Des files indiennes se forment actuellement au lieu-dit Mobil Olezoa à Yaoundé, notamment devant les pompes de la station-service Oilibya. C’est l’une des rares de la Capitale à approvisionner encore en pétrole lampant qui coûte 350 Francs Cfa le litre. « Depuis environ un mois, nous ne vendons pas de pétrole, confie un pompiste d’une station Tradex ». Toutefois, mentionne-t-il optimiste, « aujourd’hui- ce 21 juin 2018- ou dans quelques jours, nous serons réapprovisionnés »,
En réalité, si le pétrole manque dans les ménages et surtout dans les villages, c’est surtout la faute aux marketeurs (au Cameroun, les principaux sont Total, Oilibya, MRS, Tradex). En clair, il y a du pétrole au Cameroun, mais certains marketeurs ne sont pas en règle pour pouvoir renouveler leurs stocks. On apprend de source fiable que plusieurs d’entre eux sont insolvables auprès d’acteurs essentiels de la chaîne de distribution des produits pétroliers. On compte entre autres la Société nationale de raffinage (SONARA).
Surenchère
Par exemple, nous révèle une source ayant requis l’anonymat, plusieurs marketeurs ont de grosses dettes auprès de la société Hydrocarbures Analyses Contrôles –HYDRAC-, chargée entre autres prérogatives, de colorer le pétrole en vert tel qu’homologué au pays. « Certaines stations de Douala ne sont même plus approvisionnées en pétrole, ni en Super et Gasoil. Leurs marketeurs ont atteint le seuil de la dette.», apprend-on.
La rareté de l’or noir entraine une surenchère en périphérie. Chez les détaillants des quartiers, le litre revient à 500Fcfa, 550 Fcfa ou 600FCfa au lieu de 350 Francs Cfa, le prix homologué.
Monique Ngo Mayag