Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Les populations désertent leurs villages dans l’arrondissement du Mayo-Moskota, à l’Extrême-Nord du Cameroun. Ces mouvements des personnes sont observés dans les localités de Ouzal, Gouzda-Vréket, Zelevet et Dzamadjaf où la secte islamiste Boko Haram a commis une série d’attaques entre le 15 et le 16 février dernier.

« Depuis le drame du 15 février dernier, nous avons tout perdu dans l’incendie. Quand vous voyez les Boko Haram traverser impunément deux villages pour venir nous tuer, piller, brûler nos maisons, jeter nos enfants dans les flammes, couper les oreilles des femmes et leurs seins avec la lame de rasoir sans qu’on ne soit capable de les en empêcher, il n’y a pas meilleure solution que de fuir », raconte une victime dans les colonnes du quotidien Mutations.

Au Lycée de Ouzal, un établissement rouvert il y a deux ans à la faveur de l’accalmie retrouvée, les salles de classe se vident à nouveau. « Sur un effectif de 100 élèves, seulement 25 se sont présentés en classe lundi dernier. Parmi les nombreux absents, il y a ceux dont les uniformes et les fournitures scolaires sont partis en fumée et ceux qui ont quitté le village avec les parents du fait de l’insécurité », confie un enseignant.

Au moins trois civils ont été tués lors des attaques du groupe terroriste Boko Haram survenues dans la nuit de samedi 15 au dimanche 16 février 2020 dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, département du Mayo-Sava. À Ouzal, les terroristes ont pillé puis incendié un centre de santé et plusieurs habitations. Trois personnes ont été brûlées vives et plusieurs autres civils, dont des femmes, ont été blessés. Trois personnes ont par ailleurs été enlevées par les terroristes.

Depuis 2014, l’armée camerounaise est en guerre contre la secte islamiste Boko Haram. Affaibli par les offensives conjointes des États du lac Tchad, le groupe terroriste affiche à nouveau un regain d’activité et concentre désormais ses attaques dans les départements du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga, frontaliers du Nigéria, et surtout dans les arrondissements de Kolofata et du Mayo-Moskota.

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Dans une circulaire signée le 13 février 2020, le secrétaire général (SG) du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Jean Nkuete, fixe les critères qui vont guider les investitures des candidats du parti au pouvoir qui souhaitent briguer des postes au sein des exécutifs communaux.

Au terme du scrutin du 9 février dernier, six conditions sont à respecter pour prétendre au poste de Maire ou de Maire adjoint sous la bannière du RDPC. D’abord les obligations légales. Il s’agit de « l’obligation de résidence » imposée par l’article 144 de la loi portant Code général des collectivités décentralisées (CTD). Cette disposition stipule que « les membres de l’exécutif communal ont l’obligation de résider au chef-lieu de la commune ».

À cela s’ajoutent « les incompatibilités » prévues par l’article 204 du même texte. Elles renvoient concrètement à des fonctions incompatibles avec celles de maire à l’instar de membres du gouvernement ; député ou sénateur ; directeur général d’une société d’État ; directeur de l’administration centrale ; etc.

La moralité fait également partie des critères de choix des magistrats municipaux au sein du RDPC. D’où la prescription du SG du comité central du RDPC qui disqualifie des candidats qui auraient recours aux « manœuvres visant à la corruption des conseillers municipaux ou tout autre acteur du processus de la mise en place des exécutifs communaux ». Par ailleurs, le comité central instruit l’élimination de la course « tous les conseillers qui, à la date du vote, sont sous le coup d’une procédure pour atteinte à la fortune publique ».

Scepticisme

Pour le cas spécifique des maires sortants, la reconduction passe par la qualité du bilan de la précédente mandature. Tout en encourageant l’insertion des jeunes et des femmes « présentant les aptitudes et réunissant les conditions requises », Jean Nkuete insiste sur « la discipline du parti ». « Le respect de la discipline du parti sera de rigueur », prévient-il.

Cette sortie du secrétaire général du comité central du RDPC fait débat. Si les bonnes intentions qui la motivent font l’unanimité, sa stricte application dans toutes les circonscriptions fait des sceptiques au sein du parti du flambeau. Pour cette frange de militant, les prescriptions de Jean Nkuete ne sauraient avoir meilleur succès là où les directives du président national du RDPC ont été contournées pour favoriser ou éliminer certains candidats. « Le président a prescrit le renouvellement en encourageant les candidatures des jeunes et des femmes lors des investitures des listes en lice pour l’élection des députés et des conseillers municipaux. Mais à la fin, cela n’a été respecté qu’à très faible amplitude. Les caciques ne veulent pas lâcher prise. La même chose pourrait se reproduire lors de la désignation des maires », regrette l’un d’eux.

