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Après avoir englouti près de 8 milliards de FCFA, le Sigipes II à reprendre à zéro

Après avoir englouti près de 8 milliards de FCFA, le Sigipes II à reprendre à zéro

Paru le mardi, 25 août 2020 18:13

Le projet du système informatique de gestion intégrée des personnels de l’État et de la solde (Sigipes 2) du Cameroun est à reprendre au moment où il devait être opérationnel en 2020. Le ministre de la Fonction publique (Minfopra), Joseph Lé, a lancé le 18 août 2020, un appel à manifestation d’intérêt international pour la pré-qualification des entreprises devant assurer la conception, le développement et la mise en service de ce nouveau système informatique.

Le marché est divisé en deux lots dont la durée de restitution des prestations est estimée 24 mois pour chaque lot. Le premier porte sur la conception, développement et mise en service des fonctionnalités de base du Sigipes 2 et le second concerne le service du module biométrie.

Le Sigipes II devait pourtant être opérationnel depuis 2016. L’ex-Minfopra, Michel Ange Angouing, en avait fait la promesse en 2014. À l’époque, il avait expliqué que cette nouvelle plateforme réunirait à la fois, l’Application nationale de traitement informatique et logistique du personnel de l’État (Antilope), qui gère la solde et la pension à partir du ministère des Finances, et l’actuel Sigipes première génération, en charge des carrières des personnels d’État à partir de chaque département ministériel.

Constatant des retards dans la livraison de ce système informatisé qui a englouti 7,67 milliards FCFA financés par l’Union européenne, l’ex-Premier ministre, Philémon Yang, a commandé un audit le 30 mars 2017.

Résultats de l’audit

C’est finalement le 28 juillet 2020 que Joseph Lé, devenu entre-temps Minfopra, va rendre publics les résultats de l’audit commandé il y a plus de trois ans. C’était au cours de la première session du Comité chargé de l’assistance du prestataire [non cité], du suivi et du contrôle de la mise en œuvre, du Sigipes 2, à Yaoundé.

« Il est clairement apparu que les bases sur lesquelles reposait la première phase de ce projet d’envergure étaient particulièrement fragiles. Le choix du prestataire s’est avéré peu judicieux, puisque le consortium retenu s’est disloqué avant le début de la phase opérationnelle et l’expertise dans le domaine requis de la partie restante était sujette à caution. Sa défaillance n’aura donc pas une surprise », a révélé le membre du gouvernement.

Et d’ajouter : « le mauvais départ du Sigipes II était aussi dû aux manquements du cahier des charges nébuleuses qui a cruellement souffert du déficit d’expertise et de vision de ses rédacteurs ».

À cela, se sont ajoutés « des maux qu’il convient sans doute de fustiger, pour qu’ils ne se répètent plus. Je veux parler des querelles de personne, des conflits d’intérêts, de la navigation à vue inhérente au non-respect des rétros plannings et aux errements techniques qui ont, entre autres, imposé chemin faisant, un management problématique, marqué par la mise à l’écart systématique des sons de cloche dissonants », a dénoncé Joseph Lé.

Sylvain Andzongo

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