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C’est vrai, 10 millions d’armes circulent de manière incontrôlée dans les pays d’Afrique Centrale

C’est vrai, 10 millions d’armes circulent de manière incontrôlée dans les pays d’Afrique Centrale

Paru le jeudi, 22 mars 2018 09:09

Cette information émane de la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique centrale.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique Centrale, estime à plus de dix millions les armes qui circulent illicitement dans la sous-région. Il s’agit d’armes « légères et de petits calibres » (ALPC) qui ont des conséquences de longue durée sur la sécurité humaine dans cette partie du continent.

Les armes légères généralement sont des armes qu’une seule personne peut actionner. Les revolvers, les pistolets semi-automatiques, les fusils, les mitraillettes et les mitrailleuses légères... rentrent dans cette catégorie.

Lorsqu’il est fait référence à des armes de petit calibre, il s’agit tout de même de mitrailleuses lourdes, de lance-grenades portatifs, amovibles ou montés, de lance-missiles antichars et antiaériens portatifs, et de mortiers de calibre inférieur à 100 mm.

Selon le CICR, deux principaux éléments favorisent la prolifération de ces armes en Afrique Centrale ; il s’agit entre autre du non-respect des traités sur les armes comme la Convention de Kinshasa (signée en 2011 par les pays de la CEEAC) sur l’interdiction de la circulation illicite des armes et le Traité sur le commerce des armes (TCA adopté en 2006 par l’Assemblée générale des Nations unies). Si ces deux textes sont juridiquement contraignants, leur application par contre est surtout sujette à des interprétations différentes qui permettent de contourner les règles. 

Le deuxième élément évoqué est l’absence communication des pays de la sous-région, qui s’appuient sur le « secret défense » pour ne pas informer sur leurs importations d’armes.

D'autre part, le 19 mars 2010, lors de l’assemblée générale du Conseil de sécurité, le vice-secrétaire général des Nations Unies, appuyé par le Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC),  soulignait  que « le contrôle des petites armes est compliqué par les limites des capacités nationales et régionales dans la sous-région de l’Afrique centrale, la porosité des frontières et le débordement des effets des conflits régionaux ». 

Cette même année, le chiffre d’affaires annuel du trafic d’armes légères est estimé entre 200 et 300 millions de dollars, « soit 20% du commerce licite de ces mêmes armes ». Lors de ladite assemblée générale, le secrétaire général de la CEEAC révèle alors qu’« au cours des 15 dernières années, 7 millions d’armes légères ont circulé en Afrique centrale » ; seulement 45% d’entre-elles étaient alors sous contrôle effectif ou avaient été détruites. De 2010 à 2018, le nombre semble avoir réduit, cependant, le problème de fond demeure.

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