Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Dans une communication rendue publique le 9 décembre 2020, le secrétaire à la communication du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Jacques Fame Ndongo, soutient qu’au Cameroun, les partis politiques qui ont boycotté un scrutin depuis l’élection de la toute première Assemblée représentative le 22 décembre 1947 ont toujours raté un rendez-vous avec l’Histoire.

Pour le porte-voix du parti au pouvoir, « ceux qui se réfugient dans la politique de l’autruche, en boycottant les élections et en quêtant ou en guettant en vain le soutien du peuple camerounais sans affronter les urnes, sont condamnés à attendre un ‘’deux ex machina’’ qui descendrait du ciel ou de la rue pour leur octroyer le pouvoir ».

Jacques Fame Ndongo fait une allusion à peine voilée au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui a appelé au boycott et organisé des marches de protestation contre les élections régionales du 6 décembre 2020.

Le leader du MRC, Maurice Kamto, avait déjà prôné le boycott des élections législatives et municipales du 6 février, ruinant de ce fait ses chances aux régionales. En effet, le MRC ne dispose d’aucun conseiller municipal parmi les plus de 10 000 qui constituent l’un des deux collèges électoraux.

Dans une déclaration sur les élections régionales du 6 décembre, Maurice Kamto explique que « de manière récurrente, le MRC a informé en son temps l’opinion publique nationale et internationale qu’il refusait de prendre part aux élections législatives et municipales de cette année, en l’absence d’une réforme consensuelle du système électoral et la résolution politique de la crise anglophone ».

Avec une pointe d’ironie, Jacques Fame Ndongo note plutôt qu’« on ‘’combat’’ légalement un adversaire politique en respectant scrupuleusement les lois et règlements de la République, sans état d’âme ni jérémiade ». « Au lieu de se livrer à un ubuesque jeu de politique-fiction et d’hétéro-diabolisation, les partis qui abhorrent les urnes doivent, se préparer dès à présent aux échéances électorales futures » qui, d’après le communicateur du parti présidentiel, sont lointaines mais certaines.

D.M

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Le gouvernement se félicite du bon déroulement des premières élections régionales le 6 décembre 2020, en dépit des « menacées proférées par les terroristes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’assassinat par ceux-ci d’un conseiller municipal de Widikum et les appels au boycott lancés par des partis politiques en perte de vitesse ou animés par un projet insurrectionnel ».

Et au regard du calme qui règne dans le pays, le ministre de la Communication (Mincom) et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, annonce dans un communiqué publié le 8 décembre, un « réajustement des mesures prises pour mettre en échec le mouvement insurrectionnel lancé par le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) le 22 septembre 2020 ».

Ce jour-là en effet, le leader de ce parti d’opposition, Maurice Kamto, a appelé à des marches de protestation contre la convocation des deux collèges électoraux le 7 septembre en vue de la tenue du scrutin de dimanche dernier. Une initiative qui a valu à plusieurs dizaines de militants de cette formation politique d’être interpellés et conduits en prison et à son leader d’être assigné à résidence surveillée.

L’allègement des mesures annoncé se traduit déjà par le relâchement de « plusieurs personnes interpellées dans le cadre de ce mouvement insurrectionnel, d’autres le seront au fur et à mesure de l’évolution des procédures judiciaires et en considération de leur degré d’implication et de la menace qu’ils représentent pour la société », annonce le ministre de la Communication (Mincom) et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué publié le 8 décembre.

Interrogées par SBBC, plusieurs sources au sein de l’appareil sécuritaire évoquent la levée imminente du dispositif des forces de maintien de l’ordre positionné autour de la résidence de Maurice Kamto. Cependant, poursuit le Mincom, « la situation du leader du MRC et de son parti continuera de faire l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires et administratives compétentes ».

Pour René Emmanuel Sadi, la mesure d’allègement du gouvernement traduit l’attachement du président de la République, Paul Biya, « au dialogue et à la concertation dans la recherche des solutions aux problèmes auxquels notre pays est confronté ».

