Les habitants de la ville de Garoua subissent les conséquences de la suppression de la subvention du pétrole décidée par le nouveau président nigérian Bola Tinubu. La principale conséquence de cette décision du nouveau locataire du palais présidentiel d’Abuja est l’augmentation des tarifs de transport dans la capitale de la région du Nord. De manière collégiale, les conducteurs des mototaxis de la ville ont décidé de doubler les prix sur toutes les distances.

« Nous nous sommes habitués à cette augmentation, surtout qu’on n’a pas le choix », fait savoir Junior Atangana. Il habite le quartier Djamboutou, dans la périphérie et part travailler tous les matins dans le centre-ville de Garoua. Une distance pour laquelle il déboursait 200 FCFA avant l’augmentation. Aujourd’hui, il doit dépenser 400 FCFA, sinon 300 FCFA quand il a la chance de louer les services d’un conducteur indulgent.

Cette augmentation n’est pourtant pas une fantaisie. Les conducteurs de mototaxis s’approvisionnaient en carburant d’origine nigériane. Ils achetaient une bouteille de 1,5 l de carburant à 450 FCFA. Depuis la suppression de la subvention du pétrole, cette même bouteille se vend maintenant à 900 FCFA, voire 1 000 FCFA. Soit une augmentation de près de 100%.

En plus, les conducteurs de mototaxis de Garoua consomment exclusivement ce carburant de contrebande qui vient du Nigeria. « Les stations-service à Garoua servent davantage à vendre le gaz domestique, pas le carburant », indique Junior Atangana. Dans les stations-service, le litre de super, consommé par les motos, coute 730 FCFA. Pour avoir 1,5 l, il faut débourser 1095 FCFA. Malgré un prix qui reste légèrement supérieur à celui le carburant de contrebande venu du Nigeria, les stations-service peuvent désormais constituer une alternative. 

Michel Ange Nga

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