Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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« En matière de politique, Maurice Kamto ne sait pas tenir sa parole. Il signe un document avec vous et n’hésite pas à le violer ». Celui qui sonne cette charge est l’ancien directeur de campagne du président et candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à la présidentielle d’octobre 2018.

Le comparant au vainqueur de cette élection dans un entretien le 13 mai 2020 à ABK-Radio émettant depuis Douala, l’actuel maire de Njombé-Penja, dans le Littoral, soutient que « Paul Biya dans ce cadre est meilleur homme politique. Il respecte sa parole. C’est de cette façon que Bello Bouba et Tchiroma et autres sont dans le gouvernement depuis des années ».

Cette fleur, loin d’être la première faite au président de la République, suffit pour conforter ceux qui soupçonnent Paul Eric Kingue de collusion avec le pouvoir. Le président du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN) refuse de prêter le flanc à ce soupçon : « Ceux qui disent que je suis un pion du régime ne doivent pas oublier que je suis président de parti. Or le RDPC n’admet pas dans ses rangs de président de parti concurrent. Pour ces gens, dès qu’on ne supporte pas le MRC, alors on est du RDPC ».

Détracteurs de Paul Éric Kingue

Ses détracteurs, nombreux dans les rangs du MRC, lui rappellent son passé de militant du parti au pouvoir, sous la bannière duquel il a pour la première fois été élu maire de Njombe-Penja, avant son premier séjour en prison. Réponse du berger à la bergère : « J’ai été élu maire avant de rencontrer Kamto. J’ai gagné les élections dix fois avant de le rencontrer, donc le MRC ne m’a rien apporté politiquement. Ils m’ont approché parce que j’avais un poids politique ». Paul Eric Kingue souligne qu’il est devenu l’allié de Maurice Kamto sur la base d’une « alliance minimale ».

Et de faire, au micro de ABK-Radio, de graves allusions. « Nous sommes sortis de prison avec 36 millions de FCFA. Dans cet argent, Patrice Nganang seul avait envoyé environ 15 millions ». Le président du MPCN soutient que Kamto et Alain Fogue, le trésorier du MRC, « ont pris ça avec eux. Je suis arrivé chez moi, j’ai trouvé des factures impayées et je croyais qu’ils allaient m’envoyer au moins 500 000 FCFA ».

Liste des financiers

L’ancien directeur de campagne de Maurice Kamto promet de révéler prochainement la liste des ministres et des hommes d’affaires qui lui ont rendu visite en prison et finançaient leur plan de résistance, élaboré pour protester contre la réélection de Paul Biya. Une initiative qui leur a valu une détention de 8 mois avant de bénéficier d’un arrêt des poursuites ordonné par le président de la République.

Pour boucler la boucle, Paul Eric Kingue accuse son ancien allié politique de détenir « trois téléphones avec de faux comptes ». Et de battre en brèche l’opinion selon laquelle le président du MRC ignore tout de l’activisme débordant de ses fans sur la Toile : « Il n’y a personne qui soit présent dans les réseaux sociaux comme Maurice Kamto. Il ne peut dire qu’il ne sait pas ce que font ses supporteurs sur Facebook, Twitter et WhatsApp ».

Joint au téléphone, un cadre du MRC ayant requis l’anonymat qualifie cette sortie de disque rayé. « On ne peut pas éternellement nous intéresser aux déclarations de ce monsieur. Tellement il en a fait à charge contre le président Kamto. On dirait que M. Kingue n’existe politiquement que par son intérêt à dire tout et son contraire sur lui ».

Dominique Mbassi

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Le président national du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary (photo), dans une tribune libre publiée le 4 mai 2020 par le journal L’œil du sahel, revient sur le prétendu mémorandum du Grand-Nord rendu public il y a quelques jours par le quotidien Le jour.

À l’image des acteurs politiques ou de la société civile et autres universitaires interviewés par le journal régional L’œil du Sahel, l’un des pères fondateurs de la coordination des partis politiques de l’opposition lors la période de bouillonnement politique des années 1990 y voit une main manipulatrice du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de l’opposant Maurice Kamto.

