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Prix de la farine : face au chantage des meuniers, le gouvernement menace

Prix de la farine : face au chantage des meuniers, le gouvernement menace

Paru le jeudi, 10 février 2022 18:13

Quelques heures après l’annonce de la décision de certains meuniers d’arrêter d’approvisionner le marché en farine et en son de blé, pour demander un ajustement « mesuré » du prix de la farine, le gouvernement a réagi avec fermeté.

« Sous réserve de la confirmation de cette information, j’ai l’honneur de vous rappeler les dispositions pertinentes de la loi No 2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun, en son article 75, alinéa c, qui proscrit formellement le fait d’exercer ou tenter d’exercer soit individuellement, soit par réunion ou coalition une action en vue de faire échec à la réglementation des prix, en menaçant de cesser son activité commerciale, industrielle ou artisanale ou en cessant effectivement cette activité », écrit le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (photo), dans une lettre adressée le 8 février dernier à la directrice générale de La Pasta.

Cette entreprise appartient au patron des patrons Célestin Tawamba, par ailleurs président du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC). C’est cette organisation qui annoncé que « des acteurs majeurs de la profession, représentant 70% de parts de marché de la production de farine, ont suspendu ce mardi 8 février à 12 heures, et ce jusqu’à nouvel avis, toute livraison de farine de blé et en son de blé ».

Dans sa lettre, le ministre Mbarga Atangana ne le dit pas, mais cette loi du 21 décembre 2015, qui régit l’activité commerciale au Cameroun, prévoit que toute personne physique ou morale qui contrevient à ses dispositions est pénalement responsable.

Le dialogue se poursuit…

Ce n’est pas la première fois que le GIMC essaie de forcer la main au gouvernement pour obtenir une hausse des prix de la farine. C’était déjà le cas en 2021 quand cette organisation était montée au créneau pour obtenir la hausse du prix de la farine en indexant une fois de plus la hausse des cours du blé sur le marché international. Il pointait aussi la hausse du fret en précisant que ces facteurs exogènes ont une incidence sur le prix final de la farine de blé.

La position du Mincommerce (Mincommerce) a toujours été de maintenir le dialogue avec les meuniers pour trouver des solutions. Le mois dernier, de nouvelles négociations ont été ouvertes alors que le GIMC faisait remarquer que le coût de production du sac de farine de 50 kg à augmenter de 2000 FCFA passant de 4500 à 6500 FCFA. Par contre, le Mincommerce refuse résolument d’accéder à la demande des meuniers sur l’augmentation de la farine de blé. Surtout qu’une telle décision va induire une augmentation de la baguette de pain. Or pour l’instant, le gouvernement souhaite garder le prix du pain à 125 FCFA la baguette de 200 grammes.

Malgré l’intransigeance du gouvernement, le dialogue entre le GIMC et les pouvoirs publics n’est pas interrompu. Cette organisation professionnelle basée à Douala a été reçue hier par le gouverneur du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, pour une réunion de concertation.

Pour l’instant, les meuniers n’ont toujours pas dit s’ils comptaient reprendre l’approvisionnement du marché en farine de blé.  

Michel Ange Nga

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