Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Dans un article publié ce 14 février, Lewis Mudge, le directeur Afrique centrale de l’ONG internationale Human Rights Watch, dénonce le dilatoire de la justice camerounaise dans le procès lié au massacre de Ngarbuh, un village situé dans la région du Nord-Ouest du Cameroun. Il rappelle dans cet article que le tribunal militaire de Yaoundé, qui juge les trois militaires inculpés pour meurtre, a déjà procédé à trois renvois. Human Rights Watch souhaite que la prochaine audience ne soit pas renvoyée comme les précédentes. « Il est grand temps que les autorités judiciaires évitent de nouveaux reports et s’engagent à rendre justice », écrit Lewis Mudge.

Lors de l’audience du 16 novembre 2023, avant les multiples reports, indexés par Human Rights Watch, des témoins du massacre s’étaient exprimés et des comptes-rendus de l’investigation avaient aussi été présentés, si on en croit l’ONG qui défend les droits humains à travers le monde. Elle souhaite désormais que le tribunal reprenne cette affaire où elle s’est arrêtée il y a trois mois maintenant.

On se rappelle que c’est le 14 février 2020 que des hommes armés ont attaqué Ngarbuh causant la mort d’une vingtaine de personnes, dont des enfants et une femme enceinte. En mars 2020, une commission d’enquête mise en place par les autorités camerounaises a conclu que des militaires camerounais étaient impliqués dans ce massacre. Trois militaires ont été inculpés pour meurtre. Ils sont jugés depuis décembre 2020.

Michel Ange Nga

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Une attaque attribuée à des séparatistes a été enregistrée à Ngarbuh dans la journée du lundi 27 mars. D’après plusieurs sources, les indépendantistes armés ont utilisé un lance-roquettes pour atteindre un hélicoptère. L’appareil est parti de Ngarbuh pour ravitailler la base de Ntumbah. Touché, l’hélicoptère a fait un atterrissage d’urgence. Deux soldats ont été grièvement blessés, pendant que certaines sources évoquent un mort. Aucune communication de l’armée sur cette attaque.

La localité de Ngarbuh s’est tristement rendue célèbre en février 2020 lorsque des soldats et des civils d’un comité de vigilance ont attaqué un village soupçonné d’aider des combattants séparatistes. Une quinzaine de personnes sont mortes dans cette attaque et des soldats inculpés à la suite d’une enquête prescrite par le chef de l’État. Par ailleurs, cette bavure de l’armée a conduit à la création d’une base de l’armée à Ntumbah.

L.A.

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Dans une déclaration commune du 14 février, les ambassades de Belgique et des États-Unis et le haut-commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun ont tenu à marquer le troisième anniversaire du massacre de Ngarbuh. Drame durant lequel 21 civils, dont 13 enfants, ont été abattus par des éléments de l’armée et des civils dans la région en crise du Nord-Ouest. « Les proches de ceux qui ont été tués continuent d’attendre que justice soit faite, déclarent ces trois représentations diplomatiques, avant d’ajouter, nous les soussignés encourageons les autorités à donner la priorité aux processus d’enquête et de justice, à garantir la transparence et à faire en sorte que les responsables de ces crimes rendent des comptes ».

De son côté, Human Rights Watch (HRW) déplore le fait que la justice militaire, où l’affaire a été instruite, « avance à pas de tortue ». « Le procès, qui devait redémarrer en novembre dernier, est maintenant prévu pour reprendre le 16 février, deux jours après le 3e anniversaire du massacre. Cette lenteur persistante suscite de graves préoccupations concernant la capacité du système de justice militaire à réellement rendre justice et, si c’est le cas, quand », note HRW.

De plus, l’ONG internationale déplore que « le fait que le procès se tienne à Yaoundé, à 450 kilomètres de Ngarbuh, aura pour effet de limiter, voire d’empêcher, l’accès et la participation des familles des victimes et des témoins potentiels ».

En rappel, le 14 février 2020, une vingtaine de personnes sont tuées dans le petit village de Ngarbuh, région du Nord-Ouest. Très vite, des survivants du massacre et des ONG accusent l’armée de cette tuerie. Le ministère de la Défense nie en bloc toute implication, mais sous la pression et les preuves qui s’accumulent, le gouvernement reconnaît que des éléments de l’armée et des milices d’autodéfense ont effectivement mené une opération punitive dans ce village accusé de soutenir les séparatistes armés. Trois militaires seront finalement inculpés.

