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Oui, détenir un singe est interdit par la loi camerounaise

Paru le mercredi, 19 mai 2021 14:11

Sur ses pages sur les réseaux sociaux, une jeune comédienne camerounaise en vogue publie souvent des photos et des vidéos d’elle au côté de son animal de compagnie : un singe. Ses publications suscitent de nombreux commentaires et de « likes ». Seulement voilà : la détention d’un singe est prohibée par la loi, car l’animal est classé parmi les espèces protégées au Cameroun.

A moins d’avoir une dérogation, nul ne peut posséder un singe chez lui. « La détention et la circulation à l’intérieur du territoire national d’animaux protégés vivants, de leurs dépouilles ou de leurs trophées sont subordonnées à l’obtention d’un certificat d’origine délivré par l’administration chargée de la faune », précise l’article 98 (alinéa 1) de la loi du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun.

Les arrestations de trafiquants de singes présumés se sont multipliées ces dernières années dans le pays, dans le cadre de l’application de la loi faunique. La plus récente est l’interpellation d’un homme en possession d’un bébé chimpanzé le 10 mai dernier à Nanga-Eboko, chef-lieu du département de la Haute-Sanaga (Centre).

Dans certains cas, les suspects déclarent qu’il ne savaient pas qu’il était interdit de détenir un singe. En 2006, l’ancien Premier ministre Achidi Achu avait remis un chimpanzé vivant aux responsables de la faune du Nord-Ouest après avoir appris que la loi interdisait la possession des espèces protégées.

Il faut souligner que le chimpanzé est une espèce de la classe A, c’est-à-dire totalement protégée et ne peut, en aucun cas, être abattu. Toutefois, sa capture ou sa détention est subordonnée à l’obtention d’une autorisation délivrée par le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), selon la loi. « Le chimpanzé est chassé et utilisé pour des rituels mystiques et traditionnels dans les pays d’Afrique centrale, ainsi que pour sa viande. Si les grands chimpanzés sont tués pour leur viande, les petits sont capturés vivants et vendus comme animaux de compagnie », explique la LAGA, un organisme qui appuie le gouvernement dans l’application de la loi faunique. Celle-ci est claire : toute personne trouvée en possession de tout ou partie d’un animal protégé, vivant ou mort, est réputée l’avoir capturé ou tué et est passible d’une peine de prison d’un à trois ans et d’une amende de 3 à 10 millions de francs CFA s’il est reconnu coupable par la justice.

P.N.N.

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