Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Le député et président national du Parti pour la réconciliation nationale (PCRN) a développé ce jour sur son compte Twitter, sa vision d’un candidat soutenu par l’opposition lors de la présidentielle. Pour Cabral Libii (photo), des partis d’opposition doivent au préalable créer une « Coalition de transition ». Puis, « après consultation publique des principaux corps sociaux et des syndicats, ils publient le Document de l’offre politique mutualisée de transition (DOPMT) », propose-t-il. Ce qui débouche en fin sur « le candidat de l’opposition ».

Cabral Libii ne détaille pas comment le choix du candidat de l’opposition doit se faire. Cependant, en 2018, lors de la dernière présidentielle, il avait proposé des « primaires de l’opposition », marqué par des débats entre candidats pour désigner celui qui devait affronter le candidat du pouvoir, le président sortant Paul Biya.

Cette nouvelle approche de Cabral Libii intervient des semaines après l’appel du député de l’opposition Jean Michel Nintcheu à s’aligner derrière Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). En effet, le 12 janvier dernier, l’ancien président régional du Social democratic Front (SDF), aujourd’hui président du Front pour le changement du Cameroun (FCC) et coordinateur national par intérim de l’Alliance politique pour le changement (APC) construite pour porter à la candidature de Maurice Kamto, a écrit à Cabral Libii au sujet de cette alliance. Jean Michel Nintcheu pressait ainsi le député du PCRN à adhérer à l’APC. Une invitation à laquelle le leader du PRCN n’a pas répondu formellement. Et ce jour, il a exposé le processus qui doit conduire à la désignation d’un candidat consensuel de l’opposition, comme pour exprimer son désaccord avec la démarche de l’APC.

En rappel, en 2018, l’opposition n’avait pas pu s’entendre sur un candidat contre le parti au pouvoir. En 2004 déjà, une telle initiative avait volé en éclat à quelques jours du scrutin lorsque feu Ni John Fru Ndi du SDF, leader de l’opposition, avait claqué la porte d’une coalition. Ce qui avait condamné ladite opposition à affronter Paul Biya en rangs dispersés.

Ludovic Amara  

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Après la mort de Joseph Owona (photo) le 6 janvier en France, de nombreuses personnalités politiques, universitaires et du monde sportif ont réagi sur les réseaux sociaux. Sur X (ex-Twitter), Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), a salué les « nombreuses contributions politiques et intellectuelles » de cet ancien membre du gouvernement qui « ont façonné et enrichi notre administration publique ».

Son collègue des Sports et de l’Éducation physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, a également tenu à rendre hommage à l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. « Dans la corporation des professeurs agrégés de droit public et de science politique, il était le pionnier, le timonier, le “Primus inter pares” de notre pays. À titre personnel, jeune étudiant à l’ancienne faculté de droit de l’université de Yaoundé, nous avons eu le bonheur d’être initiés par ce prince de l’académie, à la noble science du droit public. Bien d’autres, congénères et condisciples comme moi, reçurent de lui la prodigieuse étincelle qui enflamma notre passion pour le droit constitutionnel, et exalta notre intérêt pour le droit international public », se remémore-t-il.

L’avocat et homme politique Akere Muna a également présenté ses condoléances.

Maurice Kamto s’est également exprimé sur ce décès. « Le Pr Joseph Owona était un juriste brillant, constitutionnaliste talentueux. En cette matière, il fut pour moi un enseignant fascinant : c’est à cause de - ou grâce à - lui que la trajectoire de mes études juridiques à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université de Yaoundé fut détournée vers le droit public qui m’ouvrit les portes de l’enseignement, alors que mon projet initial était d’étudier le droit privé pour devenir avocat », écrit notamment le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Le député Cabral Libii se dit « très affligé » depuis l’annonce du décès de Joseph Owona. « C’est une immense perte pour le Cameroun en particulier et l’Afrique en général », dit-il. « Au-delà du chagrin et de l’onde de choc que crée la disparition de cet ancien haut commis de l’État, membre du Conseil constitutionnel, il y a tout de même lieu de se consoler et de se réjouir de ce que le Pr Joseph Owona a engendré de talentueux et distingués “successeurs” dans le monde universitaire, à l’instar notamment de son fils biologique, le Pr Mathias Éric Owona Nguini, véritable fierté nationale », ajoute le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PRCN).

