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Main-d’œuvre : le gouvernement formalise la « camerounisation » des postes

Main-d’œuvre : le gouvernement formalise la « camerounisation » des postes

Paru le jeudi, 29 avril 2021 10:08

Désormais, pour offrir un poste à un étranger dans tout projet d’investissement public ou privé, il conviendra de s’assurer au préalable que la compétence requise pour celui-ci n’existe pas sur place.

C’est que, au cours d’un récent Conseil de cabinet, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), Issa Tchiroma Bakary, a fait le constat que de nombreux projets d’investissement publics et privés emploient un nombre impressionnant de travailleurs de nationalité étrangère et en marge de la règlementation.

« Dernièrement à Douala, sur 30 entreprises contrôlées, on a trouvé 260 travailleurs de nationalité étrangère en situation irrégulière », corrobore Jeanne Ngo’o Eba, directeur de la régulation de la main-d’œuvre au Minefop.

Pour remédier à cette situation, le Minefop a signé un arrêté fixant les modalités de délivrance de l’attestation de carence de la main-d’œuvre (document valant autorisation de recourir à un travailleur étranger) dans les projets d’investissement publics et privés le 1er avril 2021.

Attestation de carence

L’annexe de cet arrêté liste tous les postes de travail ou de responsabilité qui requièrent une attestation de carence en cas d’embauche d’un travailleur de nationalité étrangère.

Même si tous les secteurs d’activités sont concernés pour certains postes, la décision cible davantage les bâtiments et travaux publics (BTP) ; le transport ; le commerce et les services ; les mines, eau et énergie ; les technologies de l’information et de la communication ; l’agriculture, l’élevage et pêche.

« Ces secteurs n’ont pas été identifiés au hasard, ils ont été identifiés comme prioritaires, porteurs de croissance et d’emploi dans la Stratégie nationale de développement », explique Jeanne Ngo’o Eba dans une interview au quotidien Cameroon tribune.

Elle poursuit : « Cet arrêté vise non pas à faire partir ces travailleurs étrangers du Cameroun, mais à mieux recadrer leurs activités afin que le Minefop s’accorde avec les entreprises sur les postes essentiels qui doivent être occupés par les étrangers pour protéger leurs intérêts ». En cas de non-respect dudit texte, l’entreprise encourt des sanctions pouvant allant jusqu’à l’expulsion du travailleur étranger.

Mais avant tout recours à un travailleur étranger, une alternative s’offre à l’entreprise : le former en interne ou l’envoyer dans un centre de formation professionnelle. Dans cette optique, le Premier ministre a instruit un plus grand maillage territorial des centres de formation professionnelle et une sensibilisation accrue des Camerounais sur son importance et sa valeur ajoutée.

Dominique Mbassi

Dernière modification le jeudi, 29 avril 2021 15:02

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