Selon les résultats des élections municipales du 9 février dernier, 11 partis politiques se partagent les 10 626 sièges de conseillers municipaux repartis en 360 communes. Sous réserve du contentieux électoral, le RDPC devrait contrôler 316 communes, contre 16 pour l’UNDP, 7 pour le PCRN, 6 pour l’UDC, 4 pour le SDF, 3 pour le FSNC et le MDR, 2 pour l’UMS et une commune pour le MCNC.

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mercredi, 26 février 2020 10:17

Le Cameroun s’arme contre le Coronavirus

Le Cameroun dispose désormais d’un numéro vert pour recevoir des alertes des éventuels cas suspects de personnes infectées au Coronavirus. Il s’agit du 1510, un numéro gratuit affecté par le ministère de la Santé publique (Minsanté) à la cellule de crise mise en place par le gouvernement camerounais. « Ce numéro vert est mis en service pour répondre à toutes les préoccupations de nos compatriotes », a déclaré le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, sur son compte Twitter le 15 février dernier.

Cette ligne téléphonique vient renforcer le dispositif de surveillance mis en place par les pouvoirs publics pour protéger le Cameroun contre une éventuelle importation de la nouvelle souche de Coronavirus qui sévit depuis plusieurs semaines en Chine.

Même si le risque d’importation du Coronavirus est modéré pour le Cameroun qui n’a pas de vol direct pour la Chine, le pays a pris des mesures de protection. Il a notamment acquis et installé aux niveaux terminaux aéroportuaires et portuaires des caméras thermiques, des thermoflashs et des équipements de protection. Le pays s’est aussi doté de salles d’isolement. « Au niveau des autres postes-frontière du pays, ces salles d’isolement sont déjà opérationnelles, y compris à l’Hôpital central de Yaoundé (HCY) et à l’hôpital Laquintinie de Douala », assure le Minsanté.

Dans la même veine, les importations des animaux et des produits d’origine animale et halieutique, provenant des pays touchés par l’épidémie, sont suspendues « jusqu’à nouvel avis au Cameroun ». La décision prise le 3 février 2020 par le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, vise les animaux vivants, les produits frais ou congelés et non manufacturés.

Jusque-là épargnée par cette épidémie, l’Afrique vient enregistrer son premier cas de contamination. Il a été détecté en Égypte. Outre la Chine continentale où au moins 70 500 personnes ont été infectées, près de 600 cas de contamination par l’épidémie du coronavirus ont été confirmés dans une trentaine de pays à travers le monde.

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Les versions divergent sur ce qui s’est passé le 14 février 2020, à Garbuh, un village du département du Ndonga Mantung, dans la région du Nord-Ouest. « Des hommes armés ont, pour une raison inconnue, ciblé ces personnes. Sur les vingt-deux victimes (…), quatorze étaient des enfants », indique James Nunan, le chef de bureau de la coordination humanitaire des Nations unies (OCHA) pour les régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest) du Cameroun.

Selon ce responsable onusien, les victimes ont été tuées par balles et leurs corps ont été brûlés dans des maisons incendiées. Du coup, certains responsables politiques de l’opposition indexent l’armée et le gouvernement camerounais.

 « Il s’agit tout simplement d’un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation en cours dans la région », a réagi le ministère camerounais de la Défense, dans un communiqué publié ce 17 février. Et ce document parle plutôt de sept « terroristes » mis « hors d’état de nuire » et d’une femme et quatre enfants tués par un incendie qui a affecté leur maison.

À en croire la même source, l’incendie a été déclenché par l’explosion de plusieurs fûts contenant du carburant à la suite de combats entre six éléments de force de défense, en mission de reconnaissance nocturne vers « une habitation transformée en camp fortifié », et des combattants séparatistes.

Une enquête « approfondie » a été ouverte à la suite de ces évènements. Elle a été confiée concomitamment à la gendarmerie et à la sécurité militaire. « Les conclusions de cette enquête feront l’objet d’une large diffusion », promet le ministère camerounais de la Défense.

Depuis 2016, le Cameroun traverse une crise sociopolitique dans sa partie anglophone. Cette situation née des revendications corporatistes a muté en un conflit armé avec l’émergence depuis 2017 des groupes séparatistes armés.