« La Fecafoot salue la mémoire d’un grand homme d’État qui a su marquer son époque et adresse ses vives condoléances à la famille si durement éprouvée », a de son côté réagi la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), qui rappelle que Joseph Owona a dirigé le Comité de normalisation de la Fecafoot de 2013 à 2015.

Dans une vidéo partagée sur Facebook, Adolphe Minkoa She, le recteur de l’université de Yaoundé II, rend hommage à un « savant de renommée internationale » qui quitte la scène. « Tout au long de sa carrière fructueuse, il a formé plusieurs générations de juristes camerounais et africains, et même au-delà. Mais surtout, il nous laisse une œuvre intellectuelle monumentale, notamment dans son champ disciplinaire de prédilection : le droit constitutionnel. Cette œuvre lui survivra et l’université camerounaise lui rend hommage pour ce travail accompli et nous lui souhaitons une traversée paisible », a déclaré l’universitaire.

Patricia Ngo Ngouem

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Maurice Kamto a pris plusieurs personnes de cours en affirmant, le 31 décembre dernier dans son message de fin d’année, que le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) peut l’investir à la prochaine élection présidentielle à l’état actuel des choses. L’article 121 du Code électoral dispose pourtant que seuls les partis qui sont représentés à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil municipal peuvent investir des candidats. Or, on se rappelle que le MRC a boycotté le dernier scrutin législatif et municipal tenu en 2020.

 Le principal opposant au président Paul Biya soutient, une fois encore au grand étonnement de plusieurs, que cet article ne pose pas de problème au MRC. « En vertu des dispositions pertinentes de la Constitution, et au regard de plusieurs cas précis survenus dans notre pays, le MRC compte dans ses rangs plusieurs élus issus des élections étatiques dont les mandats courent encore », a indiqué le leader du MRC, par ailleurs agrégé de droit, lors de son message de fin d’année à l’endroit de ses militants.

Pour l’avocat aux barreaux du Cameroun et de Paris, en raison du mandat impératif en vigueur au Cameroun, « l’élu qui intègre un nouveau parti ou qui en crée un autre, y transporte avec lui son statut d’élu et devient membre de ce parti qu’il représente désormais, et selon le cas, au sein du Parlement, le Conseil régional ou le Conseil municipal ». Du coup, en l’en croire, il est, de ce fait possible, qu’un parti politique comme le MRC qui n’a pas pris part aux élections législatives, municipales et qui n’a pas de sénateurs, puissent avoir des élus. Il en veut pour preuve le fait que Jean Michel Nintcheu, élu député dans le Wouri (Douala) en 2020 avec le SDF garde son mandat même après son exclusion du parti de la balance.

Pour Jean Paul Ntsengue, experts des questions électorales, le mandat impératif permet constitutionnellement à un élu de conserver son mandat même s’il quitte les rangs du parti qui l’a investi. Mais ce dernier ne peut pas être considéré comme un élu d’un autre parti qu’il rejoindrait éventuellement. Jean Paul Ntsengue soutient de ce fait que même si Nintcheu, qui s’est rapproché du MRC, adhère à ce parti, il ne peut pas être considéré comme un élu du parti de Maurice Kamto. « Il reste un député élu à l’Assemblée nationale, sans affiliation politique », conclut l’expert.

Entre ces deux positions, difficile de savoir pour le moment laquelle est juste. Mais tout semble indiquer, selon Jean Paul Ntsengue, qu’on se dirige vers un « contentieux du droit d’éligibilité » lors de la prochaine élection présidentielle. On aura alors une jurisprudence sur la question.

Michel Ange Nga

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Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, vient officiellement de décrier l’interdiction des autorités qui pèse sur le congrès électif du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii. Pour Maurice Kamto, il s’agit d’une « nième atteinte grave aux libertés publiques et d'une immixtion inacceptable dans le fonctionnement interne d'un parti politique légalisé ».

Le 24 novembre en effet, le sous-préfet de Kribi II a pris un arrêté interdisant le congrès électif du PCRN au motif que le parti est traversé par des dissensions internes qui sont de nature à troubler l’ordre public. Le fondateur de ce parti tente en effet de reprendre son parti des mains de Cabral Libii qu’il accuse de dévoyer l’idéologie de cette formation politique.