« Je comprends (…) pourquoi les thuriféraires du MRC ont estimé utile d’annoncer urbi et orbi (par les artifices et des mises en scène dignes des imprésarios hollywoodiens) le divorce de l’alliance Septentrion-RDPC/Paul Biya », déduit l’ancien député à l’actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Celui qui se gausse d’être l’un des auteurs et rédacteurs du mémorandum des problèmes des fils du septentrion ne voit pas en quoi le contenu du document attribué au MRC « serait différent de celui que nous avons rédigé ». Et l’actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle de s’interroger : « Ne s’agirait-il pas des fantômes qui auraient hanté l’esprit des rédacteurs du journal Le jour et qui auraient poussé ces derniers à prendre leurs élucubrations pour la réalité ? »

Pistes de conquête du Grand-Nord 

Pour avoir fait le choix d’accompagner Paul Biya « jusqu’à la fin heureuse de sa carrière politique », Issa Tchiroma Bakary clame sa détermination à se poser en rempart inébranlable face aux « prédateurs qui veulent faire main basse sur notre Nation, qui tenteraient de se mettre en dehors des lois de la République, à mettre à mal la stabilité et la marche de ce pays vers le destin que librement le peuple camerounais s’est donné ».

Le président du FSNC assimile la posture de son parti à celle de tout le Grand-Nord qui, du fait de son poids démographique, a été déterminant pour la désignation du président de la République de 1992 à ce jour. « Dès lors, quiconque aspire à gouverner notre Nation par les voies démocratiques ne resterait indifférent ou à l’écart de ce vivier électoral », se convainc Issa Tchiroma Bakary.

Même sans le désigner nommément, c’est sans doute à l’intention de Maurice Kamto qu’il rappelle « que tous ceux qui demain voudraient rallier les voix et faveurs du septentrion entament dès à présent leur chemin de croix qui démarre sur la ligne de la condescendance pour arriver à celle de la contrition et de la repentance ».

Le président du FSNC fait cette allusion lourde de sens : « Tous ceux qui fondent leur supériorité sur l’avoir ou sur le savoir ou sur les deux découvriront à leurs dépens que rien ne vaut l’être. Et c’est pour ces raisons que pour accéder à la présidence de la République, en démocratie démographie l’être vaut mieux que l’avoir et le savoir. Et c’est ce postulat qui fait des fils du septentrion des rois, des faiseurs de rois ».

D.M.

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La justice camerounaise enquête sur les fonds mobilisés par le projet « Survie Cameroun Survival Initiative » de l’opposant camerounais Maurice Kamto et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), son parti politique. Si les autorités camerounaises ne communiquent pas sur le sujet, l’existence de cette procédure judiciaire est révélée par la compagnie de téléphonie mobile MTN Cameroun.

En effet, dans une correspondance datant du 29 avril dernier destinée au ministre de l’Administration territoriale (Minat), l’entreprise écrit : « A toutes fins utiles, nous aimerions porter à votre connaissance, que nous avons procédé au blocage des transactions en débit et crédits du compte appartenant au Mouvement pour la renaissance du Cameroun à la suite d’une réquisition du directeur de la police judiciaire visée par le procureur de la République du Tribunal de grande instance du Mfoundi ».

Dans cette lettre signée par Alain Nono, le directeur général par intérim du Mobile Money Corporation Limited, la filiale de MTN Cameroon en charge du développement du Mobile Money au Cameroun, la compagnie répond à la requête formulée deux jours plutôt par Paul Atanga Nji. Le membre du gouvernement enjoignait alors la compagnie de « procéder sans tarder » à la clôture des comptes Mobile Money ouverts par « Survie Cameroon-Survival Initiative » puis de geler les fonds collectés dans ce cadre. Mais selon MTN « il n’existe pas de compte Mobile Money de ladite association (Survie Cameroun Survival Initiative : NDLR) ouvert dans nos livres », informe l’entreprise.

Saisi pour les mêmes fins par le Minat, l’opérateur Orange Cameroun a également donné une suite similaire à la requête du ministère de l’Administration territoriale. Dans une correspondance rédigée le 28 avril 2020, Orange Cameroun indique qu’il n’y a pas de compte détenu par Survie Cameroun Survival Initiative dans ses registres. « Le compte ouvert dans nos livres porte l’intitulé MRC-DONS », précise donc l’opérateur.

Lancée sans l’autorisation préalable du Minat le projet « Survie Cameroun Survival Initiative » est jugée « illégale » par les autorités camerounaises. Le Minat qui assure la tutelle des partis politiques et des associations « n’a pas connaissance de l’existence d’une association dénommée “Survie Cameroon – Survival Initiative”, dans ses registres ».

Jeudi dernier, Maurice Kamto a tenté de faire un don de matériel sanitaire au ministère de la Santé à travers cette initiative controversée. Mais le Minsanté a opposé une fin de non-recevoir à ce lot de 10 000 masques barrières, 6 800 masques chirurgicaux et 950 tests de dépistage du Covid-19, orientant les porteurs du colis vers le Minat.

