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Livre scolaire : l’option du gouvernement de réserver 50 % du marché aux imprimeurs locaux ne fait pas l’unanimité

Livre scolaire : l’option du gouvernement de réserver 50 % du marché aux imprimeurs locaux ne fait pas l’unanimité

Paru le mardi, 16 mars 2021 13:02

Le gouvernement a réservé une suite favorable au mémorandum que le Groupement interprofessionnel des imprimeurs et arts graphiques lui a adressé au sortir du Forum des imprimeurs et des arts polygraphiques en 2019.

Lors de sa dernière session tenue en janvier 2021, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a recommandé au Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (CNAMSMD) de réserver une part importante de la production du livre scolaire aux imprimeurs locaux.

« Je dis merci au Premier ministre qui a instruit le Conseil national d’agrément de nous octroyer, dès 2021, 50 % de l’édition des livres scolaires au Cameroun. Ensemble, nous allons travailleur pour que l’imprimeur local soit efficace », assure Jean Marc René Tchuitcheu, président du Groupement des imprimeurs.

« La politique du Premier ministre est non seulement de rendre le livre compétitif sur le plan financier, mais aussi sur le plan qualitatif. Pour y parvenir, il ne faut pas entrer en compétition avec les collègues locaux, mais plutôt avec ceux de l’extérieur. Si nous nous complétons, nous allons réussir à produire des livres de qualité », se convainc François Kewou, un éditeur local.

Mais pour un éditeur qui préfère garder l’anonymat, « il s’agit d’une très belle proposition, mais qui ne saurait en rien être une obligation ». Encore que, prévient-il, la mise en œuvre de cette recommandation sera contrariée par plusieurs contraintes, à l’instar de la capacité technique des imprimeurs locaux.

« Sur une cinquantaine d’imprimeurs réunis en syndicat ou au sein d’un groupement interprofessionnel, à peine 10 % peuvent présenter des capacités techniques à même de garantir le niveau de qualité exigé et dans les délais requis », fait-il observer.

Il y a aussi la sécurisation des données. Pour la source de SBBC, il ne sera pas aisé de garantir que les livres imprimés localement ne feront pas l’objet d’une impression parallèle et donc d’une distribution parallèle comme l’attestent de nombreux exemples.

« Le manuel scolaire représente, si je ne m’abuse, plus de 90 % de ce qui s’imprime comme livre au Cameroun. Et on ne peut pas avoir peur de ce pourcentage, il vaut mieux commencer quelque part », tempère le Pr. Marcellin Vounda Etoa, secrétaire permanent du CNAMSMD.

Les acteurs estiment le potentiel du marché du livre scolaire à près de 200 milliards FCFA. Mais, se désole un éditeur, il est actif à peine à 10 voire 15 %.

D.M.

Dernière modification le mardi, 16 mars 2021 13:15

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