A la suite des messages téléphoniques anonymes appelant à un rassemblement massif ce lundi à la Poste centrale de Yaoundé, la Police s’est fortement déployée sur ce site. « Ils y sont depuis hier soir [dimanche 21 octobre 2018] » souligne un conducteur de taxi. Une vingtaine de policiers et gendarmes sont en effet installés sur l’axe dit présidentiel (un sens interdit au public, où ne circulent que rarement, les véhicules escortant le président de la République).
Camion, pick-up et autres véhicules de Police et Gendarmerie barrent cet axe central. Autour du rond point de la Poste centrale, la forte présence des éléments de la Police et la Gendarmerie dissuade. Ils causent entre eux et certains rient; mais leurs gilets pare-balles et leurs armes enfourchées visent manifestement à décourager les plus téméraires. Néanmoins, le petit commerce se poursuit dans le calme.
Opposition
Ce lundi 22 octobre, le vainqueur de la présidentielle du 7 octobre sera proclamé. Et le week-end dernier, certains opposants et acteurs de la société civile ont appelé à une marche à Yaoundé et Douala pour protester d’ores et déjà contre les résultats qu’ils jugent en faveur de Paul Biya, au pouvoir.
Jean Michel Nintcheu, député du Social Democratic Font, parti de l’opposition, avait programmé une marche pour ce dimanche 21 octobre. Elle a été finalement interdite par le préfet et le domicile de Jean Michel Nintcheu encerclé par la Police ce dimanche. Tout comme la maison d’Edith Kah Walla, leader du Cameroon People’s Party. Cette dernière invitait à se rendre dans la rue avec un message boudé sur le réseau social Twitter et contenant ces mots: «N’ayons pas peur de mourir».
Monique Ngo Mayag