L.A.

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Après quatorze mois de procès, seuls deux membres de familles de victimes du massacre de Ngarbuh, dans la région du Nord-Ouest, ont témoigné devant le tribunal militaire de Yaoundé. Pour Human Rights Watch (HRW), c’est la preuve que ce procès piétine. « Cette lenteur suscite des inquiétudes quant à l’efficacité du système judiciaire et sa capacité à rendre justice pour les victimes », laisse entendre cette ONG internationale dans un communiqué rendu public ce 14 février.

Dans cette sortie, HRW relève le contraste qu’il y a entre ce procès qui n’avance pas et la gravité des faits. On se rappelle que dans la nuit du 13 au 14 février 2020, des exactions commises à Ngarbuh avaient entraîné la mort d’une vingtaine de personnes (le bilan varie d’une source à l’autre). Un rapport de HRW parle lui de 21 morts, dont treize enfants et une femme enceinte, des maisons brûlées, des pillages et des populations passées à tabac. La même source attribue ces tueries à des éléments du 52e Bataillon d’intervention motorisé (BIM) et des bergers Mbororos, membres d’un comité de vigilance.

Un sergent de l’armée camerounaise, un soldat de première classe du 52e BIM et 17 membres de ce comité de vigilance sont sur le banc des accusés. D’après HRW, la distance d’environ 450 kilomètres, qui sépare Yaoundé de Ngarbuh, est présentée comme l’une des principales causes du retard accusé dans cette affaire. Une situation qui ne permet pas aux victimes de Ngarbuh de témoigner dans ce procès.

En mars 2021, leurs avocats ont plaidé pour un transport judiciaire à Ngarbuh en convoquant des dispositions du Code de procédure pénale, en l’occurrence l’article 189 qui prévoit que : « si le témoin est dans l’impossibilité de comparaître, le juge d’Instruction peut, soit se transporter pour l’entendre, soit délivrer à cette fin une commission rogatoire conformément aux dispositions des articles 191 à 196 ».

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), le principal organe judiciaire chargé de la protection des droits de l’homme en Afrique, citée par HRW, fait savoir que « toutes les enquêtes doivent être rapides, impartiales, approfondies et transparentes ».

En février 2021, les membres des familles des personnes tuées à Ngarbuh ont reçu des appuis financiers, alimentaires et matériels du président de la République. Ceci, près d’un an après le massacre de civils survenu dans ce village de la région du Nord-Ouest. Selon la CRTV, chaque famille a reçu une enveloppe de 5 millions FCFA, mais aussi des denrées alimentaires (sacs de riz et huile raffinée), des seaux et du savon. 

Michel Ange Nga

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Les membres de la famille des personnes tuées à Ngarbuh ont reçu, mercredi 3 février, des appuis financiers, alimentaires et matériels du président de la République. Ceci, près d’un an après le massacre de civils survenu dans la nuit du 13 au 14 février 2020 dans ce village de la région du Nord-Ouest. Selon la CRTV, chaque famille a reçu une enveloppe de 5 millions FCFA, mais aussi des denrées alimentaires (sacs de riz et huile raffinée), des seaux et du savon. 

Le don présidentiel leur a été remis par le gouverneur Adolphe Lele Lafrique lors d’une cérémonie à Ntumbaw, localité du département du Donga-Mantung. Cet appui devrait notamment aider les sinistrés dans leur processus de recasement. A la suite des événements tragiques de Ngarbuh, Paul Biya avait instruit de recenser tous les ayants-droit des personnes décédées afin du versement de compensations et indemnisations appropriées.

Il avait également prescrit le renforcement de la sécurisation de ce village avec la création d’une base militaire et la construction d’infrastructures de services sociaux, ainsi qu’une meilleure protection des civils contre les exactions des groupes séparatistes. « Il s’agit de la mise en œuvre des instructions du chef de l’Etat qui vont se poursuivre et se renforcer pour que nous ayons plus de sécurité dans la région du Nord-Ouest et en particulier dans cette zone », a déclaré le gouverneur à la radio publique.

Opération militaire

Au moins 18 personnes ont été tuées à Ngarbuh l’année dernière, selon les conclusions du rapport de l’enquête ordonnée par le chef de l’Etat et dévoilées le 21 avril à travers un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh. Le rapport a établi qu’un groupe de trois membres des forces de défense camerounaises accompagnés de 10 membres d’un comité de vigilance local, en mission de sécurisation dans ce village où des terroristes se livraient à des exactions sur les populations, ont tué des civils.