D.M.

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Dans une tribune libre publiée vendredi dernier, Djeukam Tchameni critique la qualité des rapports entretenus entre les membres de l’opposition politique au Cameroun. « Il règne depuis 2 ou 3 ans un climat malsain au sein de ce que l’on peut appeler opposition au Cameroun », déplore le président du Mouvement pour la démocratie au Cameroun et l’interdépendance (MDI). Une entité politique qui œuvre pour la mise en place d’un « Large Front de toutes les forces du changement ».

« Certains qui s’autoproclament des « vrais opposants » accusent les autres d’être des taupes », note cet acteur qui a occupé les premières lignes dans le combat politique lors de la venue du multipartisme (années 1990). Ancien compagnon de lutte d’Anicet Ekane, Me Yondo Black, Ni John Fru Ndi etc. Djeukam Tchameni, fustige également le manque de reconnaissance des jeunes loups de la nouvelle classe opposante à l’endroit des anciens. 

« D’autres qui ont fait leur entrée dans la lutte récemment déclarent que tous ceux qui ont lutté avant eux ont échoué et n’ont rien à apporter -même sous forme de conseils- dans le combat de l’heure, car les temps ont changé », fulmine-t-il. L’intolérance « extraordinaire » et la « promotion de la pensée unique » qui caractérisent ces responsables politiques qui ambitionnent de prendre la place de Paul Biya, l’incommode au plus haut point. « Soit tu es d’accord en tous points de vue avec moi, soit tu es un infiltré qui fragilise l’opposition ».

Pis, « Les chantres de ce doute systématique et cette suspicion généralisée sont paradoxalement des anciens rdpcistes récemment convertis à l’opposition. Ayant un passé douteux qu’ils souhaitent cacher, ils veulent effacer l’histoire des luttes antérieures. Ne s’étant pas départis de l’esprit dictatorial du parti unique, ils sont allergiques à tout débat contradictoire ».

Si Djeukam Tchameni se garde de citer nommément les personnalités politiques visées par son brulot, la cible de cette volée de bois vert se précise dans la suite de sa déclaration : « Ce qui est le plus amusant est que ces anciens collaborateurs de Biya que l'on a accepté par tolérance démocratique au sein de l'opposition veulent désormais être ceux qui distribuent les bons points et dire qui est un ‘’vrai opposant’’ et qui ne l'est pas. ? c'est le monde en l'envers », assène-t-il.

Pour qui connaît l’environnement politique du pays, les choses semblent claires. A l’analyse, cette saillie donne à penser que Djeukam Tchameni s’adresse en premier chef à Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

En tout cas, la lecture entre les lignes des deux dernières strophes ci-dessus tirées de sa tribune laisse peu de place au doute quant à ce que cette sortie vise à accabler l’ancien membre du gouvernement qui a occupé le strapontin de ministre délégué auprès du ministre de la Justice entre 2004 et 2011.

De plus, classés 2e avec 14,23 % des suffrages à l’élection présidentielle de 2018, Maurice Kamto et son parti se positionnent comme la principale force politique de l’opposition face au régime de Paul Biya. Sur les réseaux sociaux, des membres de ce mouvement politique qui ont boycotté les récentes élections législatives et municipales, sont très souvent pris à partie pour leur intolérance vis-à-vis de ceux qui osent porter critique sur leur leader.

Alors que le MRC s’activait à organiser les marches interdites du 22 septembre dernier, Dominique Djeukam Tchameni avait été reçu au siège du MRC par Maurice Kamto. « Avec Maurice Kamto, nous avons parlé de la construction d'une collaboration MDI-MRC en vue de la mutualisation de toutes les forces politiques et sociales du Cameroun et de la diaspora, afin d'obtenir la paix dans le NOSO et un code électoral consensuel et ce, par tous les moyens légitimes et pacifiques. L'unité fera notre force… », avait déclaré le président du MDI. C’est à croire qu’après cette charge du Leader du MDI, les termes de cette « collaboration » vont changer. Surtout après la levée de boucliers observée depuis la publication de ce pamphlet le réseau social Facebook.