« Il y a un fonds de solidarité qui a été mis en place par le chef de l’État. Alors s’il a une contribution à faire, il n’a qu’à le faire dans le cadre des structures légales mises en place par le gouvernement. On ne lui donnera aucune possibilité d’agir de manière parallèle. C’est ce qu’il veut faire. M. Kamto ce n’est pas un État dans un autre État. Il doit respecter les lois de la République. Et s’il ne le fait pas on va le contraindre », a indiqué Paul Atanga Nji dans une interview accordée à RFI.

BE

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Alors que sa collecte de fonds est au centre de la polémique, Maurice Kamto envisage d’appuyer Monseigneur Samuel Kleda, auteur d’une recette à base de plantes médicinales qui soulage les gens testés positifs au coronavirus, avec cet argent.

« Maurice Kamto exhorte le leadership de SCSI (Survie-Cameroun) à se rapprocher de Mgr Kleda, pour en savoir davantage et envisager quelle aide pourrait lui être apportée en vue de mettre ce remède à la disposition du plus grand nombre de malades du Covid-19 », peut-on lire dans un communiqué signé par son porte-parole, Olivier Bibou Nissack, le 27 avril 2020.

Par ce geste, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018, marque « son soutien indéfectible à toutes les solutions médicales (pan) africaines pour donner une réponse appropriée à la maladie Covid-19 », prétend le communiqué.

Mais à l’analyse, il s’agit d’un cadeau empoisonné. Car en acceptant ces fonds, l’archevêque métropolitain de Douala pourrait être accusé de recel. En effet, le président du MRC a lancé il y a quelques semaines l’association « Survie Cameroon-Survival Initiative » en vue de la collecte de l’épargne publique « prétendument » destinée à la lutte contre le Covid-19. Sauf que cette opération, lancée sans l’autorisation préalable du ministre de l’Administration territoriale (Minat) comme le demande la loi, est jugée « illégale ». Une enquête administrative de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) est d’ailleurs en cours.  

Paul Atanga Nji a d’ailleurs demandé que le compte bancaire qui aurait été ouvert à cet effet à Afriland First Bank soit fermé et les fonds déjà mobilisés par les opérateurs de téléphonie mobile gelés.

D.M.

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Le président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yeguié Djibril, est critique à l’endroit de l’opposition camerounaise. Le 18 avril dernier, lors du discours de clôture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale, le PAN est monté au créneau pour fustiger l’attitude « de ces leaders des partis politiques qui profitent de la situation actuelle pour se refaire une virginité. Au lieu de s’intégrer dans la salvatrice stratégie de riposte mise en place par nos pouvoirs publics, ils exploitent plutôt les peurs et les ressentiments des compatriotes, promettant monts et merveilles. Ils s’érigent même en sauveurs d’un Cameroun qu’ils disent être au bord de l’apocalypse », a-t-il décrié.

Si la sortie du président de la Chambre basse du Parlement ne cite pas nommément des opposants, ces propos semblent, au premier chef, viser le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto. Cet opposant s’est illustré ces derniers temps par des actes dénoncés par le gouvernement. Dont le lancement d’une levée de fonds dédiée aux actions de lutte contre le coronavirus. Pis, du fait du « silence du président de la République », Maurice Kamto a saisi l’Assemblée nationale à l’effet de faire constater la vacance de la présidence de la République.

Rappel à l’ordre

 « Ce combat (contre le Covid-19, NDLR) n’a point de couleur politique. Il ne porte aucune estampille confessionnelle et ne relève guère de la compétence de quelle que tribu que ce soit », a déclaré Cavaye Yeguié Djibril. Selon lui, la seule voie à suivre est celle tracée par le chef de l’État Paul Biya.

Le « président de la République, démocratiquement et massivement élu, a mis en place un fond de solidarité nationale, unique cadre légal, habileté à recevoir les soutiens destinés à la lutte contre le coronavirus. Toute autre initiative visant notamment à faire un appel de fonds, sans l’aval des pouvoirs publics, sera considérée comme une arnaque et sera traitée comme telle. Des lois existent au Cameroun pour de tels cas », a-t-il martelé avec fermeté.

La campagne de dénigrement du plan de riposte national, « orchestrée en ce moment par médias étrangers interposés », a été également dénoncée par le PAN. Du haut de son perchoir, le président de l’Assemblée nationale a par ailleurs fustigé « les auteurs des fake news » et les Camerounais qui « délibérément violent les mesures édictées par les pouvoirs publics ».

« Un tel comportement est criminel et mérite des sanctions sévères. Le mépris des directives gouvernementales est un comportement de provocation vis-à-vis de l’État. Au nom des représentants de la nation, j’exhorte le gouvernement à traiter impitoyablement, sans détour et sans exception, toute infraction, experts en matière de gain illicite et d’intoxication », a déclaré le PAN.