Mais d’après Maurice Kamto, des dissensions internes sont propres à tous les partis, y compris le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir. Pour autant, ses meetings ne sont pas interdits. « On ne compte pas les graves dissensions internes qui secouent périodiquement le parti au pouvoir, sans qu'il y ait jamais eu une interdiction de ses manifestations publiques », pense le leader du MRC. Il ajoute : « Il y a près de 400 partis politiques au Cameroun, mais un seul et ses alliés peuvent mener leurs activités normalement ».

Aussi, aucune interdiction ne devrait empêcher le PCRN de tenir ses assises, « le Sous-Préfet aurait pu requérir la présence des forces de maintien de l'ordre sur les lieux de ladite manifestation pour intervenir en cas de besoin au lieu d'anticiper des troubles graves à l'ordre public sur une base spéculative », pense-t-il.

Il conseille dès lors l’autorité administrative : « il a encore le temps de rectifier le tir et de laisser le PCRN tenir sa manifestation pour laquelle il avait déjà délivré le récépissé de déclaration ».

Il est à noter que ce soutien est pour le moins inattendu d’après certains analystes politiques. Cabral Libii a très souvent pris le contre-pied des positions de Maurice Kamto. Il y a encore quelques jours, le président national du PCRN, sans le nommer, s’indignait doucement de l’hommage amer de Maurice Kamto au philosophe et théoricien de l’ethno-fascisme proche du pouvoir, Huber Mono Ndjana.

L.A.

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Dans les nombreux hommages qui ont fait suite à l’annonce officielle du Prof Hubert Momo Ndjana, philosophe et penseur controversé proche du pouvoir, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun y est allé de son grain de sel. Sur ses pages sociales, ce leader de l’opposition se souvient de Mono Ndjana comme d’« une intelligence vive traversée de fulgurances » dont le « tropisme ethno-idéologique l'a empêché de donner le meilleur de ce que lui autorisaient ses talents philosophiques ». Maurice Kamto dit regretter « qu'une telle vivacité intellectuelle fut mise au service d'une si mauvaise cause ».

Le professeur Huber Momo Ndjana est décédé hier 16 novembre à Yaoundé. Il était interné après avoir été victime d’un accident de la circulation, quelques jours plus tôt. Philosophe et intellectuel, il aura été l’un des premiers soutiens du président Paul Biya lorsque ce dernier devient président de la République en novembre 1982. Il deviendra par la suite secrétaire adjoint du comité central du RDPC, le parti au pouvoir.

Professeur émérite de philosophie, spécialiste d'éthique et de philosophie politique il va souvent choquer l’opinion par ses positions ethnocentrées. Ce qui vaut aujourd’hui l’hommage acerbe de Maurice Kamto. « En même temps je respecte son inlassable effort de penser. Que son âme repose en paix ! », va écrire le leader du MRC.

L.A.

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Depuis le glissement de terrain meurtrier du dimanche 8 octobre qui a officiellement fait une trentaine de morts au quartier Mbankolo à Yaoundé, plusieurs personnalités se sont rendues sur les lieux du drame. Au lendemain de la catastrophe survenue à la suite de pluies diluviennes, le ministre de l’Administration territoriale, patron de la Protection civile, Paul Atanga Nji, était sur les lieux. Il était accompagné de la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès. Paul Atanga Nji a dit être venu apporter le message de soutien et de condoléances du président Paul Biya et de son épouse, tandis que la ministre Ketcha Courtès s’est fendue d’une déclaration controversée sur la responsabilité des populations qui habitent des zones à risque.

Par la suite, les riverains du site du drame ont vu le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi venu lui aussi s’enquérir de la situation. Manaouda Malachié, le ministre de la Santé publique à lui fait le tour des formations sanitaires où ont été admis les blessés. L’on apprend ainsi du ministère de la Santé publique dans un compte rendu de cette descente qu’ « au total, 11 victimes dont 8 internés au Centre des urgences de Yaoundé et 3 admis en soins à l'Hôpital central de Yaoundé pour des motifs de traumatisme crânien avec perte partielle de la mémoire, fractures ainsi que de multiples lésions, entre autres. Aucun pronostic vital engagé mentionné jusqu'ici. Parmi ces victimes, deux jeunes enfants âgés respectivement de 9 ans et 3 ans. Le plus petit aurait perdu ses deux parents dans l'incident ».

