Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
On dit que seuls les Camerounais seraient inquiétés dans le scandale financier de la Bicec

On dit que seuls les Camerounais seraient inquiétés dans le scandale financier de la Bicec

Paru le vendredi, 17 mars 2017 13:32

Selon une certaine opinion, les Français jouiraient d’une certaine immunité alors qu’ils occupaient des postes de responsabilité au sein de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) au moment des détournements de fonds entre 2003 et 2013.

Au cours d'une conférence de presse le 10 mars 2017 à Douala, Jean Baptiste Bokam, président du conseil d’administration (PCA) de la Bicec s’est exprimé au sujet d’une rumeur persistante. Rumeur selon laquelle, il y a une chasse dirigée uniquement contre les Camerounais dans le cadre du scandale financier (2003-2016) de la Bicec, filiale du groupe français Bpce. A preuve, argumente la rumeur, seuls des Camerounais ont été interpellés au mois d’août 2016 : Innocent Ondoa Nkou, ex-directeur général adjoint (DG-A) de la Bicec pendant 20 ans, Benoit Ekoka, expert-comptable, Samuel Ngando Mbongue, ancien directeur de la comptabilité et de la trésorerie et Martin Nyamsi, prestataire de service de la banque à travers son entreprise « Interface ».

Selon les éclairages de M. Bokam, il ne s’agit pas d’une justice à tête chercheuse. « Voilà une affaire qui a été confiée à la Justice. Et on a adressé une plainte dans laquelle on n’a pas fait une fixation sur telle ou telle personne. C’est une plainte contre X. Dès que le magistrat fait ses investigations, comme c’est un terrain où seuls les faits emportent sa conviction, il fait ses interpellations en fonction des faits constatés. Soit, dans l’exploitation des documents. Soit, dans le témoignage. Mais il n’y a que les faits qui emportent la conviction du juge d’interpeller tel ou tel », a expliqué le PCA, par ailleurs secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie nationale.

Jean Baptise Bokam a ajouté : « le magistrat a eu à interroger aussi bien des Camerounais que des expatriés. Mais il a retenu ceux qui, à son avis étaient fortement soupçonnés d’avoir posé les actes incriminés. Mais il est évident dans ses enquêtes, qu'il a eu à convoquer tous ceux qui travaillent dans la chaîne de fonctionnement des commandes ». Et le PCA de conclure : « J’irai jusqu’à vous dire que certains anciens responsables qui se trouvent déjà en poste ailleurs, à l’étranger ont été convoqués et sont venus répondre aux questions. Mais vous n’allez pas demander à un magistrat de garder absolument une personne parce qu’il faut qu’on puisse établir un équilibre entre les Camerounais et les expatriés ».

Pour rappel, une plainte contre X a été déposée le 1er juin 2016 par les avocats de la Bicec, auprès du tribunal de grande instance de Douala pour des motifs de détournements de fonds.

Les personnes interpellées sont soupçonnées d'avoir, pendant près de 13 ans, mis en place un système de marché fictif qui a échappé à tous les contrôles durant tout ce temps. La Bicec déclare qu'elle ne peut pas encore se prononcer sur le préjudice financier de la banque parce que les investigations se poursuivent.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le vendredi, 17 mars 2017 13:35

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