« Après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus et plusieurs armes saisies, le détachement a découvert que trois femmes et dix enfants ont péri du fait de son action », rapportait le document. Le gouvernement avait dans un premier temps nié toute implication de l’armée, avant de reconnaître finalement que des civils avaient été tués lors d’une opération militaire dans ce village. Les trois soldats accusés d’avoir participé à ce massacre ont été inculpés « pour assassinat » et écroués à la prison militaire de Yaoundé en juin dernier. Leur procès s’est ouvert le 17 décembre dernier.

P.N.N

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Le procès des présumés auteurs de la tuerie de civils à Ngarbuh, une localité de l’arrondissement de Ndu, département du Donga Mantung dans la région anglophone du Nord-Ouest, s’ouvre le jeudi 17 décembre prochain au tribunal militaire de Yaoundé.

Il s’agit d’un officier du Bataillon d’infanterie motorisée (Bim), de deux soldats et un gendarme accusés de « meurtres, d’incendie criminel, de destructions, de violences contre une femme enceinte et de violation de consigne ».

Dix-sept membres d’un groupe d’autodéfense et un ancien combattant séparatiste sont également inculpés, mais sont toujours en fuite.

Le drame survenu le 14 février dernier a laissé au moins 18 personnes sur le carreau selon le rapport de l’enquête commanditée par le chef de l’Etat. À la suite de ces événements tragiques, le gouvernement camerounais a ouvert une enquête pour élucider les circonstances et dégager les responsabilités.

Les résultats de cette enquête ont été rendus publics le 21 avril dernier par le Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR) via un communiqué. « Après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus et plusieurs armes saisies, le détachement a découvert que trois femmes et dix enfants ont péri du fait de son action », rapporte la commission d’enquête au sujet des circonstances de cette tuerie.

Pris de panique, « les trois militaires aidés par certains membres du comité de vigilance ont tenté de masquer les faits par des incendies », ajoute le rapport.

Que justice soit faite

Mais certains organismes de la société civile, dont Human Rights Watch se montrent critiques vis-à-vis des conclusions de l’enquête gouvernementale. « Les conclusions de la commission gouvernementale n’établissent pas de responsabilités suffisantes, en incriminant des soldats de rang inférieur et en omettant que ces derniers ont agi sur les ordres de leur hiérarchie », soutient l’ONG internationale.

De l’avis de Richard Tamfu, l’un des avocats des victimes, « le procès devrait être l’occasion d’identifier tous les responsables des meurtres odieux de civils commis à Ngarbuh, y compris ceux qui ont ordonné le massacre et tout autre officier supérieur de la chaîne de commandement. »

Les autorités camerounaises elles, sont déterminées « à veiller à ce que justice soit faite ». Dans le même sens, le chef de l’État a prescrit en avril dernier que les victimes soient exhumées, afin de recevoir des funérailles dignes aux frais de l’État. Il a aussi instruit de recenser tous les ayants-droit des personnes décédées afin de leur verser des compensations et indemnisations appropriées.

Baudouin Enama

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On en sait un peu plus sur la procédure judiciaire enclenchée après la tuerie de civils survenue le 14 février à Ngarbuh une localité de l’arrondissement de Ndu, département du Donga Mantung dans la région anglophone du Nord-Ouest.

Selon une dépêche de l’Agence France de presse, « Trois soldats camerounais ont été placés sous mandat de détention provisoire à la prison militaire de Yaoundé ». Selon l’AFP qui rapporte les propos du porte-parole de l’armée, le capitaine de Frégate Cyrille Atonfack Guemo, ces militaires ont été inculpés notamment « d’assassinat ».

Selon les avocats des parties civiles (les victimes), un ex-combattant séparatiste et 17 membres d’un groupe d’autodéfense ont également été inculpés. « Ils sont accusés d’avoir commis des infractions de violation des instructions, d’assassinat en groupe, d’incendie criminel et de destruction de biens en groupe », a déclaré Me Tamfu Richard.

À la suite des évènements tragiques survenus dans la nuit du 13 au 14 février 2020 à Ngarbuh, le gouvernement camerounais a ouvert une enquête pour élucider les circonstances et dégager les responsabilités.

Dans un communiqué publié le 21 avril dernier, le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), présentant les conclusions dudit rapport, a admis que trois militaires ont « participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons ». Outre les cinq terroristes abattus, les enquêteurs ont également établi que « trois femmes et dix enfants ont péri » dans cette opération.

