits dans les résidences du personnel de santé et dans les principaux services de l’hôpital, notamment en médecine, en chirurgie et au bloc opératoire, «incendiant au total tous les bâtiments abritant ces unités essentielles» de l’hôpital de district de Kumba.

«Mesures appropriées»

«Une fois alertées, les autorités administratives de la région du Sud-Ouest sont descendues sur les lieux et ont pris toutes les mesures appropriées afin de sécuriser les malades, en les transférant dans d’autres centres hospitaliers de la ville de Kumba», précise le communiqué.

Sur la vidéo, prise visiblement avec un téléphone portable, aucun élément ne montre l’armée camerounaise en train d’incendier ladite formation hospitalière. On y voit une partie du bâtiment consumée par les flammes et des hommes armés dont on peine à distinguer les traits à cause de la pénombre ambiante. L’on a plutôt l’impression qu’ils tentent de sauver ce qui peut encore l’être.

«Fais attention», entend-on clairement dire l’un d’entre eux en français. Selon le bilan officiel, quatre personnes sont mortes dans cet incendie, dont deux malades brûlés vifs sur leur lit d’hôpital. Sept véhicules des personnels de santé ont été incendiés et l’hôpital presque entièrement consumé.

Le gouvernement condamne «ces atrocités innommables et ces actes barbares d’une extrême cruauté» et assure que «tout sera mis en œuvre pour garantir la sécurité des personnes et des biens, ainsi que le retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest».

P.N.N

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