Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

résultats (8786)

Le 9 février 2020, le président camerounais, Paul Biya, a accordé une interview au sortir d’un bureau de vote à Yaoundé, où il était inscrit comme électeur. Ceci dans le cadre des municipales et législatives. Le chef de l’Etat a utilisé le terme «petit parti» pour dénoncer les partis politiques qui appelaient au boycott de ces élections locales. D’aucuns ont alors cru que l’expression «petit parti» était un camerounisme. Que nenni.

C’est une expression consacrée dans le jargon politique. A preuve, deux auteurs français, Annie Laurent et Bruno Villalba ont publié chez L’Harmattan en mai 2000, un ouvrage intitulé Les petits partis : de la petitesse en politique.

Selon ces auteurs, «le petit parti, du point de vue des candidatures, a deux définitions. La première s’appuie sur l’offre électorale ; la seconde repose sur l’inégale capacité à négocier des accords électoraux», lit-on dans l’ouvrage. On dira donc d’un parti qu’il est petit s’il n’est pas capable de présenter, régulièrement et un grand nombre de lieux, des candidats. «Cette définition, très stricte du point de vue des conditions exigées met l’accent sur deux aspects importants qui permettent de distinguer les petits des autres (les grands, les éphémères) : d’une part l’idée de régularité, d’autre part, celle d’une présence dans un grand nombre de lieux», écrivent les auteurs.

Sylvain Andzongo

Publié dans Fact Checking

C’est le canular le plus en vogue dans les groupes WhatsApp au Cameroun. «Salut les ami(es) vous avez désormais la possibilité de voir ceux qui regardent votre photo de profil dans ce groupe. Cliquez simplement sur les trois petits points à l’extrême droite de votre écran et sélectionnez "plus" suivi de "signaler" et cela vous montrera qui regarde en secret votre photo de profil». Attention ! Il ne faut surtout pas le faire si vous ne voulez pas être éjecté d’un groupe WhatsApp. En effet, comme l’explique ce lien, avant, WhatsApp permettait uniquement de bloquer un contact et de supprimer celui-ci dans son répertoire.

Désormais, avec la fonctionnalité «Signaler» dans les groupes, l’usager est automatiquement retiré du groupe et WhatsApp le redirige sur un questionnaire afin de donner les raisons du signalement. De façon plus simple, cliquer sur «Signaler» dans un groupe, c’est comme déposer une plainte pour ouverture d’une enquête. Le but : repérer plus facilement les comptes «spam». Ce n’est donc pas pour voir les admirateurs secrets comme l’ont cru certains. Au contraire, en cliquant sur l’option «Signaler», WhatsApp retire l’utilisateur du groupe et ouvre une enquête sur ledit groupe s’il n’est as dangereux ou tout simplement un spam.

Sylvain Andzongo

Publié dans Fact Checking

Une image montrant un homme tenant un prix en forme de phallus est actuellement partagée via WhatsApp au Cameroun. Selon la légende qui accompagne ce cliché, il s’agit d’un Camerounais qui aurait remporté une récompense pornographique aux Etats-Unis. «Le Camerounais Gaspard Fouda Abena, élu meilleur baiseur des USA. Bravo champion, il tourne 4 films pornographiques dans 4 studios différents, 1 heure par film en moyenne chaque jour. Un champion reste un champion !», peut-on lire en commentaire de cette photo, qui est en réalité une publication postée le 4 mai 2019 dans un groupe camerounais bien connu sur Facebook, et partagé depuis lors sur ce réseau social. Il se trouve cependant que l’homme sur ce cliché n’est pas camerounais, mais plutôt malien.

Une recherche d’image inversée sur Yandex permet de retrouver cette photo en ligne. Parmi les résultats de la recherche, l’on tombe notamment sur cet article (en anglais), avec pour titre : «Etienne Farakoï: Un enseignant malien reçoit le prix de la pornographie et le prix du meilleur professeur de l’année de Maliwood». Ce nom est par ailleurs inscrit sur le «certificat d’honneur» que le lauréat tient dans sa main droite. «Maliwood Magazine décerne à Mr/Mme Etienne Farakoï (le troisième nom est illisible à l’œil nu, Ndlr) le prix pornographique de Maliwood/Meilleur professeur de l’année (traduction)», lit-on sur le document.