Une descente qui n’est pas passée inaperçue, c’est celle de Frank Biya. Le fils aîné du chef de l’Etat s’est rendu sur les lieux du drame, comme le témoignent plusieurs clichés postés sur les réseaux sociaux. On le voit en discussion avec le maire de la commune de Yaoundé II, Yannick Martial Ayissi Eloundou.

C’est également sur les réseaux sociaux que l’on verra des figures de la culture urbaine, à l’instar de « Croqueuse de diamants », personnalité mondaine labélisée « influenceuse » sur plusieurs plateformes sociales.

Autre descente sur le terrain, et pas des moindres, celle de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Celui qui est présenté comme l’un des principaux opposants au pouvoir en place s’est rendu à Mbankolo dans la journée du mardi 10 octobre. On peut le voir échanger avec des habitants de la zone, dans le décor de catastrophe laissé par la coulée de terre. « Le drame de Mbankolo, vient remettre sur la table la question lancinante de l'aménagement du territoire et celui de l'aménagement urbain en particulier. Combien de drames liés à l'absence de rationalisation de la gestion de l'espace urbain faudra-t-il pour que le pouvoir comprenne que gérer c'est prévoir », a déclaré l’homme politique.

A noter qu’au lendemain de ce drame, le député Cabral Libii, leader du Parti national pour la réconciliation nationale (PCRN) était l’un des premiers hommes politiques à se rendre sur les lieux. Une sortie qui lui a permis de taper à nouveau sur le pouvoir, au sujet de la gouvernance. « Ce drame est une nouvelle illustration de l'incurie du gouvernement. Les autorités ont failli à leur devoir de protection civile des populations. Je demande au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour prévenir de tels drames à l'avenir. Il est urgent de renforcer la surveillance des zones à risques et de mettre en place des mesures de prévention », a-t-il écris sur son fil X, ex-Twitter.

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 Le 21 octobre prochain, la salle Bella à Argenteuil (France) va accueillir une soirée caritative organisée par la fédération Europe du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) par le biais de la fédération départementale de France. Les organisateurs ont l’intention de récolter des fonds pour soutenir une partie des dépenses liées à la prise en charge des militants du parti arrêtés après les « Marches blanches » de 2019 et condamnés par un juge militaire.

Justin Roger Noah, le secrétaire général adjoint du MRC, explique que cette levée de fonds est la bienvenue. Pour cause, la prise en charge des militants emprisonnés est devenue une véritable préoccupation. Dans l’immédiat, le MRC recherche la somme de 6 millions de FCFA pour payer les dépends et les amendes de certains des militants, derrière les barreaux à Douala, qui doivent sortir de prison dans les prochains jours.

L’initiative de la fédération Europe ne tombe toutefois pas du ciel. C’est la suite logique de l’appel à contribution lancé la semaine dernière par Maurice Kamto, le président national du MRC. Dans la lettre qu’il a écrite à l’intention des militants du parti, Maurice Kamto explique justement qu’il est devenu difficile pour le MRC de supporter la prise en charge des militants emprisonnés.

Mais ce que la lettre de Maurice Kamto ne dit pas et qui est pourtant partagé par les responsables du parti c’est que cette conjoncture est l’une des conséquences du compte bancaire ouvert par le MRC dans le livre de la banque camerounaise Afriland First Bank scellé depuis 2020. « Pourquoi on ne veut pas libéré notre compte pour nous permettre de fonctionner normalement ? » s’interroge Justin Roger Noah.

Michel Ange Nga

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Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) lance un appel à contributions auprès de ses militants et sympathisants. « La situation actuelle de la trésorerie du parti ne lui permet pas de continuer à supporter les différentes charges quotidiennes sans votre précieux soutien financier », écrit Maurice Kamto (photo), le président national du MRC, dans une lettre qu’il adresse ce 17 août à sa famille politique.