À travers ce même communiqué du SGPR, le président camerounais a tenu à « assurer de sa détermination à veiller à ce que justice soit faite ». Le chef de l’État a par ailleurs prescrit que les victimes soient exhumées, afin de recevoir des funérailles dignes aux frais de l’État du Cameroun. Il a aussi instruit de recenser tous les ayants-droit des personnes décédées afin de leur verser des compensations et indemnisations appropriées.

Baudouin Enama

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Richard Bona a publié le 23 mai dernier, une photo sur sa page Facebook. L’image montre un trophée des Canal 2’Or dans un carton. Il s’agit d’une récompense remise par la chaîne de télévision privée Canal 2 International visant à récompenser l’œuvre du bassiste dans la promotion de la culture camerounaise au niveau national et international.

Ce prix a été décerné à Richard Bona en 2009, dans la catégorie « Artiste ou Musicien World ». Sauf qu’une erreur s’est glissée sur l’intitulé de la catégorie, inscrite sur son trophée. Sur celui-ci, il est plutôt écrit « Musien » au lieu de « Musicien ». Une faute qui n’est pas du goût du bassiste camerounais de renom, qui fête ses 53 ans en octobre prochain.

Ngarbuh

Avec cette photo partagée plus d’un millier de fois depuis sa publication, Richard Bona continue de faire parler de lui. En mai dernier, l’artiste d’origine camerounaise avait mis en ligne son single « Ngarbuh », en hommage aux victimes civiles tuées dans cette localité de la région du Nord-Ouest dans la nuit du 13 au 14 février 2020. Non sans égratigner au passage le gouvernement qu’il accuse d’être responsable de la crise anglophone. Depuis quelques années, le natif de Minta (dans la région du Centre) s’illustre en pourfendeur du régime de Yaoundé.

Dans un post virulent le 29 octobre 2014 sur sa page Facebook, Richard Bona avait déclaré qu’il ne remettrait plus les pieds au Cameroun tant qu’on lui demande un visa d’entrée dans le pays. Il y fustigeait notamment la loi camerounaise ne reconnaissant pas la double nationalité. Selon la loi du 11 juin 1968 portant code de la nationalité camerounaise, « perd la nationalité camerounaise, le Camerounais majeur qui acquiert ou conserve volontairement une nationalité étrangère » (Article 31, alinéa a). Par conséquent, le jazzman, qui jouit notamment de la nationalité américaine, doit faire une demande de visa pour entrer au Cameroun, son pays d’origine.

Médaille

En 2015, Richard Bona (Bona Pinder Yayumayalolo à l’état civil) n’avait pas fait le déplacement pour Yaoundé pour recevoir sa médaille d’officier de l’ordre de la valeur décernée par le ministère des Arts et de la Culture (Minac). « Je viendrai en 2035, quand l’émergence aura fait son effet », avait-il dit, un brin sarcastique, lors d’une interview enregistrée à Paris et diffusée en octobre 2016 sur la radio Miango Fm (88,4) émettant à Douala.

Pourtant, lorsqu’en 2011, soit trois années avant son désamour avec les dirigeants de son pays natal, les autorités font appel à des personnalités, dont des artistes, dans le cadre de la campagne « K.O Palu » de lutte contre le paludisme, Richard Bona répond présent. Il est d’ailleurs le co-compositeur de l’hymne dédié à cette cause pour amener les populations à dormir chaque soir sous moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda).

Patricia Ngo Ngouem

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Le ministre de la Communication (Mincom) a, au cours d’un point de presse le 28 avril 2020, apporté « les clarifications du gouvernement camerounais au sujet des actions de communication sur l’incident de Ngarbuh » dans la région du Nord-Ouest.

René Emmanuel Sadi a d’abord tenu à faire une mise au point. « Lorsque le gouvernement s’exprime sur des sujets brûlants d’actualité, il le fait toujours de bonne foi, jamais dans le but de désinformer ou de travestir les faits, mais, bien au contraire, dans le souci de livrer au public, et en toute transparence, la bonne information », souligne le Mincom.

En levant cette équivoque, le Mincom s’adresse à ceux qui, après la publication du communiqué du secrétaire général de la présidence de la République dévoilant les résultats de l’enquête prescrite par le président de la République, ont parlé de désaveu du gouvernement. Ce qu’il qualifie d’« amalgame voulu par les pourfendeurs d’obédiences diverses ».

