Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Non, cette chaussure du président de l’Assemblée n’a pas coûté 4500 euros et n’est pas fabriquée à « Mbeng » !

Non, cette chaussure du président de l’Assemblée n’a pas coûté 4500 euros et n’est pas fabriquée à « Mbeng » !

Paru le lundi, 13 août 2018 15:09

Il se raconte que cette paire provient d’une marque européenne et que son prix aurait pu servir à construire un hôpital au Cameroun. Vrai ?

Cette paire de chaussures a fait l’objet de commentaires virulents pendant tout le week-end, au grand dam de son fabricant et de son propriétaire. Oui, ces souliers appartiennent bien au président de l’Assemblée nationale-PAN-, Cavaye Yeguié Djibril. 

19145 sbbchaussure

Toutefois, contrairement aux rumeurs, ils n’ont pas été fabriqués en Europe. Ils sont l’œuvre d’un jeune camerounais de 28 ans qui se nomme Mbe Jean Colince, promoteur de la marque MJC Shoes. C’est dans les locaux de sa petite entreprise au quartier Mvog-Ada à Yaoundé, qu’il nous raconte son épopée.

Tout d’abord, il regrette qu’un de ses employés ait posté sur Facebook, la photo de la chaussure qu’il a récemment fabriquée pour le PAN. Une photo très vite récupérée par des activistes politiques et autres internautes. Ces derniers ont dit que ladite chaussure a valu des millions, de quoi construire des hôpitaux au Cameroun. Que non. « Une paire de chaussures fabriquée par nous coûte en moyenne 50 000 francs Cfa. Elle peut coûter beaucoup plus, en fonction du matériau exigé par le client. Mais on est toujours bien loin du million de francs Cfa !!», martèle Jean Colince avec un sourire peiné. 

Clientèle

Le jeune homme rencontre le PAN en juillet 2018, lors d’un évènement à l’esplanade de l’Assemblée nationale. «A l’occasion, les autorités ont visité mon stand et j’en ai profité pour présenter mon travail et nouer des contacts ». Ainsi vient la première commande du PAN au jeune maître bottier. Puis suivra une autre ; celle qui fait actuellement des remous.

Le jeune entrepreneur craint que son business pâtisse de ce mauvais buzz. D’autant que sa clientèle compte plusieurs autres personnalités de la République. Cela fait deux ans qu’il s’est installé à son propre compte, après des formations auprès des maîtres bottiers du pays. Il entend prospérer dans ce business, persuadé que l’élégance de l’homme est à ses pieds. 

Monique Ngo Mayag

Dernière modification le lundi, 13 août 2018 15:15

● E-Arnaques


● Fact Cheking