« Environ 2,7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë au Cameroun pour la phase courante d’octobre-décembre 2020 et 2,3 millions en phase projetée juin-août 2021 ».

C’est ce que révèle l’Enquête nationale sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun (Ensan) menée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le Programme alimentaire mondial (PAM) et Action contre la faim fin 2020 auprès de 9 959 ménages disséminées dans les 10 régions du pays.

L’Ensan note que la « situation d’insécurité alimentaire a connu une détérioration, passant de 12,8 % en 2019 à 20,4 % en 2020. Les régions du Nord-Ouest (40 %), du Sud-Ouest (30,7 %), du Littoral (25,1 %), de l’Extrême-Nord (24,8 %), de l’Adamaoua (22,1 %) et de l’Ouest (20,5 %), où subsistent les effets de diverses crises humanitaires, sont les plus touchées par l’insécurité alimentaire ».

Plus grave, les régions du Sud-Ouest (6,9 %), de l’Extrême-Nord (5,4 %) et du Nord-Ouest (4,4 %) ont chacune une prévalence d’insécurité alimentaire sévère avoisinant 5 %.

D’après l’Ensan, l’insécurité alimentaire résulte essentiellement d’une consommation alimentaire inadéquate, de la vulnérabilité économique avec 33,2 % de la population consacrant 65 % ou plus de leurs dépenses aux aliments, etc.

Cette situation s’explique, en plus des crises sécuritaire et sociopolitique respectivement dans la région de l’Extrême-Nord et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, par les restrictions imposées par la pandémie de Covid-19.

Le Réseau d’alerte précoce contre la famine (FewsNet) prévient que « les ménages pauvres de tout le pays en dehors des zones affectées par les conflits resteront en insécurité alimentaire minimale tout au long de la période de projection ».

D.M.