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Risque de pénurie de riz : les importateurs s’inquiètent, le gouvernement rassure

Risque de pénurie de riz : les importateurs s’inquiètent, le gouvernement rassure

Paru le vendredi, 25 juin 2021 10:52

Le ministre du Commerce (Mincommerce) a tenu à rassurer l’opinion dans un communiqué du 24 juin : « le risque de pénurie (de riz) claironné par des esprits en mal de sensation relève de l’imaginaire fantasmagorique de ces derniers ». Pour s’en convaincre, Luc Magloire Mbarga Atangana révèle que « les stocks actuellement disponibles dans les différents entrepôts s’élèvent en effet à un peu plus de 200 000 tonnes, soit 4 mois de consommation couvrant la période de juillet à octobre 2021 ». Le Mincommerce annonce par la même occasion que 100 000 tonnes de riz sont encore à quai ou en cargaison flottante « et suffisent à couvrir les besoins jusqu’à la fin de l’année ».

Cette sortie du ministre du Commerce fait suite à une conférence de presse organisée le 17 juin 2021 dans la capitale, par le Groupement des importateurs de riz du Cameroun (Girc). Au cours de cette rencontre avec les hommes des médias, Jacquis Kemleu, le secrétaire général du Girc, a souligné les difficultés à effectuer des importations de riz, en raison de contraintes administratives, notamment celles liées au respect de la nouvelle règlementation de change. Plus rigoureuse sur les transferts des fonds à l’étranger, celle-ci est en effet décriée par de nombreux opérateurs économiques depuis son entrée en vigueur.

De plus, le SG du Girc annonçait la disponibilité d’une cargaison de 200 000 tonnes, qui ne pouvait pas satisfaire la demande nationale à brève échéance, si de nouvelles importations ne suivaient pas. Un avis que ne partage visiblement pas le gouvernement, qui se veut plutôt rassurant, si l’on s’en tient au propos du ministre du Commerce.

Pour rappel, bien qu’il soit très demandé par les consommateurs, le riz n’est que très peu produit au Cameroun. Selon le ministère de l’Agriculture, le pays n’a produit que 140 170 tonnes (24,3% de sa demande) de cette céréale en 2020, pour une demande évaluée à 576 949 tonnes, soit un gap de 436 779 tonnes. Aussi, des importations massives permettent-elles de rendre cette denrée disponible sur le marché, à des prix sur lesquels le gouvernement veille comme sur de l’huile sur le feu, depuis la survenue des « émeutes de la faim » dans le pays en 2008.

L.A.

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