Les recettes issues de la collecte des frais d’apposition des visas sur les contrats de travail des personnes étrangères sont bien en deçà du chiffre escompté par le gouvernement cette année. Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle (Minefop), Issa Tchiroma Bakary (photo), a récemment confié que seuls 4 milliards de FCFA ont été collectés en onze mois alors que le gouvernement prévoyait de collecter 14 milliards de FCFA cette année. En réaction, Issa Tchiroma Bakary peine à cacher son agacement à la sortie d’une concertation avec les patrons à Douala : « les étrangers qui sont au Cameroun doivent se conformer aux lois et règlements en vigueur ».
Pour obliger tous les étrangers à se conformer, Issa Tchiroma Bakary prévoit de multiplier les descentes inopinées dans les entreprises privées, qui emploient ces travailleurs de nationalités étrangères. Un groupe de travail planche en ce moment sur ces descentes censées améliorer le niveau de la collecte de cette imposition l’année prochaine. C’est d’ailleurs ce que Issa Tchiroma Bakary est allé dire aux patrons à Douala.
En rappel, l’apposition des visas sur les contrats de travail des personnes étrangères est prévue par la loi de finances 2023. Une niche que le Cameroun entend exploiter pour financer la formation professionnelle. La prévision de 14 milliards de FCFA en 2023 est « un galop d’essai », comme le fait remarquer Issa Tchiroma Bakary. « Certains pays récoltent près de 100 milliards par an », indique le ministre pour bien signifier qu’à la longue cette imposition peut rapporter encore plus d’argent à l’Etat du Cameroun.
Michel Ange Nga
Quatre produits, « contenant des ingrédients médicaux puissants, dont des stéroïdes et une substance interdite, lesquels ont des effets néfastes sur la santé humaine », sont en circulation au niveau international. C’est le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie qui alerte ainsi ses services déconcentrés. Il relaie des inquiétudes d’Interpol sur la circulation de ces médicaments dangereux. Il s’agit des produits Enru Plus, HKT Herba Kurus Tradisi, Pill Hau Luo Cin Tan, et Spinach Genseng Herb Sugar.
D’après les autorités sanitaires singapouriennes, dont le Minsanté dit qu’elles ont effectué des analyses sur lesdits produits, ceux-ci contiennent des substances nocives pour la santé. Ces substances sont des stéroïdes, de la sibutramine, un médicament de perte de poids interdit ; et de la tadalafil qui est indiquée contre le dysfonctionnement érectile. Ce dernier provoquerait comme effets secondaires sur les consommateurs, des palpitations cardiaques, de l’étourdissement, de l’essoufflement et l’insomnie.
« Ces médicaments ne disposent pas d’autorisations de mise sur le marché sur le territoire camerounais », prévient le ministre Manaouda, qui recommande une « vigilance accrue au niveau des chaînes d’approvisionnement du pays et un contrôle systématique dans les formations sanitaires afin de stopper la circulation desdits produits ».
L.A.
Dans une lettre rendue publique le week-end dernier et adressée aux enseignants du secteur public, qui observent une grève depuis la rentrée des classes en septembre dernier, le collectif de syndicats appelle les grévistes à mettre fin au service minimum. C’est le 13 novembre dernier que ce service minimum a été lancé pour des raisons que les syndicalistes ne tiennent pas secrètes.
« Le service minimum s’est imposé de lui-même en ceci que plusieurs enseignants subissent des menaces sérieuses. Ils étaient pour la plupart obligé d’assurer un service minimum. En décidant d’une semaine de service minimum, il était question de permettre à chaque enseignant de le faire en toute quiétude », fait savoir Xavier Vemba, du mouvement On a trop supporté (OTS). Il mentionne aussi que pendant ce service minimum, qui a duré une semaine, les syndicalistes ont travaillé à booster le moral des grévistes sur les plateformes des réseaux sociaux consacrées à cette grève pour que ces derniers ne cèdent pas aux menaces.
Sauf que malgré cette semaine dédiée au service minimum, les négociations avec le gouvernement sur le statut spécial des enseignants n’ont pas évolué. Conséquence : depuis ce 20 novembre, la grève a repris de plus belle dans les établissements secondaires publics, comme le fait savoir Xavier Vemba. « Nous repartons au front avec un regain d’énergie et de résilience. Il en sera ainsi pour les trois prochaines semaines, sauf changement exceptionnel », peut-on lire dans la lettre des syndicalistes évoquée plus haut.
