« Les banques sont surliquides ». C’est une expression courante au Cameroun pour indiquer qu’il y a de l’argent oisif dans les établissements bancaires. Sauf, que la donne a changé depuis 2014.

Selon Alain Ripert, directeur général de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), filiale du groupe français Bpce, « le mythe de la surliquidité bancaire est tombé depuis 2014 ». Selon lui, « les banques ont beaucoup prêté à l'Etat, et la crise économique qui sévit dans la sous-région Cemac a contribué a érodé les réserves des banques ».

Dans la même veine qu’Alain Ripert, la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac) avait déjà indiqué le 6 avril 2016 qu’il y a « une contraction au niveau des dépôts des banques [de la Cemac] d’une manière générale. Ce qui abaisse la liquidité bancaire ».

Lucas Lucas Abaga Nchama, alors gouverneur de la Beac à l’époque, avait expliqué sans être précis sur les chiffres que, lorsque la liquidité bancaire baisse, « cela génère des besoins supplémentaires en trésorerie ». Face à cette situation, avait-il indiqué, « la Beac a jugé opportun de desserrer la contrainte liée à la constitution des réserves obligatoires ». Lesdites « réserves obligatoires » sont des dépôts financiers que les banques et autres établissements financiers doivent déposer auprès de la Beac.

Lucas Abaga Nchama avait donc annoncé, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Comité de politique et monétaire de la Beac, le 6 avril 2016, qu'il avait été décidé de baisser de 50% les coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Sylvain Andzongo