Dans ce courrier, le président du MRC explique que cette collecte de fonds va permettre de financer les dépenses de fonctionnement du parti, notamment les frais de sécurité, les factures d’eau et d’électricité du siège du MRC à Yaoundé. Maurice Kamto fait aussi savoir que l’organisation de la 3e Convention ordinaire du parti, prévue au mois de décembre prochain, va nécessiter « un effort contributif spécial » de tous les militants.

Pour terminer, cette collecte va permettre au MRC de mieux financer la prise en charge des militants derrière les barreaux. Ils avaient été appréhendés et condamnés après les marches interdites organisées par le parti de Maurice Kamto pour contester les résultats de l’élection présidentielle d’octobre 2018, remportée par Paul Biya, le président sortant, avec une confortable avance de 71,28 % contre 14,23 % pour Maurice Kamto.

De sources internes au MRC, des contributions de généreux donateurs dans la diaspora avaient permis au parti de soutenir une bonne partie des dépenses liées à la prise en charge de ces prisonniers. Certaines organisations avaient aussi mis la main à la poche. C’est le cas de la Fondation Ayah, qui avoue avoir fait un don une fois.

Michel Ange Nga  

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Dans la soirée ce 20 juillet 2023, Richard Tamfu (photo) a fait sa déclaration de candidature au poste de président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). « J’ai l’honneur et le plaisir de vous annoncer ma candidature au poste de président national du MRC lors de la 3e Convention ordinaire en vue pour décembre 2023 », écrit l’avocat sur sa page Facebook.

Pour justifier sa décision, ce dernier estime que son parti « a mal à sa démocratie » et « est en danger ». Allusion faite notamment à l’exclusion de sa consœur Michèle Ndoki du parti le 13 juillet dernier. « Nous devons prendre nos responsabilités », « plutôt que de nous laisser submerger par la peur et par le découragement ». « Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun doit redevenir le symbole de l’espoir du changement pour les Camerounais de tous horizons, la machine puissante qui a soulevé les foules et fait trembler le régime en 2018 », écrit l’avocat candidat.

Comme le prévoient les textes du parti, le prochain président va être élu en décembre prochain lors de la troisième convention ordinaire du MRC. Richard Tamfu est, pour l’instant le seul candidat déclaré. Car Maurice Kamto, le président sortant, n’a pas encore fait savoir s’il compte rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans. Mais de nombreux militants ne doutent pas qu’il se représentera. Ils sont nombreux au MRC à penser que Richard Tamfu est un candidat de substitution pour poursuivre le projet de Michèle Ndoki de reprendre le parti… Mais rien n’est vraiment certain.

Plainte

Richard Tamfu n’est pas un inconnu. Il s’est révélé au grand public en 2018 quand il prend la défense de la journaliste Mimi Mefo poursuivie pour « propagation de fausses nouvelles » après un tweet qui mettait en cause les militaires camerounais dans la mort d’un missionnaire américain. Cet engagement se fait aussi remarquer sur le champ de la contestation politique à telle enseigne qu’il intègre le directoire du parti aux côtés de Maurice Kamto.

La relation entre les deux hommes va par contre se dégrader cette année avec l’exclusion de Richard Tamfu du directoire du parti en juin dernier. Une plainte est même déposée contre lui au Comité national de médiation et d’arbitrage (CNMA). « On m’accuse d’avoir une philosophie différente de celle du parti parce que je pense que Michèle Ndoki peut se présenter à la présidence du MRC », avait expliqué l’avocat lors d’une conférence de presse le 22 juin dernier à Yaoundé.

Richard Tamfu a effectivement encouragé Michèle Ndoki à se présenter. L’ancienne première vice-présidente nationale du mouvement des femmes du MRC n’est pas allée jusqu’au bout de son projet. Elle a été exclue du parti la semaine dernière. « L’exclusion définitive de l’avocat Michèle Ndoki du Mouvement de la renaissance du Cameroun est une très mauvaise décision. Nous venons de confirmer que monsieur Paul Biya est bien meilleur que le Pr Maurice Kamto », a réagi Richard Tamfu sur sa page Facebook.