BE

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Dans un tweet le 15 avril 2020, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, annonce la saisine de l’Assemblée nationale afin que, à son tour, la Chambre basse du Parlement saisisse le Conseil constitutionnel en vue de constater la « vacance du pouvoir » à la présidence de la République.

Le candidat classé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle d’octobre 2018 explique que « la loi réserve au seul président de l’Assemblée nationale le privilège de la saisine du Conseil constitutionnel, sans toutefois préciser qui est habilité à le faire ». Du coup, pour Maurice Kamto, tout citoyen ou organisation politique peut saisir le président de l’Assemblée nationale.

Le président du MRC prend ses compatriotes à témoin « face à la situation inédite dans laquelle se trouve notre pays, caractérisée par l’absence prolongée et inexpliquée du chef de l’État en fonction ». Il dit avoir pris ses responsabilités comme prévenu dans sa déclaration du 3 avril dans laquelle il annonçait la saisine « des instances appropriées pour constater la défaillance de Paul Biya ».

Démarche vouée à l’échec

La réaction du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ne s’est pas fait attendre. Jacques Fame Ndongo, le secrétaire à la communication du parti présidentiel, rappelle que, d’après le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, « les pétitions doivent être adressées au président de l’Assemblée nationale par un ou plusieurs députés ». Pas par un citoyen ordinaire.

De plus, note-t-il, au regard de la Constitution, la procédure de constat de la vacance à la présidence de la République est déclenchée à la suite du décès, de la démission ou d’empêchement définitif. « Aucune de ces hypothèses n’est avérée, vérifiée ou validée », conclut Jacques Fame Ndongo, qui en veut pour preuve le décret signé le 15 avril par le président de la République portant commutation des peines en faveur des prisonniers.

La démarche de Maurice Kamto est vouée à l’échec d’autant plus que son parti ne dispose d’aucun député à l’Assemblée nationale. Et Cavaye Yéguié Djibril, le président de la Chambre basse depuis 28 ans, est du RDPC et un allié inconditionnel de Paul Biya.

Pour Maurice Kamto et le MRC, la non-prise de parole de Paul Biya au sujet de la crise sanitaire du Covid-19 établit « sa défaillance comme chef de l’État du Cameroun ». Une interprétation récusée par plusieurs autres partis politiques. Le RDPC estime que l’activité d’un chef d’État ne se résume pas à des discours. « Le chef de l’État est bel et bien à Etoudi. Il préside aux destinées du Cameroun », assure son secrétaire à la communication, Jacques Fame Ndongo.

D.M.

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Sous le prétexte d’une mauvaise gestion de la pandémie de Coronavirus par le pouvoir en place, Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a effectué une nouvelle déclaration ce 3 avril. Cette sortie publique était attendue, l’homme politique ayant engagé le président de la République « sous sept jours à s’adresser aux Camerounais, lui-même, pour leur dire quelle est sa riposte contre le Covid-19 et surtout pour annoncer les moyens de financement nécessaires, aussi bien aux ménages qu’aux entreprises, pour assurer l’efficacité du confinement ».

Faute de n’avoir pas répondu à « cette injonction sans fondement juridique », Maurice Kamto estime que le président Paul Biya « a ce faisant établi sa défaillance comme chef de l’État du Cameroun ». Ce qui lui donnerait, par un mécanisme non explicité, la légitimité d’appeler les Camerounais « à s’auto organiser ».

Dans sa lancée, le président du MRC va jusqu’à édicter des mesures qui relèvent des prérogatives de l’exécutif : « Les sociétés de distribution d’eau et d’électricité ne devront pas recouvrer le paiement des quittances d’électricité, d’eau pendant trois mois : avril, mai et juin ; le paiement des patentes par les transporteurs est suspendu pour la même durée ; le paiement des droits de marché par les vendeurs en détail et les bayam-salams est suspendu », égraine-t-il.

« Stratagème insurrectionnel »

Pour de nombreux Camerounais, cette nouvelle sortie est considérée comme une provocation du MRC vis-à-vis des autorités légitimes et légales du pays. En effet, lors de l’élection présidentielle de 2018, Paul Biya a été réélu avec plus de 71% des suffrages exprimés. Sa victoire a été proclamée par le Conseil constitutionnel et reconnue par la communauté internationale. Au MRC, on continue de parler de « hold-up électoral » et Maurice Kamto se présente depuis comme le « président élu » et qualifie l’actuel chef de l’État de « président de fait ».

