Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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La mairie d’arrondissement de Ngaoundéré III, dans la région de l’Adamaoua, a organisé une session de formation pour les mototaxis le 16 mars dernier. L’initiative, menée en collaboration avec le ministère des Transports, visait à enseigner aux participants des gestes simples qui peuvent sauver des vies en cas d’urgence, comme lors des accidents de la route, en attendant l’arrivée des secours qui tardent souvent. Une nécessité pour les conducteurs de mototaxi, responsables de la plupart des accidents dans cette commune, apprend-on.

Selon les autorités locales en effet, sur les 286 moto-taximen recensés à Ngaoundéré III, 95% sont impliqués dans les accidents de la circulation. La formation, dispensée par des experts de la sécurité routière et la Croix-Rouge camerounaise (CRC), portait notamment sur le secourisme, les gestes de premiers secours en route et le Code de la route.

Cette formation se justifie par le fait que les mototaxis sont le principal moyen de transport dans la commune de Ngaoundéré III, mais aussi dans toute la région, et sont notamment prisé par les élèves et les étudiants. Pourtant, la plupart des conducteurs n’ont reçu aucune formation sur la conduite du motocycle, ne détiennent en général pas de permis, ne respectent pas le Code de la route et s’illustrent par des excès de vitesse. Toutes choses qui exposent conducteurs et passagers aux accidents et à de graves blessures, voire la mort.

P.N.N

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Les mouvements syndicaux qui composent la plateforme baptisée Cameroon Workers Forum (Cawof) viennent de parapher un appel à la grève générale des travailleurs du Cameroun dans tous les secteurs d’activité. On peut lire dans cet appel à la grève que le début du débrayage est fixé le 10 avril prochain. Les membres du Cawof espèrent obtenir une revalorisation des salaires de la fonction publique de 30 %. Mais aussi une augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à 100 milles FCFA le mois, dans tous les secteurs d’activités publiques et privées.

À côté de ces deux principales revendications, le Cawof espère aussi obtenir du gouvernement le payement des indemnités aux employés licenciés des sociétés publiques et parapubliques et même la revalorisation de 40 % de la pension vieillesse dans tous les secteurs. Le Cawof espère pour cela engager des négociations immédiates avec le gouvernement pour l’implémentation de toutes ces revendications.

En attendant, le début de ce débrayage, le Cawof prépare le terrain. Une rencontre entre Jean-Marc Bikoko (photo), président de cette plateforme, et les syndicats des enseignants est annoncée cette semaine. Car le Cawof veut aussi forcer le gouvernement à lever toutes les sanctions infligées à certains enseignants qui ont répondu, il y a quelques mois, à un mot d’ordre de grève lancé par le collectif On a trop supporté (OTS). Le déploiement de la revendication syndicale pour la signature du statut spécial de l’enseignant et pour l’organisation du Forum national de l’éducation (FNE) promis par le gouvernement seront aussi au menu de cette rencontre.

Modus operandi

Reste à savoir quel est le modus operandi que le Cawof a choisi d’appliquer. Pour le moment, Jean-Marc Bikoko et ses pairs attendent de se prononcer sur cette question dans les prochaines semaines.

On rappelle que cet appel à la grève est la conséquence du relèvement des prix du carburant à la pompe. Le 8 février dernier, le Cawof avait adressé une correspondance au ministre du Travail et de la prévoyance sociale, Grégoire Owona, pour sursoir à cette hausse. En attendant l’adoption des mesures sociales d’accompagnements, qui devaient être discutées entre le gouvernement et les 12 syndicats membres de la plateforme Cawof. Face au silence du ministre Grégoire Owona, le Cawof a décidé de passer à la grève générale, comme nous le confirme Benoît Essiga, le point focal de cette plateforme syndicale.

Rappelons que par deux décrets signés le 21 février dernier, le président de la République, Paul Biya, a revu à la hausse les allocations familiales et les salaires des agents publics. Dans un premier décret, le chef de l’État revalorise « à 4 500 FCFA par enfant à charge et par mois » les allocations familiales servies aux travailleurs par la Caisse nationale de la prévoyance sociale et par le ministère des Finances. Ce qui consacre une hausse des allocations familiales de plus de 60 % par rapport aux 2800 payés jusqu’ici. Le deuxième décret présidentiel a rehaussé « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires à 5 % ».  Pour le gouvernement, ces mesures, prises trois semaines après la hausse à la pompe des prix des carburants, sont censées en assouplir les conséquences pour les populations.