Le gouvernement multiplie des initiatives pour résoudre la crise. En début septembre 2019, un dialogue national organisé à Yaoundé a abouti à l’adoption d’un statut spécial pour ces régions sans parvenir à un mettre un terme aux tensions.

Les chiffres officiels sur le coût humain de cette confrontation ne sont pas disponibles. Mais selon des ONG internationales, le conflit aurait fait plus de 3000 morts. À en croire l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cette crise aurait par ailleurs contraint près de 60 000 Camerounais à chercher refuge au Nigéria et 679 000 personnes à se réfugier à l’intérieur du pays.

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Les vainqueurs des élections municipales du 9 février dernier sont connus. Les résultats de ce scrutin ont été proclamés ce mercredi 12 février 2020, par les différentes Commissions communales de supervision disséminées à travers le Cameroun.

Onze partis politiques se partagent les 10 626 sièges de conseillers municipaux que compte le pays. Sous réserve d’éventuels recours, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) conserve la majorité des communes dans les 10 régions.

Dans le Sud et le Sud-Ouest, la totalité des communes est désormais aux couleurs du parti au pouvoir. La situation est presque identique dans le Nord-Ouest. Le parti du flambeau gagne du terrain avec 33 communes, au détriment du Social Democratic Front (SDF) qui ne contrôle plus qu’un seul conseil municipal dans cette région.

Du côté du Littoral, les six communes de la ville de Douala portent l’estampille du RDPC. Au total, le parti de Paul Biya remporte les élections municipales dans 28 circonscriptions de cette région. Outre le SDF -majoritaire dans deux communes-, deux partis d’opposition intègrent désormais la carte communale du Littoral.

Il s’agit du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN) de Paul Éric Kingue, directeur de campagne de Maurice Kamto lors de la dernière élection présidentielle, qui décoiffe respectivement le SDF et le RDPC à Njombe-Penja et à Dibombari. Tout comme le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) qui s’impose dans deux municipalités de la région.

Dans la région du Centre, la surprise vient d’ailleurs de ce parti politique impulsé par Cabral Libii. Le PCRN rafle en effet cinq communes dans le Nyong et Kellé, le département d’origine du candidat arrivé 3e à la présidentielle d’octobre 2018 (6,28% des suffrages). Mais, du haut de ses 65 conseils municipaux, le RDPC conserve le leadership dans cette région.

 C’est également le cas dans la région de l’Est. Le RDPC est donné vainqueur dans 32 circonscriptions. Seule la commune de Garoua-Boulaï remportée par la liste de l’Union nationale pour le développement et du progrès (UNDP) échappe à son contrôle.

Quatre partis politiques se positionnent sur la carte communale de la région de l’Ouest : le RDPC (30 communes), l’Union démocratique du Cameroun (UDC, 6 communes), l’Union des mouvements socialistes (2 communes), le SDF et le MCNC qui obtiennent chacun une commune.

Dans le Nord, trois partis émergent de la carte communale. D’abord le RDPC avec 16 municipalités. L’UNDP arrive en deuxième position avec trois mairies contre deux communes pour le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC).

Le RDPC se taille également la part du lion dans la région de l’Adamaoua constituée de 21 municipalités. Le parti du Flambeau s’en tire avec 13 conseils municipaux acquis à ses idéaux. Il est secondé par l’UNDP qui enrôle un total de 08 mairies dans cette unité administrative.

La région de l’Extrême-Nord reste dominée par le parti de Paul Biya. Il remporte à lui tout seul 39 communes. Tandis que l’UNDP, le FSNC et le Mouvement démocratique pour la défense de la République (MDR) comptent respectivement quatre, une et trois communes.

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Depuis le 1er janvier 2020, les personnes vivant avec le VIH/Sida expérimentent la gratuité de la prise en charge au Cameroun. Le président de la République, Paul Biya, a en effet décrété la gratuité de tous les services liés à la prise en charge de cette maladie en décembre dernier. Désormais, les patients sont censés bénéficier des consultations, des tests de dépistage, des examens de charge virale et de résistance, sans débourser une contrepartie financière.

Ces facilités s’ajoutent à la gratuité des antirétroviraux (ARV) effective au Cameroun depuis 2007, et financée par l’État avec l’appui des bailleurs de fonds comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Pour cette année, les États-Unis se sont également engagés à appuyer le Cameroun à hauteur de 57 milliards de FCFA afin de lever ces barrières financières d’accès aux soins.