Ce qui tend à montrer que ce prix a été attribué au Mali, et non pas aux Etats-Unis. Plusieurs sites Internet rapportent également cette information comme ici, ici et ici.

P.N.N

Publié dans Fact Checking

Une gamme de billets de banque est partagée ces dernières semaines sur les réseaux sociaux. Certains affirment qu’il s’agit des billets qui seront bientôt mis en circulation au Cameroun en cette année 2020. On y voit des coupures de 500 francs, 2.500 francs, 10.000 francs, jusqu’à 25.000 francs.

Mais en  regardant de très près, il ne s’agit pas de billets destinés pour le Cameroun. Mais plutôt des coupures de francs malgaches. «Il s’agit d’anciennes coupures. On les a changées il y a quelques années», confirme une journaliste basée à Madagascar.

Elle précise que les francs malgaches ont été changés plus tard par des ariary. En effet la Banque centrale de ce pays avait annoncé le changement de la gamme des ariary, en 2017. La première émission de cette nouvelle gamme de billets a eu lieu le 17 juillet 2017 avec l’introduction des coupures de 20.000 ariary. Au Cameroun, les autorités monétaires confirment que c’est la gamme de billets de banque mise en circulation en 2002 qui est encore valable.

Sylvain Andzongo

Publié dans Fact Checking

Huit partis politiques seront représentés à l’Assemblée nationale pour le compte de la dixième mandature (2020-2025). Le verdict du Conseil constitutionnel relatif au scrutin législatif du 9 février dernier a été rendu vendredi à Yaoundé, au cours d’une audience publique présidée par son président Clément Atangana.

Ces résultats portent sur 167 sièges de députés, en attendant les résultats des 11 circonscriptions de la zone anglophone (13 sièges) où le scrutin sera réorganisé à la demande du Conseil constitutionnel. Pour l’instant, l’effectif parlementaire est renouvelé à près de 57%. En effet, 95 des députés élus sont des nouveaux et 72 députés de la 9e mandature se maintiennent au Palais des verres de Ngoa-Ekele.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, confirme son leadership politique avec une majorité de 139 sièges. Le parti du flambeau ardant est suivi par l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari qui compte sept députés dans ses rangs.

Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) fait partie des nouveaux venus à l’Assemblée nationale. Le président de ce parti, Cabral Libii, et trois de ses camarades siègeront désormais à la chambre basse du Parlement camerounais.

Le Social Democratic Front (SDF) compte cinq députés. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse au terme des élections partielles qui seront organisées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

L’Union démocratique du Cameroun (UDC) Ndam Njoya, le Front pour le Salut national du Cameroun d’Issa Tchiroma s’en tirent respectivement avec quatre et trois députés.

L’Union des mouvements socialistes (UMS) de Pierre Kouemo réalise une percée dans la région de l’Ouest et décroche deux sièges à la représentation nationale. Idem pour le Mouvement pour la défense de la République (MDR) de Dakole Daïssala.

Les consultations électorales législatives de février dernier affichent un taux de participation de 43,79%. Soit 3 021 947 votants sur 6 900 928 électeurs enrôlés par Elections Cameroon. Pour Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, « cette élection a été libre, transparente et crédible. En un mot, régulière, malgré le taux de participation modéré », a-t-il déclaré.

Au stade actuel, seul le RDPC dispose d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Dans l’opposition, seul le Social Democratic Front a une chance de former un groupe parlementaire. Pour cela, le parti de Ni John Fru, qui dispose déjà de 5 députés, doit remporter au moins cinq des treize sièges de député en jeu dans le cadre des élections partielles.

