Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, a réceptionné ce mercredi 11 janvier à Garoua (Nord), 165 vaches laitières en provenance de France acquises par le gouvernement à travers le Projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale. Ces bêtes sont des génisses gestantes de race montbéliarde, dont la production laitière est estimée à 40 litres de lait par jour, selon les spécialistes. D’après le Minepia, cette acquisition vise à booster la production locale de lait.

« Il s’agit de mettre à la disposition des producteurs nationaux des géniteurs de très grande performance. Les animaux sont destinés à toutes les exploitations laitières dédiées à cette filière dans l’ensemble du pays », a déclaré le membre du gouvernement à la radio nationale. Selon le ce dernier, un autre contingent de 165 vaches laitières est attendu dans une dizaine de jours. Ce sera le troisième contingent du genre, le premier (également composé de 165 bêtes) ayant été réceptionné en octobre 2020 toujours à Garoua.

Selon les données officielles, le Cameroun affiche un déficit en matière de production laitière, lequel est estimé à 120 000 tonnes par an. Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, la production locale n’était que de 275 000 tonnes en 2019. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande est compensé par des importations de produits laitiers qui coûtent près de 20 milliards de FCFA par an à l’État. Ce qui déséquilibre la balance commerciale. 

D’où les espoirs fondés sur ces vaches laitières, présentées comme une race très prisée en Afrique subsaharienne en raison de la qualité de leur lait et de leur adaptation aux conditions climatiques difficiles, notamment la chaleur. Selon la radio publique, les vaches réceptionnées ce jour ont été convoyées pour leur acclimatation à la station de Louguerre, dans la localité de Guider dans le département du Mayo-Louti, avant leur transfert dans la capitale régionale du Nord. Ce n’est pas la première fois que le Cameroun a recours à des importations d’animaux pour doper la filière locale. Des bovins de race Holstein-Frisonne et Jersiaise ont été achetés par le passé aux États-Unis et ont été croisés avec les zébus indigènes, indique la FAO.

P.N.N