Baudouin Enama

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Pour Cabral Libii, l’assignation à résidence de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est un « abus ». Invité de l’émission Sacré-Matin diffusée sur Radio Balafon, une chaine urbaine basée à Douala, le député et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) s’est exprimé au sujet de la situation de cet opposant dont le domicile est bouclé depuis trois semaines par les forces de maintien de l’ordre.

« Le Pr Kamto ne peut être surpris par sa situation actuelle, parce que ce type d’abus et de brimades existent dans ce pays depuis bien longtemps, y compris quand il était au ministère de la Justice », a lâché le candidat classé troisième à la présidentielle d’octobre 2018 avec 6% des suffrages exprimés.

Dans un extrait posté sur son compte Twitter officiel, le parlementaire estime que la privation de mouvement, appliqué à cette figure de la nouvelle opposition politique au Cameroun, aura des répercussions sur les activités du MRC.

Maurice Kamto et son parti sont à l’origine des manifestations observés dans quelques villes du pays le 22 septembre dernier. Ces marches visaient à protester contre la tenue des élections régionales avant la résolution de la crise anglophone et la réforme du système électoral, en appelant au départ du président Paul Biya, donné vainqueur de la présidentielle de 2018 avec 71% des votes contre 14% pour le leader du MRC.

Soupçonné de fomenter un projet insurrectionnel visant à renverser le pouvoir de Yaoundé, Maurice Kamto a vu sa résidence placée sous la surveillance des unités de police et de gendarmerie. À l’en croire, personne n’est autorisé à entrer ni sortir.

Lundi dernier, le groupe de travail des experts placés sous l’égide du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a demandé la libération de l’agrégé de droit public. Selon le gouvernement, sa situation fait l’objet d’un « examen approfondi » par les autorités judiciaires.

BE

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Dans un communiqué publié le 12 octobre, les experts des droits de l’Homme de l’ONU demandent au gouvernement camerounais de « libérer le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, qui est assigné à résidence avec sa famille » depuis le 21 septembre dernier.

De l’avis de ces experts indépendants qui travaillent sous l’égide du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH), « L’assignation à résidence de Kamto pourrait constituer une privation de liberté, en violation de ses droits à la liberté de réunion pacifique et d’association, ainsi que de la liberté et à la sécurité de sa personne ».

Le communiqué publié sur le site du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme informe que les préoccupations d’experts ont déjà été signifiées aux autorités camerounaises. Selon eux, « le Cameroun devrait célébrer et accepter la dissidence, car une véritable démocratie prend en compte les demandes de la population au lieu de les réprimer ».

Enquête

Le groupe de travail demande par ailleurs à Yaoundé de libérer les autres individus arrêtés lors de manifestations organisées le 22 septembre 2020. Sur la même lancée, il suggère l’ouverture d’une enquête « impartiale » sur « les violations des droits de l’Homme, y compris les allégations de disparitions forcées, de détention arbitraire et de mauvais traitements infligés aux manifestants, et de traduire les auteurs de ces actes en justice ».

Le gouvernement camerounais n’a pas encore réagi à cette sortie. À l’origine d’une série de manifestations interdites par les autorités camerounaises, Maurice Kamto est soupçonné de fomenter un projet insurrectionnel visant faire partir le président Paul Biya, réélu à 71% en octobre 2018, du pouvoir.

Pour le gouvernement, les arrestations des manifestants ne sont pas perçues comme une violation des droits de l’Homme. Ils participent des opérations de maintien de l’ordre public dans la mesure où, malgré l’interdiction des manifestations et des mises en garde formulées par les pouvoirs publics, les marcheurs du 22 septembre dernier ont tenté de braver l’autorité de l’État.

Un communiqué publié le 26 septembre dernier par le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, précise que les personnes arrêtées dont les responsabilités ont été jugées « infimes » ont été libérées. En revanche, les donneurs d’ordre et les meneurs des marches « répondront de leurs actes devant la justice ».