Cette semaine marque donc le retour de l’opération « craie morte ». Comme pendant la semaine du service minimum, les enseignants se rendent au travail, sauf qu’ils ne sont pas tenus de dispenser les cours, de faire des évaluations, de participer aux séminaires pédagogiques, de tenir des statistiques ou même de remplir les bulletins scolaires.
Michel Ange Nga
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L’arrêté du 9 novembre dernier, portant la signature du président de l’Assemblée nationale (PAN) et nommant un nouveau directeur de cabinet, n’aura rien changé à la situation dans les services de Cavaye Yéguié Djibril. Boukar Abdouharim, jusqu’alors directeur de cabinet, ne semble pas avoir cédé son fauteuil au nouveau, Kamsouloum Elhadji Hachimi. C’est du moins ce que révèlent certaines sources internes au cabinet du PAN, mais aussi un récent évènement dans cette administration.
En effet, le 15 novembre dernier, le « Dircab » Boukar Abdouharim était bien présent aux côtés du « Très honorable » Cavaye Yéguié Djibril, alors que celui-ci recevait en audience des parlementaires canadiens. Pas de traces du Dircab nommé le 9 novembre dernier, sur les clichés qui rendent compte de cette audience. Signe que le poste n’a pas changé de titulaire, mais également que la passation de service attendue quelques jours plus tôt n’a pas eu lieu.
D’après plusieurs contacts au sein de cette Chambre du Parlement, la passation de service entre l’ancien et le nouveau Dircab devait avoir lieu le 10 novembre, le lendemain de la nomination, et ce peu avant l’ouverture de la session parlementaire. Cette passation était une fois de plus attendue la semaine suivante, quelques jours avant l’audience avec les parlementaires canadiens. Mais le bureau du Dircab n’a toujours pas changé de locataire, près de deux semaines après l’acte de nomination.
Cet imbroglio témoigne des luttes de clans qui existent autour de la personne du président de l’Assemblée nationale. D’après plusieurs sources, le 9 novembre dernier, il y a bel et bien eu un acte de nomination d’un nouveau Dircab signé par le PAN, Cavaye Yéguié Djibril. Seulement, quelques heures après, il y a également eu un communiqué et un arrêté reportant cette nomination, dont il est difficile d’authentifier qu’ils viennent du même signataire. Toujours est-il qu’à l’observation, Kamsouloum Elhadji Hachimi nommé Dircab n’est pas visible dans les couloirs de la Chambre.
D’après des informations que SBBC n’a pu authentifier de manière indépendante, le « Très honorable » aurait signé l’arrêté débarquant son Dircab sous des pressions venant du Palais de l'Unité, mais contre son envie. Car d’après des indiscrétions glanées dans la Chambre, beaucoup n’apprécient que très peu l’importance que prend le Dircab Boukar Abdourahim au sein de l’Assemblée nationale en général. Les pouvoirs de ce dernier se sont agrandis à mesure que faiblit l’emprise du PAN sur la gestion de l’Assemblée nationale. Mais également en l’absence d’un Secrétaire général. Le poste étant occupé par un intérimaire depuis bientôt deux ans.
Pour l’heure, les députés sont en session budgétaire. Les batailles autour du PAN ne semblent, jusqu’ici, pas perturber le déroulement des travaux.
L.A.
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Joint au téléphone par SBBC, Robert Kona assure qu’il veut reprendre les commandes du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), la formation politique qu’il a cofondée en 2003 avec Albert Fleury Massardine. « Je souhaite qu’on me remette la présidence du parti pour que je remodèle les choses », indique cet ancien adjoint d’administration, qui a pris sa retraite chez lui à Ndoukoula, dans la région de l’Extrême-Nord.
Pour arriver à ses fins, il a engagé une procédure civile auprès du Tribunal de première instance du département du Mayo-Kani (Kaélé), dans la région de l’Extrême-Nord, contre le député Cabral Libii, l’actuel président national du PCRN. Albert Fleury Massardine, l’autre père fondateur du PCRN, n’est pas associé à cette procédure. Et pour Robert Kona « ce n’est pas une plainte judiciaire ». Il ajoute : « c’est plutôt une plainte qui a pour but d’opérer des réaménagements dans la maison du PCRN ».