BE

Publié dans POLITIQUE

Une image montrant un homme en train de «siphonner» du carburant à l’arrière d’un camion en marche circule depuis la fin de la semaine dernière sur les réseaux sociaux.

chaik

Sur Internet,  beaucoup affirment que cette scène se déroule au Cameroun. Il se trouve que c’est vrai. L’immatriculation du véhicule est déjà un indice en soi. En effet, l’indication «LT», visible sur la plaque d’immatriculation, représente la région du Littoral. Dans l’affectation des numéros d’immatriculation des véhicules au Cameroun, les deux premières lettres désignent la région où est domicilié l’automobiliste ou le propriétaire du véhicule.

Cette image est en réalité la capture d’écran d’une vidéo publiée le 17 janvier dernier sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Twitter d’un internaute dont le nom d’utilisateur est @ShakesSocrate, et où elle totalise plus de 26.000 vues. La scène se déroule précisément à Douala, la métropole économique. Sur cette courte séquence de 21 secondes, l’on entend clairement des voix masculines dire «Bienvenu à Douala» ou encore, «C’est plein, descend !» en s’adressant à l’homme accroché derrière le camion. Cette pratique, ô combien dangereuse, est cependant courante dans la ville de Douala.

Une «technique de vol» connue des responsables de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp), structure assurant le stockage et la distribution en produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national. «Généralement, c’est quand le camion est vers le dépôt pour se faire servir que ces gars viennent recueillir les restes de produits sur les camions, souvent à l’insu des chauffeurs», indiquent des sources à la Scdp. Ici, l’on rappelle que la société est «responsable des produits dans ses dépôts et non en dehors».

P.N.N

Publié dans Fact Checking

Une image, devenue virale sur les réseaux sociaux, prétend montrer des passagers emprunter un escalier d’embarquement en bois pour monter à bord d’un avion de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), la compagnie aérienne nationale du Cameroun.

camair

«Un exemple de camerounisation du service client avec Camair-Co», écrit un internaute dans un post publié le 4 janvier dernier sur Facebook. En réalité, il s’agit d’une image retouchée. Le logo et le nom de la compagnie ont en effet été rajoutés sur le fuselage de l’appareil. Dans les faits, le logo de Camair-Co est inscrit à l’avant de l’avion, juste avant la porte. Vient ensuite le nom de la compagnie, dans une police plus grande que celle utilisée dans ce photomontage.

En outre, le slogan de la compagnie, «L’étoile du Cameroun», est écrit en dessous du nom de Camair-Co, précisément sous «Camair». Ce qui n’est pas le cas ici. Toutes choses qui indiquent que cette photo est truquée. Après de nombreuses recherches, nous retrouvons la même image sur Internet, à la différence qu’il n’y a aucune inscription sur le fuselage de l’avion. Celle-ci a été publiée pour la première fois le 4 août 2019 sur Facebook par Afribuzz Media, un média en ligne. La publication précise que ce cliché a été pris au Congo. Sur une autre image, on aperçoit d’ailleurs un homme emprunter le même escalier en bois, l’inscription «Télé Congo» estampillé sur son gilet et une caméra à l’épaule droite.

P.N.N

 

Publié dans Fact Checking

La Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels (Cename) a réceptionné, le 21 février 2020, trois conteneurs de médicaments, de réactifs et autres consommables dédiés à la lutte contre la tuberculose.

D’après un responsable du Programme national de lutte contre la tuberculose, ce stock, qui était bloqué au port de Douala depuis juillet 2019, faute d’argent pour le dédouanement, permettra de couvrir les besoins pendant 14 mois.

Ces médicaments en cours de distribution sont prioritairement destinés aux régions du Centre, du Littoral et de l’Extrême-Nord, en proie aux pénuries d’antituberculeux depuis deux à quatre mois. Si les responsables du Programme national de lutte contre la tuberculose et de la Cename démentent toute rupture totale de stock, elles reconnaissent en revanche que les pénuries étaient dues au retard observé dans les procédures de dédouanement au port de Douala.

Pendant cette période, certains malades des hôpitaux de Douala et de Yaoundé, les deux plus grandes villes du Cameroun, se ravitaillaient au marché noir, tandis que les malades de Kousseri, dans l’Extrême-Nord, d’après un médecin de l’hôpital de cette ville, étaient réduits à s’approvisionner en antituberculeux à N’Djamena, la capitale du Tchad voisin.