Le porte-parole du gouvernement avait par ailleurs indiqué que la situation du MRC et de son leader fait l’objet d’un examen attentif par les ministères de la Justice, et de l’Administration territoriale, tutelle des partis politiques au Cameroun.

BE

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Le procès s’ouvre le 15 octobre prochain devant le Tribunal de première Instance (TPI) de Yaoundé Centre administratif. Sur le banc des accusés : l’État du Cameroun représenté par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, le délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguélé, et le secrétaire d’État à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie, Galax Landry Etoga.

Dans sa plainte Maurice Kamto (photo), président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), accuse ces autorités camerounaises en charge du maintien de l’ordre de « voies de fait administratives ».

À travers ce « procès civil, en référé ordinaire », l’opposant camerounais assigné depuis trois semaines à sa résidence sise au quartier Santa Barbara à Yaoundé, espèrent retrouver « la liberté d’aller et venir », selon le collectif d’avocat, en charge de sa défense.

Instigateur des marches de protestation du 22 septembre pour appeler au départ du président Paul Biya, réélu en octobre 2018 à plus de 71% suffrages, l’opposant camerounais est accusé par les autorités d’être à l’origine d’un projet insurrectionnel.

Depuis la nuit du 20 au 21 septembre dernier, des éléments de la gendarmerie et de la police ont bouclé le domicile de Maurice Kamto. Deuxième là a dernière élection présidentielle avec 14%des voix, l’opposant, et non moins agrégé en droit public, conteste la légalité de cette « assignation de fait » dans la mesure qu’il n’a pas été notifié ni entendu par les autorités judiciaires.

La semaine dernière, le TPI de Yaoundé a rejeté la requête introduite par ses avocats pour solliciter la levée de cette assignation à résidence.

Dans un communiqué publié le 25 septembre dernier, le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, a indiqué que la situation du MRC et de son leader fait l’objet, d’un « examen approfondi » respectivement par le Minat, tutelle des partis politiques, et le ministère la Justice.

Baudouin Enama

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Maurice Kamto n’est pas encore au bout de ses peines. La requête introduite auprès des autorités judiciaires par ses avocats pour solliciter la levée de son assignation à résidence n’a pas prospéré.

Selon le « collectif Me Souop » qui regroupe les avocats en charge de la défense du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), cette demande a été rejetée par le président du Tribunal de première Instance de Yaoundé.

« Je suis passé au secrétariat général de M. le président du TPI de Yaoundé centre administratif où j’ai déposé une requête aux fins d’être autorité à assigner l’État du Cameroun à bref délai en cessation de voie de fait. Il m’a été remis ma requête portant la mention au stylo rouge de rejet pour “absence d’extrême urgence” avec la signature du président du tribunal », a déclaré Me Hyppolite Meli au micro de la chaine privée Équinoxe TV.

Depuis la nuit du 20 au 21 septembre dernier, les forces de maintien de l’ordre ont bouclé le domicile de Maurice Kamto. L’opposant est interdit de tous mouvements.

Instigateur des marches de protestation du 22 septembre pour appeler au départ du président Paul Biya, réélu en octobre 2018 à plus de 71% suffrages, l’opposant camerounais est accusé par les autorités d’être à l’origine d’un projet insurrectionnel.

Selon le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, la situation du MRC et de son leader fait l’objet, depuis quelques semaines, d’un examen approfondi respectivement par le ministère de l’Administration territoriale, tutelle des partis politiques, et de la justice.

Baudouin Enama

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Dans un communiqué publié ce 26 septembre, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) estime qu’il est retenu « en otage » par le régime de Yaoundé. Maurice Kamto (photo) dénonce aussi le maintien « sous pression » des dirigeants des organisations alliées et « des arrestations massives avant, pendant, et après les marches pacifiques du 22 septembre 2020 ». Selon le MRC, quelque 600 personnes ont été interpellées à ce jour par les forces de l’ordre, dont son trésorier national Alain Fogué Tedom et Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto.

