Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Non, les troubles à Sangmelima n’ont pas commencé par un crime inter-ethnique

Non, les troubles à Sangmelima n’ont pas commencé par un crime inter-ethnique

Paru le jeudi, 17 octobre 2019 16:27

Certains disent qu’un Bamoum aurait assassiné un Bulu dans le chef-lieu du département du Dja-et-Lobo. Vrai ?

Les Bulu, originaires du Sud-Cameroun et Bamoum, originaires de Foumban, dans la région de l’Ouest du pays, se sont affrontés ces derniers jours à Sangmelima. Les heurts entre deux communautés ont viré aux casses dans les commerces. Certains ont tôt fait d’alléguer que tout a commencé par le meurtre d’un Bulu par un Bamoun ; puis il y a eu riposte. Ce n’est pas établi.

En effet, Koulbout Aman David, préfet du département du Dja-et-Lobo, dont Sangmelima est le chef-lieu, raconte de façon chronologique ce qui s’est passé : « Le corps sans vie du dénommé Assam Belinga Benjamin Junior [Bulu], âgé de 27 ans, a été retrouvé au village Nyazanga par les membres de la famille. Les autorités descendues sur les lieux ont permis de le récupérer et de le faire inhumer par la famille, compte tenu de l’état de putréfaction avancée ».

Par la suite, indique l’autorité préfectorale, un suspect, Mefoua Wilfried (Bulu, lui aussi), né le 16 avril 1998, a été interpellé à Sangmelima au lieudit « Marché », porteur du téléphone et des babouches du défunt. « Selon les déclarations de l’oncle du défunt Engamba Béribeau, le présumé assassin serait le beau-frère de la famille et aurait promis [quelques jours auparavant] d’en découdre avec la victime», révèle le préfet.

Dans la foulée, ajoute l’autorité administrative, un certain Amidou Djoutamboui (Bamoum), sera interpellé dans la ville en possession de la moto du défunt au niveau de la place « An 2000 », par les éléments du commissariat central de Sangmelima. Très vite, la rumeur va se répandre que le meurtrier présumé serait M. Djoutamboui. Car, ayant été surpris en possession de la moto du mort.

Et pourtant dans les faits, explique l’autorité préfectorale, c’est le beau-frère du défunt (tous Bulu), qui est suspecté dans le cadre spécifique du meurtre et non quelqu’un d’une autre communauté ethnique. Amidou Djoutamboui, lui, est suspecté pour recel. 

« Le préfet en appelle au calme les populations, les rassure de ce qu’il ne s’agit nullement d’un problème inter-ethnique, et les invite au patriotisme en vaquant à leurs occupations pendant que la justice suivra son cours », déclare l’autorité administrative dans un communiqué-radio.

S.A

● E-Arnaques


● Fact Cheking