D.M.

Publié dans SOCIETE

Elections Cameroon (Elecam) prépare déjà les élections législatives partielles dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Conseil constitutionnel du Cameroun a ordonné la reprise des opérations de vote relatives aux élections législatives, dans onze circonscriptions électorales situées dans ces deux régions en crise.

Pendant le contentieux postélectoral, il a été reproché à l’organe en charge de l’organisation matérielle des consultations électorales et référendaires au Cameroun, d’avoir délocalisé et regroupé des bureaux de vote dans des zones inconnues des électeurs, ce qui les aurait empêchés de participer au vote. « Il faut d’emblée noter que ces mesures ont été prises pour des raisons de sécurité. L’objectif était la protection des électeurs. Maintenant que cela pose problème, nous allons rapprocher les centres de vote des électeurs et surtout, les multiplier pour permettre leur rapprochement, comme le prévoit la loi », a déclaré Erik Essoussè, le directeur général des Élections.

Selon le responsable d’Elecam, les forces de sécurité seront davantage mobilisées « maintenant que le territoire de cette organisation [des élections] est plus restreint », afin de mieux sécuriser les électeurs. « Leurs effectifs seront désormais plus nombreux. Donc, il y aura davantage de personnels de sécurité sur le terrain pour protéger les citoyens et les accompagner à accomplir leur droit de vote », informe le directeur des élections.

Au sujet du matériel électoral, Elecam annonce l’impression de nouveaux procès-verbaux de dépouillement de ces localités. Idem pour les bulletins de vote des partis politiques en compétition, ainsi que les listes des électeurs et tout le matériel nécessaire aux opérations de vote. Nous allons reconduire les mêmes commissions locales de vote.

Pour cette élection législative partielle, 13 sièges de député à l’Assemblée nationale sont en jeu. Comme lors du scrutin du 9 février dernier, deux partis politiques seront en lice dans les circonscriptions concernées. Il s’agit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, et le Social Democratic Front (SDF) qui revendique la zone anglophone comme sa base naturelle. La loi électorale accorde un délai de 20 jours au minimum et 40 jours au maximum pour reprendre les élections, à partir de la date d’annulation.

BE

Publié dans POLITIQUE

L’annonce a été faite par Leanna Cannon, porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Cameroun, au cours d’une conférence de presse (voir photo) organisée le 27 février 2020 à Yaoundé, la capitale du pays. Ce kit d’une capacité de 1000 tests permet un dépistage rapide d’une éventuelle contamination au Coronavirus.

Ce don vient en appui à la formation offerte aux personnels chargés de la surveillance des voyageurs en poste dans les aéroports, les ports et les frontières terrestres par la branche camerounaise du Center for Diseases Control and Prevention (CDC), un organisme américain implanté dans beaucoup de pays.

La directrice de CDC au Cameroun, Dr Emily Kaine, révèle qu’« un centre d’urgence de surveillance épidémiologique a déjà été construit à Yaoundé pour permettre une rapide prise en charge en cas d’une quelconque épidémie ». Ce centre travaille sur le Coronavirus qui touche désormais une vingtaine de pays à travers le monde et contre lequel aucun médicament n’est recommandé pour l’instant par l’Organisation mondiale de la santé.

À travers le Centre de contrôle et de prévention des maladies (traduction française de CDC), les États-Unis ont déjà investi un peu plus de 30 millions de dollars pour la sécurité sanitaire du Cameroun où deux cas suspects de coronavirus signalés se sont révélés négatifs.

 « L’assistance sanitaire des États-Unis pour soutenir la lutte contre le virus Corona s’inscrit dans le cadre plus large dans lequel nous collaborons avec le gouvernement et d’autres homologues pour lutter contre le VIH, le paludisme, la tuberculose et d’autres problèmes de santé publique », indique Leanne Cannon.

D.M.

Publié dans SOCIETE