Dans sa récente note sur l’évolution de l’inflation du premier semestre 2022, l’Institut national de la statistique (INS) constate qu’« avec une inflation de 3,8% au premier semestre, tirée par l’envolée de 8,0% des prix des produits alimentaires, dans un contexte économique international globalement défavorable, l’économie nationale affiche une bonne résilience, comparativement à d’autres pays ».
Pour les statisticiens de l’INS, deux facteurs justifient cette résilience : la diversité et la quantité de l’offre des produits locaux sur le marché et la politique de stabilisation des prix des produits pétroliers à la pompe grâce aux subventions. L’INS révèle que cette subvention des produits pétroliers a déjà coûté 317 milliards FCFA à fin juin.
Il est à noter que d’après l’INS, l’inflation en cours est portée par l’augmentation de plusieurs produits de première nécessité. « Le principal déterminant de cette poussée inflationniste est l’accélération des prix des produits alimentaires de 8,0% à cause surtout de l’envolée de 9,8% des prix des pains et céréales, de 9,2% de ceux des viandes, de 9,1% des prix des poissons et fruits de mer ainsi que de 13,5% des prix des huiles et graisses », peut-on lire dans le document.
À l’instar de nombreuses autres analystes, l’INS pointe les effets de la pandémie à Covid 19 et la guerre en Ukraine comme sources de ladite inflation. « L’augmentation de 3,6% des prix des produits importés sur les douze derniers mois, tout comme ceux des produits locaux de 3,8%, est fortement expliquée à la fois par les effets néfastes du Covid-19 qui sévit depuis 2020 et par le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, qui ont davantage contribué au renchérissement, sur le marché international, des céréales, des oléagineux, des matières premières, des intrants agricoles, de l’énergie, des matériaux de construction, et du fret maritime », analyse l’Institut.
En dépit de cette résilience, l’INS avertit que l’inflation pourrait s’envoler au-delà des 4% en décembre prochain. « Il convient de souligner qu’en l’absence de la stabilisation des prix des produits pétroliers à la pompe, l’inflation se serait déjà envolée », fait observer l’INS.
Ludovic Amara
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