Cette posture de l’ancien ministre délégué à la Justice est qualifiée de « stratagème insurrectionnel », par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir. De son côté, l’avocat ne fait rien pour démentir ces accusations. Au contraire : « Si, dans les 7 jours suivant la publication de la présente déclaration le président de facto du Cameroun n’avait pas donné une preuve physique de ce que c’est bien lui qui est aux commandes de l’État… je me réserve le droit d’appeler à de mesures plus radicales », dit-il à la fin de sa déclaration du 3 avril.

Cette manœuvre du leader du MRC vient s'ajouter à une note controversée du Centre d’Analyse, de Prévisions et de Stratégies. Ce groupe de réflexion apparenté au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères prédit que le Coronavirus viendra sonner le glas de certains régimes africains, avec une allusion non dissimulée au Cameroun.

Lors de sa tournée en Europe et en Amérique, le président du MRC, dont le parti n’a pas pris part aux élections législatives et municipales du 9 février dernier, promettait à ses supporters que le changement à la tête du pays était imminent. En l’état actuel de la Constitution du Cameroun, mis à part une présidentielle anticipée, une telle promesse ne peut se manifester que dans l’hypothèse d’un recours à l’insurrection populaire.

Idriss Linge

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Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) qualifie de « stratagème insurrectionnel », la dernière sortie de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

« Monsieur Paul Biya doit assumer pleinement et par lui-même la fonction présidentielle qu’il usurpe depuis le hold-up électoral d’octobre 2018, faute de quoi le peuple camerounais sera en devoir de constater sa défaillance et d’en tirer toutes les conséquences politiques », a déclaré l’opposant camerounais dans un communiqué commis le 27 mars dernier. Et d’engager le chef de l’État « sous sept jours à s’adresser aux Camerounais, lui-même, pour leur dire quelle est sa riposte contre le Covid-19 et surtout pour annoncer les moyens de financement nécessaires, aussi bien aux ménages qu’aux entreprises, pour assurer l’efficacité du confinement ».

Sous la plume de Jacques Fame Ndongo, son secrétaire à la communication, le parti au pouvoir déplore « la récupération politique » que le MRC fait du « drame national » que constitue l’épidémie du COVID-19. Le parti au pouvoir marque également son étonnement à la suite de l’« injonction sans fondement juridique, adressée par un citoyen sans mandat (Maurice Kamto, NDLR) à un président démocratiquement élu à la tête de l’État (Paul Biya, NDLR) ».

Pour le comité central du RDPC, les « allégations de Maurice Kamto relèvent de la fantasmagorie ». Car comme le rappelle Fame Ndongo, pour le parti du flambeau, le Cameroun est gouverné « et de fort belle manière » par Paul Biya, l’« adepte de la division du travail » grâce à laquelle il peut « décider, orienter, impulser, conduire, mais aussi, déléguer (quand il le faut) ».

Alors que Maurice Kamto prétend dans sa sortie que le peuple serait « abandonné », le communicant du comité central RDPC contrattaque. « Le président Paul Biya a pris le taureau par les cornes » dès le déclenchement de la pandémie en donnant des « orientations stratégiques au peuple camerounais qui l’a élu », rappelle-t-il. Ceci via les technologies de l’information et de la communication dont « le chef d’État se sert avec virtuosité ». Mais « Maurice Kamto feint d’ignorer que nous ne sommes plus à l’ère de la pierre polie, de la galaxie Gutenberg ou même de la “télévisiocratie” », déplore le membre du bureau politique du RDPC.

La réaction du secrétaire à la communication du RDPC a été précédée par celle de Grégoire Owona, ministre camerounais du Travail et secrétaire général adjoint du Comité central du RDPC. « Non, ce n’est pas sérieux de réduire cette crise à un niveau national, alors même que c’est une affaire mondiale... Et puis M. Kamto, qui êtes-vous pour donner un ultimatum de 7 jours à un chef d’État ? Retenez bien que le coronavirus est un sujet trop grave et d’évolution hyper rapide, donc il est impératif et urgent de l’exclure du champ de la polémique pour qu’il reste dans une approche de sécurité nationale et mondiale comme le font le président Biya et le secrétaire général de l’ONU et bien d’autres », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

BE

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Il se dit dans les réseaux sociaux qu’un professeur de philosophie a été renvoyé, voire affecté pour avoir proposé une épreuve tirée du livre «L’urgence de la pensée» de l’opposant camerounais. Est-ce vrai ?

Publié dans Culture et société

Il se murmure que l’opposant camerounais, en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, aurait fait appel à ce ténor du barreau de Paris pour assurer sa défense. Vraiment ?

Publié dans Culture et société
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