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Une mission spéciale du Contrôle supérieur de l’Etat annoncée à l’hôtel Mont Fébé

Une mission spéciale du Contrôle supérieur de l’Etat annoncée à l’hôtel Mont Fébé

Paru le lundi, 28 décembre 2020 11:04

A travers une note datée du 14 décembre 2020, le Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, autorise le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) à mener une mission spéciale de contrôle auprès de l’hôtel Mont Febe de Yaoundé.

Cette décision fait suite à de nombreuses dénonciations de malversations émanant tant du Conseil d’administration que du personnel de cet établissement hôtelier public visant le Directeur général (DG), Nicolas Tchobang.

Par exemple, dans une résolution votée à l’unanimité de ses membres le 7 août 2019, le Conseil d’administration ordonne au DG de rembourser un trop-perçu de 113 094 876 FCFA dans son salaire. Un trop-perçu que le Conseil assimile à une faute de gestion.

« Sauvons l’Hôtel Mont Febe »

Dans une correspondance datée du 9 octobre 2020, un certain collectif des employés dénommé « Sauvons l’hôtel Mont Febe » dénonce « la gestion indélicate et cavalière du top management » de l’établissement qui serait au bord de la banqueroute.

Le collectif cite notamment l’achat par le DG d’un véhicule de fonction de 65 millions FCFA alors qu’une résolution du conseil d’administration lui donne droit à un véhicule d’une valeur de 40 millions FCFA ou la retenue d’une somme de 29 millions FCFA appartenant à la mutuelle des personnels.

La longue liste des griefs formulés contre Nicolas Tchobang va de la création d’entreprises-écrans utilisées par des livraisons fictives à l’hôtel à la réalisation des travaux à son domicile aux frais de l’établissement en passant par les biens de l’Etat. Sollicitée à plusieurs reprises, la direction générale n’a pas souhaité réagir.

Vérification

L’Hôtel Mont Febe de Yaoundé a été construit en 1968. C’est l’un des établissements hôteliers les plus anciens du Cameroun. Ayant longtemps appartenu au groupe français Sofitel, cet hôtel est désormais sous gestion camerounaise avec des capitaux gérés par la Société nationale d’investissements. De ce fait, le contrôle de sa gestion tombe sous le coup des missions du ministère chargé du Contrôle supérieur de l’Etat.

En effet, le Consupe, d’après le décret présidentiel n° 2013/287 du 4 septembre 2013, a pour mission « la vérification, au niveau le plus élevé, des services publics, des établissements publics, des collectivités territoriales décentralisées et leurs établissements, des entreprises publiques et parapubliques, des liquidations administratives et judiciaires, ainsi que des organismes, établissements et associations confessionnels ou laïcs bénéficiant des concours financiers, avals ou garanties de l’Etat ».

Le même texte établi que « les services du Contrôle supérieur de l’Etat relèvent de l’autorité directe du président de la République, dont ils reçoivent les instructions et à qui ils rendent compte ».

D.M 

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