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Électricité : comment la crise anglophone et les attaques de Boko Haram aggravent les délestages

Électricité : comment la crise anglophone et les attaques de Boko Haram aggravent les délestages

Paru le lundi, 28 juin 2021 14:40

Le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee) a révélé ce 28 juin à l’Assemblée nationale que le parc national actuel des supports pour le transport et la distribution de l’électricité est évalué à 1 300 000 poteaux en bois. Seulement, 60% de ce parc est vétuste, mais ne peut être renouvelé, « (…) étant entendu que les champs d’eucalyptus, qui se situent principalement dans la région du Nord-Ouest, sont difficiles d’accès en raison de l’insécurité qui règne, rendant de ce fait cette ressource rare », a expliqué Gaston Eloundou Essomba.

« (…) Aussi, assiste-t-on à une chute régulière de ces poteaux du fait de leur vétusté, mais également des intempéries », informe le Minee, qui s’exprimait ainsi à la faveur d’une plénière spéciale à l’Assemblée nationale sur « la problématique de l’accès à l’électricité et à l’Eau ».

Depuis 2017, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont au centre d’un conflit armé alimenté par les milices qui revendiquent la sécession de ces régions. L’insécurité qui en découle plombe de nombreux secteurs d’activités, à l’instar de l’approvisionnement en poteaux en bois pour le transport et la distribution de l’électricité.

Dans la région de l’Extrême-Nord, l’insécurité causée par la secte terroriste Boko Haram n’arrange pas la situation. Et pour cause, explique le Minee, du fait de cette insécurité, les équipes d’Eneo ne se rendent plus dans les localités situées le long de la frontière avec le Nigeria, soit une dizaine de localités. C’est ce qui a fait en sorte que l’arrondissement de Guidiguis subisse l’interruption du courant électrique pendant plusieurs jours après la chute d’une quarantaine de poteaux sur la ligne Moyenne tension (Maroua-Mindif-Lara-Guidiguis) sur plus de 60 km.

Dans la région du Nord-Ouest, en plus des 54 transformateurs défectueux et d’une ligne de 90 Kv qui distribue un courant de 30 Kv, le réseau électrique est aussi plombé par les chutes fréquentes de poteaux et l’insécurité qui contribue « au déficit énergétique » dans la région. De ce fait, sur 1034 localités, 624 sont non électrifiées. Pour ce qui est du Sud-Ouest, également en proie à un conflit armé, la région compte 545 transformateurs, dont 90 en panne, 22 en arrêt et 433 fonctionnels. Cependant, précise le ministre, « le nombre total des transformateurs susmentionnés n’est pas exhaustif, les enquêteurs n’ayant pas pu accéder dans les localités de la région, du fait de l’insécurité ».

Ludovic Amara

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