Le parti de l’opposition avaient appelé à des « marches pacifiques » le 22 septembre pour exiger notamment le départ du chef de l’État, Paul Biya, réélu à la tête du pays à l’issue du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018. Les autorités avaient interdit ces manifestations, les assimilant à des « appels à l’insurrection ». Elles ont par ailleurs prévenu que « toutes les mesures nécessaires » seront prises pour « assurer fermement le maintien de l’ordre public » et que « tous ceux qui s’associent à un tel projet devront s’attendre à en répondre devant les instances judiciaires compétentes ».

Enquête judiciaire

 « À la suite des opérations de maintien de l’ordre lancé pour barrer la route à ce projet insurrectionnel, un certain nombre d’arrestations ont été effectuées », indique le gouvernement dans un communiqué publié le 25 septembre dernier par le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi. Le Mincom précise que certains manifestants, « dont l’implication dans le projet insurrectionnel du MRC a été jugée dérisoire », ont été relâchés et que d’autres pourraient l’être au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête judiciaire en cours.

« Certains meneurs et organisateurs de cette aventure insurrectionnelle ont été arrêtés et répondront de leurs actes devant la justice. D’autres sont activement recherchés par les services de sécurité aux mêmes fins », apprend René Emmanuel Sadi. « La situation du leader du MRC fait l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires compétentes », indique le porte-parole du gouvernement. Le Mincom ajoute que la situation du parti de Maurice Kamto, à qui les autorités reprochent des « activités attentatoires à la paix », fait également « l’objet d’un examen attentif par le ministère de l’Administration territoriale ».

L’appel de Kamto

Face à cette pression et « l’échec » du 22 septembre, Maurice Kamto appelle les autres partis politiques, organisations de la société civile et religieuses encore en retrait à rejoindre le mouvement de protestation. « Chaque acteur qui considère que la paix dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, à l’Extrême Nord et au Cameroun en général, d’une part, et la réforme consensuelle du système électoral, d’autre part, sont des conditions préalables au redressement du pays, doit prendre ses responsabilités devant l’histoire et devant le peuple souverain qui sera, en définitive, le principal acteur de sa propre libération », lance Maurice Kamto.

 « D’où que puisse venir la solution idoine, y compris de la part de citoyens ordinaires, nous serons du mouvement pour réaliser ensemble le changement dans l’intérêt supérieur de notre cher et beau pays et des générations futures. Cela est et demeure possible, car un peuple déterminé à lutter pour sa liberté est invincible », poursuit le président du MRC. En face, le gouvernement affirme sa détermination à « mettre en échec toutes les tentatives de déstabilisation intérieures et extérieures ».

P.N.N

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Le préfet du Haut Nkam est remonté contre l’Union des mouvements socialistes (UMS). Ce parti politique de l’opposition est présidé par le député Pierre Kwemo (photo), ancien vice-président de l’Assemblée nationale. Selon l’autorité administrative, des militants de l’UMS ont participé à la marche controversée organisée le 22 septembre dernier sous l’instigation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et son leader Maurice Kamto.

Dans une note confidentielle, Luc Ndongo dénonce « l’existence d’un deal secret de sous-traitance politique locale à la solde du MRC ». Ce qui expliquerait, d’après lui, pourquoi les militants de l’UMS et « de nombreux jeunes scolaires de moins de 20 ans qui ont été instrumentalisés », ont participé aux tentatives de « marche insurrectionnelle, illégale et interdite » enregistrées dans le centre commercial de Bafang dans la journée le mardi 22 septembre. « Servant ainsi de relais locaux et d’agents d’exécution des mots d’ordre irresponsables du MRC et son mentor le président Maurice Kamto », déplore Luc Ndongo.