Le fondateur du PCRN cite l’impératif de travailler à réconcilier le peuple camerounais avec lui-même au nombre de ces réaménagements immédiats qu’il entend opérer si jamais sa procédure aboutie. « La réconciliation nationale est notre boussole », précise-t-il. Mais il ne cache pas qu’il vit mal ce qu’il considère comme sa mise à l’écart. « Il n’y a aucune communication entre Cabral Libii et moi. Il prend des décisions sans me consulter. Et pourtant, les textes disent que je suis membre d’honneur et premier membre du Bureau politique avec voix consultative », argue Robert Kona.
Il poursuit : « comment comprendre que depuis 2020 jusqu’à ce jour, aucun des cinq députés et aucun des maires du parti ne soit jamais venu voir où le père fondateur habite. C’est bien la preuve qu’il y a un problème à la tête de ce parti ».
Congrès ordinaire de Kribi
Face à ces récriminations, Bienvenu Ndip, l’un des cinq députés du PCRN à l’Assemblée nationale, répond par l’étonnement. « Les journalistes qui ont couvert le congrès extraordinaire de Ngaoundéré l’année dernière ont bien vu qu’on était tous en bons termes. Une commission a même été mise en place pour faire des dons aux pères fondateurs. Cette commission doit rendre sa copie le mois prochain à Kribi lors du premier congrès ordinaire du parti », indique le député.
Il n’exclut pas des manipulations pour entraver la marche du PCRN : « nous sommes dans une logique de conquête du pouvoir et pour cela il ne faut pas exclure des manœuvres qui visent à nous détourner de notre objectif qui est l’élection présidentielle de 2025 ».
Une hypothèse qui est aussi partagée par un proche conseiller de Cabral Libii. Qui pense d’ailleurs qu’il faut rester concentré sur le premier congrès ordinaire qui va se tenir dans la ville de Kribi du 15 au 17 décembre prochain. Il pointe aussi du doigt l’argument convoqué par Robert Kona pour tenter d’évincer Cabral Libii et reprendre le fauteuil de leader.
En effet, comme on peut le lire dans un document abondamment partagé sur les réseaux sociaux, Robert Kona demande au juge civil d’annuler les résolutions du congrès de Guidiguis, dans la région de l’Extrême-Nord, qui s’est tenu le 11 mai 2019 en prétextant qu’il ne s’agissait que d’une simple réunion. « La preuve, nous n’étions que 11 personnes, le quorum pour un congrès était loin d’être atteint », précise Robert Kona. C’est pendant ces travaux que Cabral Libii a pris les rênes du parti. Le calcul de ce père fondateur est simple : si ces résolutions sont annulées, Cabral Libii est destitué et il reprend la présidence du parti.
Le conseiller de Cabral Libii joint par SBBC balaie du revers de la main l’argument de Robert Kona : . Il rappelle que Robert Kona avait 90 jours après la publication de cet acte par le ministère de l’Administration territoriale (Minat) pour un recours gracieux préalable tout en indiquant au Minat les dispositions de la loi violées. Ce qui n’a pas été fait…
Quoi qu’il en soit, si on en croit Robert Kona, la première audience de cette affaire a été fixée au 4 janvier prochain. Le co-fondateur du PCRN espère bien qu’un représentant du député Cabral Libii sera dans la salle ce jour-là. « Nous avons un collège d’avocat », fait savoir Bienvenu Ndip.
Michel Ange Nga
A l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance ce 20 novembre, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a réaffirmé son engagement à accompagner le gouvernement à protéger tous les enfants au Cameroun. Nadine Perrault, sa représentante dans le pays, s’est notamment réjouie de l’adoption par le Cameroun d’une loi portant charte de protection des enfants en ligne. Promulguée le 25 juillet dernier par le président de la République, cette loi a pour objectif de protéger les mineurs des dangers sur le Web, au moment où Internet, les téléphones portables et les autres technologies constituent une présence constante et familière pour beaucoup d’entre eux.
