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Hôtel Sawa de Douala : le Contrôle supérieur de l’État enquête sur un marché abandonné de 4,2 milliards de FCFA

Hôtel Sawa de Douala : le Contrôle supérieur de l’État enquête sur un marché abandonné de 4,2 milliards de FCFA

Paru le mercredi, 30 juin 2021 11:19

Une mission du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) séjourne à l’hôtel Sawa de Douala depuis quelques semaines. Elle veut faire la lumière sur la gestion de cet établissement hôtelier public pour la période allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2019. Dans une correspondance datée du 17 mai 2021, le chef de mission demande au directeur général de l’hôtel, Pierre Moifo, en poste depuis 11 ans, la mise à disposition des documents comptables.

L’intérêt de la mission de vérification porte notamment sur un marché de construction d’un nouveau restaurant au sein de l’hôtel en vue de renforcer ses capacités en prévision de la coupe d’Afrique des nations de football que le Cameroun accueille à partir de janvier prochain. Les travaux, d’un montant de 4,2 milliards de FCFA, confiés à l’entreprise Asquini Encorad Cameroun, ont été lancés en mi-2018 pour une durée de 6 mois. Mais ils seront interrompus quelque temps après.

Pour la direction de l’hôtel, le prestataire ne disposait pas des capacités financières requises pour conduire le chantier. Pourtant, confirme une source de cet établissement 4 étoiles d’une capacité de 288 chambres, Asquini Encorad a, conformément à la réglementation, versé le montant du cautionnement requis correspondant à 20 % du coût total des travaux. 

Le prestataire a également, conformément au Code des marchés publics, bénéficié du versement d'une avance de démarrage des travaux. « Nous pensions que l'entreprise disposait des moyens pour mener ce chantier à terme. Elle a régulièrement remporté le marché après un avis d'appel d'offres », précise un responsable de l’établissement.

Une source interne croit plutôt savoir que c’est le maître d’ouvrage qui n'a payé aucun décompte des travaux déjà effectués. Même si un responsable tente de se dédouaner en soutenant que le prestataire traînait de lourdes dettes ayant impacté son déploiement sur le chantier. 

La direction d'Asquini Encorad Cameroun n'a pas souhaité réagir officiellement sur la capacité de l’entreprise à remplir ses obligations contractuelles. Et ce, en dépit des instructions de Michel Ngapanoun, le président directeur général d'Asquini Encorad, par ailleurs patron d'Hysacam, la principale entreprise de collecte et de traitement des ordures au Cameroun. 

Dominique Mbassi

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