Toutefois, sur le terrain, cette décision est diversement implémentée. L’hôpital du jour de l’Hôpital central de Yaoundé s’est par exemple conformé aux nouvelles directives. Dans une note datant du 15 janvier 2020, le directeur de cet hôpital, Pr Joseph Pierre Fouda, informe que « les services relatifs à la prise en charge du VIH/Sida, sont désormais gratuits au complet » dans cette formation sanitaire, suite à la décision du ministre de la Santé.

Mais dans d’autres formations sanitaires, la nouvelle mesure tarde à s’appliquer. Au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé, les personnes vivant avec le VIH/Sida payent encore à la caisse pour se faire consulter. « On ne pouvait pas appliquer la mesure du ministre sans en avoir les contours techniques », se défend le Pr Mve Koh, responsable du Centre de traitement agréé pour le VIH/Sida du CHU de Yaoundé.

Le Cameroun compte environ 530 000 personnes vivant avec le VIH/Sida. La prévalence nationale du pays a reculé de 3,4% en 2018 à 2,7% en 2019, selon le Comité national de lutte contre cette pandémie (CNLS). Pour la même année, 303 000 personnes étaient sous traitement contre 268 939 patients en 2018.

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Le Tribunal criminel spécial (TCS) a jugé l’ancien trésorier payeur de Yaoundé, Emmanuel Mbia Enguene, coupable de détournement de deniers publics d’un montant de trois milliards de FCFA. La juridiction chargée de la répression des crimes économiques au Cameroun l’a par conséquent condamné à 15 ans de prison ferme. La décision a été prononcée le 7 février 2020.

Selon la justice, entre 2011 et 2013, l’ex-patron de la paierie générale de Yaoundé et ses collaborateurs ont procédé au paiement des frais de justice militaire en ayant recours à la consignation. Ce mode de paiement qui échappe au contrôle de la hiérarchie suppose en principe une consignation préalable. « Or, dans le cas d’espèce, sans consignation des sommes par des militaires, Mbia Enguene et ses coaccusés ont indument favorisé la sortie de 3,194 milliard de FCFA au profit des magistrats militaires », a toujours soutenu l’accusation.

Emmanuel Mbia Enguené a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui en mars 2013. Parmi ses coaccusés, un est décédé en cours de procédure et l’autre, en fuite, a été condamné à la prison à vie. Les autres écopent chacun d’une peine privative de liberté de 10 ans.

Outre les peines d’emprisonnement, les condamnés sont astreints à restituer les sommes indument sorties des caisses de l’État au Trésor public.

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K.S., l’étudiant camerounais vivant à Jingzhou en Chine et contaminé par le Coronavirus, a retrouvé sa santé. La nouvelle est confirmée par l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wang Yingwu. Après une hospitalisation, une surveillance et un traitement médical, « il est maintenant en bon état de santé », informe le diplomate chinois.

Le cas de ce Camerounais atteint du Coranavirus a été annoncé, le 5 février dernier par les autorités de l’Empire du Milieu. « Nous confirmons qu’un étudiant camerounais inscrit à l’Université de Yangtze a été infecté par le nouveau coronavirus », rapportait le chef de la mission diplomatique chinoise au Cameroun.

À titre préventif, le Cameroun a déployé un système de détection constitué des caméras thermiques de dernière génération branchées sur un système informatique et d’autres équipements de prévention. « Ce dispositif est actif dans les principaux terminaux aéroportuaires du pays », indique-t-on au ministère camerounais de la Santé publique. À l’aéroport international de Yaoundé, le circuit du passager a été évalué par les services sanitaires et une salle d’isolement a été affrétée pour les situations suspectes.

Pour calmer la vague d’inquiétudes que traversent les familles des ressortissants camerounais vivant en Chine, l’ambassadeur de Chine a organisé un point de presse le 3 février 2020 à Yaoundé.

Selon les chiffres officiels communiqués dans la matinée de ce 14 février 2020, 121 nouveaux morts et 5090 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés. Le nombre total des morts en Chine continentale a atteint 1380. Et plus de 63 851 personnes ont été contaminées dans le pays.