Michel Ange Nga

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Le 16 juillet, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a publié un communiqué sur « le sort des commerçants anglophones de la gare routière d’Etoudi en détresse ». Dans ce communiqué, le leader du MRC se désole de la décision de la mairie de la ville de Yaoundé de déguerpir lesdits commerçants et les transporteurs installés sur ce site et qui « se trouvent être issus majoritairement des régions anglophones du pays », dit-il.

Dans un communiqué le 30 juin, le maire de la ville, Luc Messi Atangana, a invité les commerçants et les transporteurs exerçant encore leurs activités à la gare routière d’Etoudi à libérer les lieux au plus tard le 10 juillet prochain, en raison du début des travaux de construction d’un complexe commercial moderne à cet endroit. Cette date avait été précédée par un premier délai initial fixé au 23 juin 2023. L'opposant politique affirme que cette décision a plongé les personnes concernées par ce déguerpissement dans la détresse.

« Il s’agit, en effet, de plus de 150 commerçants, essentiellement des populations anglophones dont la plupart sont et/ou accueillent des personnes déplacées originaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ravagées par un conflit armé qui dure depuis bientôt 7 ans », écrit Maurice Kamto, arrivé deuxième derrière le président Paul Biya à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Si le patron du MRC salue « l’ambition de modernisation » de la capitale dont est porteur l’exécutif municipal de la ville de Yaoundé - laquelle cadre avec son programme de campagne qui plaçait l’aménagement du territoire et des villes camerounaises au cœur de ses préoccupations -, il en appelle toutefois à « l’humanisme » des autorités de la ville, au premier rang desquelles le maire de Yaoundé. À cet effet, il plaide pour un « autre délai de rigueur » conséquent pour leur déguerpissement, « afin de leur permettre d’amortir une bonne partie des investissements qu’ils ont réalisés, notamment pour la reconstruction de leurs boutiques sur le site en question ».

Recasement des commerçants

Il invite par ailleurs les autorités locales à « garder l’esprit de dialogue déjà perceptible à travers le report de la date initiale de déguerpissement dans la gestion de ce dossier délicat au point humanitaire ». La sortie de Maurice Kamto a fait réagir le maire de la ville. Dans une mise au point dont copie est parvenue à SBBC mardi 18 juillet, Luc Messi Atangana affirme que le site de l’ancienne gare routière d’Etoudi, comme l’indique bien sa dénomination, était réservé exclusivement aux transporteurs à l’origine.

« Les commerçants se sont retrouvés sur le site de manière incidente. Sensible à leurs préoccupations, le maire de ville a instruit un recensement des commerçants occupant ledit site. Ce travail a permis d’identifier au total 151 commerçants », dit-il, en précisant que la plupart d’entre eux sont installés sur ce site depuis une vingtaine d’années, d’après leurs propres dires. Selon le magistrat municipal, sur les 151 commerçants recensés par la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), « tout au plus une dizaine [sont] originaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », contrairement au nombre avancé par le leader du MRC.

Le maire de la ville assure que deux sites ont été aménagés pour le recasement provisoire desdits commerçants, alors que les transporteurs sont appelés à rejoindre la plateforme multimodale d’Olembe, « une infrastructure moderne dont les travaux sont quasiment achevés ». Mais Maurice Kamto trouve que la relocalisation des commerçants « dans le chantier abandonné et totalement insalubre du marché d’Etoudi » leur fait perdre leur clientèle et les expose à l’insécurité des agresseurs de tout acabit. Ce à quoi réplique Luc Messi Atangana : « Promesse leur a été faite qu’à la fin des travaux dans moins d’un an, ils seront privilégiés dans l’attribution des nouvelles boutiques ».

La construction d’un complexe commercial à la gare d’Etoudi se justifie au regard de l’insalubrité du site, construit en matériau provisoire et victime au moins d’un incendie chaque année, indique le maire de la ville. Cette infrastructure moderne, qui comprendra un peu plus de 400 boutiques, est censée notamment améliorer les conditions de travail des commerçants, selon la même source. Les travaux, dont le début était annoncé pour le 12 juillet dernier, n’ont pas encore commencé. Le début de ces travaux était initialement prévu le 23 juin dernier. Luc Messi Atangana annonce qu’ils seront lancés « dans les tout prochains jours », mais ne donne pas de date précise.

Patricia Ngo Ngouem

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