Vérité jamais démentie

En réalité, se défend René Emmanuel Sadi, la commission d’enquête et la communication gouvernementale voguent, à une exception près, sur la même longueur d’onde. S’agissant par exemple du contexte de l’opération militaire, « les vues du gouvernement et celles de la commission d’enquête mixte sont convergentes, en ce sens que le village de Ngarbuh était devenu un repère, une véritable base logistique de ravitaillement en armes, en munitions et en combustibles des bandes armées sécessionnistes ».

Le Mincom ne se limite pas à ce cas : « Une autre vérité qui n’a pas été démentie par la commission d’enquête mixte, c’est celle selon laquelle le détachement des militaires et des gendarmes dépêchés à Ngarbuh n’avait pas pour objet d’exterminer des civils ou d’incendier des habitations ».

La seule discordance entre le gouvernement et la commission d’enquête concerne le nombre exact de morts et la responsabilité des auteurs de ces pertes en vie humaine. Ce qui s’explique par le fait que, d’après la commission d’enquête, « le sergent Baba Guida, qui a conduit l’opération, a adressé à sa hiérarchie un compte rendu volontairement biaisé. Compte rendu sur lequel le gouvernement a initialement fondé sa communication ».

Suspicion

Au-delà, le Mincom fustige « cette condamnation sélective des exactions sur les différentes zones de conflits ». René Emmanuel Sadi ne s’explique pas que les bavures de quelques éléments des forces de défense et de sécurité soient dramatisées et amplifiées. Une armée dont « le professionnalisme, le sérieux et le sens de l’honneur sont reconnus et exaltés sur nombre de théâtres d’opérations à travers le monde ».

Dans le même temps, s’étonne le Mincom, les exactions « commises par les bandes armées terroristes et sécessionnistes sont minorées, voire occultées purement et simplement, dans un mutisme étonnant des organisations dites des droits de l’homme ». Pour lui, une telle attitude est, à tout le moins, porteuse de suspicion.

Dominique Mbassi

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Les réactions s’enchainent à l’international après la publication par le Cameroun des résultats de l’enquête ouverte sur le massacre des personnes civiles à Ngarbuh, localité située dans la région anglophone du Nord-Ouest.

L’Union européenne (UE), considère ce rapport de la Commission d’enquête « comme une avancée vers la sortie de crise » dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Sur son compte Twitter, la délégation de l’UE au Cameroun a déclaré : « Aucun crime ne peut demeurer impuni et le rôle de l’État est de veiller à sanctionner toutes les formes de violations des droits de l’Homme commises sur son territoire, quels que soient les auteurs ».

La sortie de l’UE a été précédée par le commentaire de la diplomatie américaine. « Nous nous réjouissons de la démarche de transparence à propos de l’attaque du 14 février à Ngarbuh, avec la publication du rapport d’enquête. Nous accueillons la décision de demander des comptes aux personnes soupçonnées d’avoir mené cette action et d’avoir tenté de la dissimuler », a réagi l’Ambassade américaine au Cameroun.

Le 22 avril au soir, le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a également publié un communiqué en réaction à cette actualité camerounaise. « Je salue la décision du gouvernement de créer une commission nationale d’enquête composée de militaires pour faire la lumière sur ces meurtres. Je me félicite du fait que la commission créée sous l’autorité du ministère de la Défense ait travaillé avec la participation de représentants de la société civile, de chefs religieux et du président de l’institution nationale des droits de l’homme », déclaré la haut-commissaire, Mme Bachelet.

Comme demandé en février dernier lorsque le drame a été révélé par des ONG, l’ONU appelle le gouvernement camerounais « à veiller à ce que les forces de sécurité respectent les normes du droit international applicables au cours de leurs opérations. Toute allégation de violation et d’atteinte aux droits de l’Homme doit faire l’objet d’une enquête rapide et des mesures doivent être prises pour lutter contre l’impunité et empêcher que cela ne se reproduise », formule la haut-commissaire.

Les Nations unies enjoignent également les groupes séparatistes de « s’abstenir de toute attaque délibérée de civils » en vertu du droit international.

Lundi dernier, les autorités camerounaises ont rendu publiques les conclusions du rapport de l’enquête prescrite par le président de République, Paul Biya, à la suite du drame ayant occasionné la mort de plusieurs civils à Ngarbuh. Elles confirment l’implication de trois militaires dans ce drame.

BE

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