« Il y a très peu de pays qui ont fait cette avancée. Donc, on félicite le Cameroun pour cela », a déclaré Nadine Perrault, soulignant que l’Unicef a contribué à l’élaboration de ce texte. Rappelant que la digitalisation a aussi ses bons côtés, elle affirme qu’il faut non seulement des lois qui puissent protéger les enfants contre certains abus en ligne, mais aussi leur donner un accès qui soit sain et qui soit le même pour tous. « C’est dans ce sens que l’Unicef met en œuvre l’initiative "Connect My School" qui vise à assurer que dans les établissements scolaires, les enfants puissent aussi avoir accès au digital, à la technologie et à des modules de formation qui, nécessairement, ne sont pas disponibles au Cameroun. Donc, ils ont accès au monde, tout ce que le monde peut offrir comme enseignement », dit-elle.
Lancée officiellement en 2021 par le ministère de l’Education de base (Minedub) au complexe scolaire des écoles publiques annexes de Melen à Yaoundé, « Connect My School » ambitionne d’améliorer les résultats d’apprentissage dans les écoles du Cameroun avec l’introduction des TIC dans l’enseignement et l’apprentissage. Cette initiative s’inscrit en droite ligne avec la vision du gouvernement qui vise, d’ici 2035, à réduire la fracture numérique, fournir une connectivité durable dans toutes les écoles, équiper les enfants (filles et garçons) pour développer les compétences nécessaires afin de réaliser leur plein potentiel et contribuer à un développement socio-économique national pacifique et inclusif.
La Journée mondiale de l’enfance (encore appelée Journée internationale des droits de l’enfant) a été créée en 1954 et est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants. Ce jour marque notamment l’anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations unies relatives aux droits de l’enfant (CDE). Le Cameroun a signé cette convention le 27 octobre 1990 et l’a ratifiée le 11 janvier 1993, marquant par-là la volonté des autorités à créer un environnement propice et favorable au plein développement de chaque enfant. Le thème retenu en 2023 est : « Pour chaque enfant, tous ses droits ». En prélude à cette célébration, des enfants ont investi le siège de l’Unicef au quartier Bastos samedi dernier et ont peint et dessiné sur l’un des murs du bâtiment leurs droits (éducation, protection, santé, etc.). Une manière de les sensibiliser pour une meilleure assimilation de leurs droits.
Patricia Ngo Ngouem
Le président de la République a signé hier deux décrets portant renouvellement de mandat au sein de la direction des élections à Election Cameroon (Elecam), l’organisme en charge de la gestion des scrutins. Ainsi, le directeur des élections, Erick Essousse et son adjoint, Abdoul Karimou ont été reconduits pour un nouveau mandant de 5 ans. Ils devraient de fait être à la manœuvre pour organiser l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, mais aussi les sénatoriales prévues l’année prochaine législatives, municipales et régionales cette année-là.
Erick Essousse et Abdoul Karimou sont à leur deuxième bail à la tête de la direction des Election d’Elecam. Ils avaient été nommés en 2018, à quelques mois de la présidentielle. En pleine année électorale, le DG Essousse remplaçait Abdoulaye Babale, dont la gestion à Elecam avait suscité de nombreuses controverses.
En juillet 2022 déjà, le président de la République avait renouvelé le mandat de 8 membres du Conseil électoral, dont celui du président Enow Abrams Egbe et celui de la vice-présidente Appolline Marie Amugu. Leur mandat avait été prolongé de 4 ans.
L.A.
Dans les nombreux hommages qui ont fait suite à l’annonce officielle du Prof Hubert Momo Ndjana, philosophe et penseur controversé proche du pouvoir, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun y est allé de son grain de sel. Sur ses pages sociales, ce leader de l’opposition se souvient de Mono Ndjana comme d’« une intelligence vive traversée de fulgurances » dont le « tropisme ethno-idéologique l'a empêché de donner le meilleur de ce que lui autorisaient ses talents philosophiques ». Maurice Kamto dit regretter « qu'une telle vivacité intellectuelle fut mise au service d'une si mauvaise cause ».
Je viens d'apprendre la triste nouvelle du décès du Pr. Hubert MONO NDJANA. Ce fut une intelligence vive traversée de fulgurances. Face à face nous avons forcé le débat d'idées dans notre pays au milieu des années 1980, à la parution de son livre " L'idée sociale chez Paul BIYA",…
— Maurice Kamto (@KamtoOfficiel) November 16, 2023
Le professeur Huber Momo Ndjana est décédé hier 16 novembre à Yaoundé. Il était interné après avoir été victime d’un accident de la circulation, quelques jours plus tôt. Philosophe et intellectuel, il aura été l’un des premiers soutiens du président Paul Biya lorsque ce dernier devient président de la République en novembre 1982. Il deviendra par la suite secrétaire adjoint du comité central du RDPC, le parti au pouvoir.