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Les choses ne s’arrangent pas pour SDF, jusqu’ici, premier parti de l’opposition du point de vue du nombre d’élus. Arrivé 4e lors de la dernière élection présidentielle avec un score de 3,35% - son pire résultat à une élection depuis sa création en 1990- le parti, perd à nouveau du terrain. C’est ce qui ressort des résultats des élections municipales du 9 février dernier, publiés par les différentes Commissions communales de supervision disséminées à travers le Cameroun.

De fait, à l’issue dudit scrutin, de nombreuses circonscriptions considérées jusque-là comme des bastions du parti de la balance basculent dans l’escarcelle d’autres. Dans le Littoral par exemple, la commune de Douala 3e, la seule dirigée par un maire issu du SDF dans la capitale économique du Cameroun, est désormais sous le contrôle du RDPC, le parti au pouvoir. Idem pour la commune de Njombe-Penja dans le département du Moungo, où le parti de John Fru Ndi est détrôné par Paul Éric Kingue et son Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN).

Du côté du Sud-Ouest, le SDF perd la majorité dans les conseils municipaux de Kumba 2e et de Tiko, qui passent désormais sous la bannière du RDPC. Pis, même dans Nord-Ouest, région d’origine de son leader Ni John Fru Ndi et base naturelle du parti, le SDF est en ballottage défavorable. Il ne garderait la mainmise que sur le seul conseil municipal de Bamenda 3e.

Même dans le département de la Menchum, les communes de Zhoa et Furu Awa, dirigées lors de la dernière mandature par des exécutifs SDF, passent aux couleurs du RDPC qui devrait contrôler les 25 communes que compte le Nord-Ouest au terme du scrutin du 9 février dernier.

En crise depuis 2016, les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest (Noso) ont connu un exode de leurs populations. Et pour les mêmes raisons, des partis politiques de l’opposition n’ont pas pu battre campagne. Mais l’insécurité du Noso ne saurait justifier à elle seule cette déchéance du SDF dans la mesure où le parti n’a pas pu consolider ses acquis dans les circonscriptions paisibles comme Douala 3e et Njombe-Penja.

En 1996 le SDF a enrôlé 61 communes sur 360 et 22 lors des précédentes élections municipales en 2013. Sur la même période, le nombre de députés du SDF à l’Assemblée nationale est passé de 43 sièges en 1196 à 18 en 2013. Il ne devrait pas faire mieux lors des élections législatives du 9 février 2020.

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Au terme des opérations de vote relatives aux élections législatives du 9 février dernier, 40 recours ont été déposés devant le Conseil constitutionnel. Les différentes requêtes sont portées par 12 partis politiques issus de « la majorité présidentielle » (RDPC, UNDP, ANDP…) et de l’opposition (PCRN, SDF, Univers, Purs, Bric…).

Dans le détail, le SDF, jusqu’ici 2e force politique du point de vue du nombre de députés à l’Assemblée nationale, compte à lui tout seul une douzaine de recours visant l’annulation totale des élections législatives dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, deux régions où ce parti est en compétition avec le RDPC, parti au pouvoir.

Pour motiver son recours, le SDF évoque « la délocalisation des bureaux de vote par les responsables d’Elecam sans notifier les électeurs » et le regroupement à Santa et à Mezam Sud de 100 bureaux de vote en violation de l’article 96 du Code électoral.

Des recours en annulation partielle des élections ont également été déposés, notamment par le RDPC qui conteste la victoire de la liste conduite dans le Nyong et Kellé (région du Centre) par le président national du PCRN, Cabral Libii.

Une requête similaire porte sur les circonscriptions de Ngaoundéré 1er, 2e, 3e et de Nyambaka. Là-bas, le parti au pouvoir dénonce plusieurs irrégularités allant du non-respect par l’UNDP de l’heure limite de clôture de la campagne électorale, à la corruption, en passant par « la fraude orchestrée par l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP) ».

Pour sa part, le parti Univers du Pr Nkou Mvondo met en cause le caractère irrégulier des élections législatives dans la circonscription électorale de la Vina (partie septentrionale du pays). Il allègue que 863 élèves militaires ont été inscrits à la dernière heure et cela a faussé le jeu électoral. En plus, le parti déplore le fait que ses représentants aient été expulsés des bureaux de vote le jour du scrutin.

Selon la loi camerounaise, c’est le Conseil constitutionnel qui veille à la régularité de l’élection des députés à l’Assemblée nationale. C’est également lui qui en proclame les résultats dans un délai maximal de 20 jours à compter de la date de la clôture du scrutin. Il reste dont 16 jours pour vider le contentieux et donner les résultats définitifs des législatives 2020.

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