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Plan d’urgence triennal : des réalisations et des projets à la traîne trois ans après l’échéance

Plan d’urgence triennal : des réalisations et des projets à la traîne trois ans après l’échéance

Paru le jeudi, 26 novembre 2020 16:04

855 milliards 960 millions 466 mille 524 FCFA. Tel est le montant total des marchés lancés depuis le démarrage du Plan d’Urgence Triennal pour l’accélération de la croissance économique (Planut) au 25 novembre 2020.

Ce montant a été révélé hier par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lors de la présentation du Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2021.

L’ensemble des marchés passés en six ans dans le cadre du Planut représente ainsi plus de 92 % de l’enveloppe prévisionnelle de 925 milliards FCFA arrêtée en 2014 au moment de l’adoption dudit plan.

Pour l’exercice 2020 qui s’achève le 31 décembre prochain, les contrats passés dans le cadre de ce plan cumulent à plus de 43 milliards 708 millions 412 mille FCFA.

D’après le Premier ministre, certaines composantes de ce Plan d’urgence sont déjà achevées. C’est le cas, depuis 2017, de la composante Elevage, qui portait sur la construction d’un abattoir industriel et de trois entrepôts frigorifiques.

C’est aussi le cas, en cette année 2020, de la composante « Habitat », à la faveur de la construction et de la mise à la disposition de la Société immobilière du Cameroun, de 600 logements sociaux et équipements associés, répartis dans les villes de Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Bertoua, Ebolowa et Bafoussam.

Mais dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise, le projet de construction de ces logements sociaux est suspendu dans les villes de Bamenda et de Buea à cause de l’insécurité. « Au regard de la normalisation progressive de la situation, les travaux pourraient reprendre en 2021 », projette le chef du gouvernement.

Pour ce qui est des projets de la composante « aménagement urbain », la réhabilitation d’environ 73 kilomètres de voiries à Yaoundé et Douala est en cours, en plus des 32 kilomètres aménagés lors de la première phase.

En matière de « sécurité », 41 postes de gendarmerie ont déjà été mis en service sur les 46 initialement programmés. A ces infrastructures s’ajoutent 06 hôtels de police et 13 postes de sûreté aux frontières construits et livrés dans le cadre de la mise en œuvre du Planut.

Retards

Concernant le volet « santé » du plan, le bilan présenté par le chef du gouvernement fait état de ce que « les travaux de réhabilitation des infrastructures et de relèvement du plateau technique des Hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé sont achevés. Ils se poursuivent au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé ». 

L’on apprend par ailleurs la mise en service « imminente » des Centres hospitaliers régionaux d’Ebolowa et de Bafoussam dont les travaux « sont quasiment achevés, et leur équipement est en cours ».

Toutefois de façon globale, le Planut qui projetait de construire huit (08) Centres hospitaliers régionaux, accuse un retard sur ces projets qui étaient censés être livrés en 2017, l'échéance initiale du Planut.

A l’Extrême-Nord, sur le chantier de construction de l’hôpital régional de Maroua, plus de 60 % des travaux n’ont pas encore été exécutés.

Du côté de Bertoua dans la région de l’Est, le projet n’est réalisé qu’à 62 %, contre 77 % pour l’hôpital régional de Ngaoundéré et 75 % pour celui de Garoua au Nord du Cameroun.

« Comme pour les logements sociaux, la construction des Centres hospitaliers régionaux de Bamenda et de Buea reprendra aussitôt que les conditions sécuritaires le permettront », précise le PM.

La composante « aménagement du territoire » affiche également du retard. Notamment pour ce qui est des travaux de développement des périmètres hydro-agricoles, portant sur une superficie de 12 mille 346 hectares à l’Extrême-Nord, et la construction des ouvrages de retenue d’eau dans la même région.

Au sujet des infrastructures routières inscrites au Planut, les travaux évoluent en dent de scie. Parmi les chantiers de construction des routes de désenclavement des bassins de production, l’axe Ngaoundéré-Paro affiche la progression la plus faible avec un taux de 5 %, suivie par la route Foumban-Koumpamatapit-Limite Ouest/Nord-Ouest où 88 % restent à exécuter.

Les routes Maroua-Bogo, Mandjou-Akokan, Bonepoupa-Yabassi et Douala-Bonepoupa affichent respectivement 84, 53, 45 et 36 % de taux de réalisation.

Dans la région du Centre, la construction de la route Soa – Esse – Awae n’est réalisée qu’à 7,5 % pour la section Soa – Esse et de 2 % pour la section Esse–Awae.

Relativement au secteur de l’eau, la deuxième phase du projet qui porte sur la construction de 3 000 forages supplémentaires dans les trois Régions septentrionales est aussi à la traîne.

A ce jour, seuls 588 forages sont en cours d’aménagement avec un taux d’exécution physique moyen de 78 %.

Le Plan d’urgence triennal 2015-2017 pour l’accélération de la croissance économique a été annoncé au cours du conseil ministériel du 9 décembre 2014, par le président Paul Biya.

Ce vaste programme d’investissements visait à accélérer la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), pour in fine renforcer les performances de l'économie nationale et améliorer les conditions de vie des populations.

Baudouin Enama

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