Dans cette correspondance qui fait office de mise en garde à l’endroit de l’ex-maire de Bafang, le préfet relève que n’eut été le professionnalisme et le sang-froid des forces de maintien de l’ordre (FMO) qui « ont réussi à contenir et à disperser à chaque vague de hordes de manifestants drogués pour la plupart, des pertes humaines et des dégâts matériels auraient pu être enregistrés. »

Pour Luc Ndongo, toute nouvelle tentative de trouble à l’ordre public, orchestrée par les militants de l’UMS, « sera sévèrement réprimée en vertu de la loi et de la règlementation en vigueur ».

Dans un communiqué signé le 18 septembre dernier en rapport avec les crises sociopolitiques que traverse le pays, le président de l’UMS s’est montré critique vis-à-vis du régime de Yaoundé. Comme pour acquiescer l’organisation du soulèvement populaire que préparait le MRC pour le 22 sept, Pierre Kwemo soutenait que l’opposition est « fatiguée des ruses du pouvoir et dépitée par sa suffisance ».

Ancien vice-président du Social Democratic Front, Pierre Kwemo a toujours fait partie de la branche radicale de l’opposition camerounaise. Après sa démission du SDF, il fonde l’Union des mouvements socialistes (UMS), une formation politique qui revendique le Haut Nkam et son chef-lieu Bafang comme son bastion électoral. Aux législatives et municipales de février dernier, ce parti a d’ailleurs réalisé une percée dans la région de l’Ouest où il détient la majorité dans deux conseils municipaux et deux députés à l’Assemblée nationale.

Baudouin Enama

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Robert Amsterdam (photo), l’avocat canadien désigné pour défendre Maurice Kamto, son parti politique le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et ses sympathisants, a commencé son action en proférant des menaces contre les autorités camerounaises.

« Nous vous informons de notre intention de demander des comptes aux autorités de la République du Cameroun pour toute violation éventuelle des droits de l’Homme, des droits civils et de la sécurité physique du professeur Kamto, des membres du MRC, et de tous les participants aux manifestations pacifiques et aux activités de l’opposition le 22 septembre et ultérieurement. (…) En conséquence, tout responsable de la République du Cameroun qui se livrerait à de telles violations, les autoriseraient ou y consentirait, s’exposerait à des conséquences graves », menace-t-il dans une lettre ouverte, adressée ce 21 septembre au président de la République Paul Biya

Robert Amsterdam promet de « porter plainte auprès des instances juridictionnelles appropriées au niveau national, régional ou international » et de « plaider en faveur de l’imposition de sanctions économiques et autres, contre les responsables qui violeront droits fondamentaux de M. Kamto ». Ces sanctions pourraient être « le gel de comptes bancaires, la saisie des avoirs détenus à l’étranger et la révocation des visas de voyage pour elles et leurs familles », liste-t-il.

La marche annoncée ce 22 septembre n’a pas été autorisée et revêt de ce fait un caractère illégal. Cette manifestation vise, par ailleurs, le départ du pouvoir de Paul Biya, dont le mandat est toujours en cours. Pour les autorités camerounaises, il s’agit donc d’« appels à l’insurrection et au renversement des institutions de la République ». « Les forces de sécurité prendront à cet égard toutes les mesures nécessaires pour assurer fermement le maintien de l’ordre public et de la paix sociale », a prévenu, il y a quelques jours, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi.

Maurice Kamto et plusieurs de ses partisans avaient déjà été arrêtés en janvier 2019. Ceux-ci ont été, pour l’essentiel, libérés quelques mois plus tard. L’année dernière, des sympathisants du MRC ont vandalisé des ambassades du Cameroun à l’étranger en guise de protestations à la réélection du président Paul Biya. Une victoire pourtant proclamée par les institutions compétentes du pays et reconnue à l’international.

Dans un tweet annonçant son recrutement, l’avocat de Maurice Kamto n’a pas manqué de qualifier le chef de l’État camerounais de « dictateur ». Une pique contre laquelle le pouvoir de Yaoundé ne devrait pas réagir si on s’en tient aux soutiens du MRC.

Idriss Linge

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