Comment optimiser la politique budgétaire dans le cadre de la Stratégie nationale de développement (SND30) et la rendre compatible avec les engagements au titre du Programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) ? C’est la question à laquelle le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap) tente de répondre dans sa réflexion baptisée « Conception et programmation budgétaire au Cameroun », parue en octobre 2021. Ce think tank proche du gouvernement propose entre autres réponses que le Conseil économique et social (CES) sorte de son hibernation actuelle.
« Il serait donc indiqué, pour sortir de cette hibernation, que le CES fasse un aggiornamento pour prendre sa place, et toute sa place, dans le dispositif institutionnel du Cameroun, précisément dans l’encadrement en matière de politiques économiques et sociales », comme on peut le lire dans la réflexion du Camercap.
Pour cette structure dont la mission est d’éclairer les politiques publiques, le CES, qui occupe le quatrième rang protocolaire de l’Etat, devrait être au cœur du programme de développement économique, social, culturel et environnemental du Cameroun. Un rôle que le CES ne joue plus depuis les Programmes d’ajustement structurel (PAS). Et pourtant, « durant la période des plans quinquennaux (1960-1985), cette institution aurait ainsi joué pleinement son rôle », confirme le Camercap.
La nomination de Zacharie Ngoumbe (photo) au poste de secrétaire général du CES par le président Paul Biya en juillet 2018 avait été perçue dans l’opinion comme le début d’un aggiornamento. Mais à en croire le document publié par le Camercap en octobre dernier, soit trois ans après cette nomination, tout reste à faire.
Michel Ange Nga
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