Professeur émérite de philosophie, spécialiste d'éthique et de philosophie politique il va souvent choquer l’opinion par ses positions ethnocentrées. Ce qui vaut aujourd’hui l’hommage acerbe de Maurice Kamto. « En même temps je respecte son inlassable effort de penser. Que son âme repose en paix ! », va écrire le leader du MRC.
L.A.
Le Bureau de coordination des actions humanitaires de l’ONU (OCHA) indique que 142 cas de choléra ont été notifiés ces derniers mois dans la région du Sud-Ouest. Depuis le déclenchement de cette épidémie au Cameroun, la situation est encore loin d’être sous le contrôle dans cette région occidentale contrairement au reste du pays. OCHA fait en tout cas savoir que l’épidémie continue d’affecter les populations du Sud-Ouest à cause de plusieurs raisons bien identifiées par une mission envoyée sur le terrain.
« Les résultats de la mission ont révélé que l’accès à l’épicentre de l’épidémie est rendu difficile à cause de la situation sécuritaire », fait savoir OCHA. Qui poursuit : « l’accès à l’eau potable, l’hygiène et les installations sanitaires ne sont pas adéquats ».
En réalité, l’épidémie n’affecte pas toute la région du Sud-Ouest. Selon OCHA, trois districts de santé sont particulièrement concernés. Il s’agit en premier du district de santé de Buea, le chef-lieu de la région, où le premier cas a été enregistré. Il y a ensuite le district de santé de Tombel, dans le département du Koupé-Manengouba, où 38 cas ont déjà été identifiés ainsi que cinq décès. Enfin, le district de santé de Tiko.
Face à cette épidémie, le ministère de la Santé publique (Minsanté) s’active à répondre aux besoins les plus urgents. À commencer par la mise à disposition du matériel, l’un des principaux besoins identifiés.
Michel Ange Nga
Choléra : plus de 20 000 personnes touchées dont 481 décès en deux ans
Le taux de représentativité des femmes dans les postes de responsabilité au ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) est de 63,01%. C’est ce qui ressort du classement sur le palmarès genre dans les administrations publiques en 2022, que le même Minproff publie tous les trois ans. Le ministère des Affaires sociales (Minas) occupe la deuxième place avec un taux de représentativité des femmes de l’ordre 56,44%. Selon le commentaire de l’équipe de production de ce classement, ces deux administrations sont les seules au Cameroun qui réalisent des scores au-dessus de la barre de 50%, comme le recommande l’Union africaine (UA).
L’UA a toujours pris le Rwanda comme pays modèle en matière de représentativité des femmes dans les administrations publiques tout à encourageant les autres Etats membres à emboîter le pas au pays de Paul Kagame, qui a fait de la parité l’un de ses chevaux de bataille. Sauf que le Cameroun est encore loin de ce standard si on en croit le palmarès produit par le Minproff.
Ministre d’Etat
En effet, de manière générale, le taux de représentativité des femmes dans les administrations publiques au Cameroun est de 26,34% en 2021, ce qui est la statistique la plus récente disponible au Minproff. Plus grave, ce score est en baisse comparé à celui de l’année 2019 qui était de 29,75%. Le Minproff ajoute que moins de 37% des structures visitées franchissent le seuil de 30% de représentativité des femmes.
Pour terminer, le Cameroun n’est pas connu comme un bon élève en matière de genre au sommet du pouvoir. Aucune femme n’est ministre d’Etat dans le gouvernement de Joseph Dion Ngute. Sur les 31 portefeuilles de ministre disponibles, seuls sept sont occupés par des femmes. Aucune femme n’occupe un poste de gouverneur et sur toute l’étendue du territoire national, on dénombre une seule femme préfet.
Le Minproff rappelle que « le débat sur la participation des femmes à la prise de décision semble vain lorsqu’il se fait sur la base d’affirmations gratuites. Le palmarès genre est dans ce cas une pièce à conviction et un outil de plaidoyer pour les uns et les autres. Il est conçu pour produire un effet de miroir pour les administrations, et susciter un surcroît d’attention et d’intérêt pour les questions inhérentes à la participation des femmes à la citoyenneté et à la promotion de l’égalité des chances pour les hommes et les femmes dans la cité ».
Michel Ange Nga