Michel Ange Nga

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L’inimitié entre le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar, et Bobo Saliou, le maire de Ngaoundéré, capitale régionale, a atteint un pic avec une mise en garde de l’autorité administrative. Le 6 mars dernier en effet, le gouverneur fait publier un communiqué avec la mention « large diffusion », où il tance la « fourberie politique et une tendance malicieuse » des élus locaux de « certains partis politiques » qui organisent des meetings politiques à l’endroit des populations après la réalisation d’infrastructures socioéconomiques de base. Ces projets, tient à rappeler le patron de la région, sont réalisés « sous financements publics », et ne devraient dès lors faire l’objet d’appropriation afin de susciter des « remerciements » et des « motions de soutien » à l’endroit des exécutifs municipaux.

Le gouverneur Kildadi Taguieke Boukar cite l’exemple du projet d’entretien et de revêtement en pavés de certaines artères tertiaires de la ville de Ngaoundéré, initié par la mairie et « dont l’exécutif de cet organe s’évertue insidieusement à leur donner une coloration partisane avec pour finalité de semer le doute dans l’esprit des populations bénéficiaires et subrepticement orienter leur choix politique vers sa bannière lors des échéances électorales prochaines ». Ici visé par cette mise en garde, le maire Bobo Saliou de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP).

« La pomme de discorde dans cette affaire vient de ce que le maire conduit la pose des pavés sur les routes avec les financements de l'État, notamment au niveau du quartier Bali. Sur les réseaux sociaux, il met en avant son parti l'UNDP dans ce projet. Ce qui agace le gouverneur qui a rendu public ce communiqué », commente un enseignant de l’Université de Ngaoundéré. Ce dernier ajoute : « Nous sommes à la veille des élections de 2025, donc c'est de bonne guerre ».

L’UNDP a en effet remporté la mairie de la ville de Ngaoundéré, au terme des municipales de 2020, et de l’avis de certains dans la région, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir rêve renverser l’UNDP à Ngaoundéré. La sortie du gouverneur ne serait alors qu’une tentative de voler au secours du RDPC et de brider les succès de l’UNDP dans la gestion de la ville.

« Le gouverneur voudrait que l’on mette ces projets à l’actif du chef de l’État pour un retour d’ascenseur lors des prochaines élections. Mais le maire compromet ce vœu en montrant que c'est l’UNDP qu'il faudra voter parce que ce parti investit pour améliorer le quotidien des populations », poursuit notre interlocuteur.

Réagissant dans les colonnes du trihebdomadaire régional L’œil du Sahel, le maire Bobo Saliou lance à l’endroit du gouverneur, « qu’il écrive ce qu’il a à écrire. Nous continuons de faire notre travail ». Pour cet édile, il n’y a pas à chicaner sur la réalisation des projets inscrits dans le Budget d’investissement public (BIP). « De toute façon, que ce soit l’argent du BIP, c’est l’argent d’investissement public, ce n’est pas l’argent de quelqu’un, ce n’est pas l’argent du président Paul Biya, ni l’argent d’un ministre, encore moins l’argent d’un gouverneur », tacle-t-il. Il ajoute « ce n’est pas aujourd’hui que le BIP a commencé dans ce pays. Je ne sais pas pourquoi les gens deviennent fous parce que nous avons exécuté un BIP dans un quartier de Ngaoundéré ».

Le maire Saliou ironise d’ailleurs sur la sortie du gouverneur Kildadi Taguieke Boukar. « Il m’a d’ailleurs aidé en faisant ce large communiqué, qui pour moi est une publicité », se félicite-t-il.

Il est à noter que le RDPC et l’UNDP sont des partis alliés liés par une convention politique, la seule que le parti au pouvoir a avec une autre formation politique. L’UNDP fait ainsi partie de la majorité présidentielle et son leader, Bello Bouba Maïgari, est ministre d’État. L’UNDP soutient le RDPC lors des élections présidentielles, mais les deux partis s’opposent, souvent violemment, dans les élections locales.

L.A.

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Dans un article paru ce 12 mars, l’alliance Gavi relaie les craintes du Comité national de certification de l'éradication de la polio du Cameroun. Le président de ce comité d’experts de la santé, chargé de la surveillance de la circulation du poliovirus, le Pr Tetanye Ekoe, exprime ses inquiétudes quant à la capacité du Cameroun de préserver son statut de « Pays ayant éradiqué le virus de polio sauvage » obtenu en juin 2020.

Cette appréhension du Pr Tetanye Ekoe n’est pas étrangère à la résurgence de nouveau cas de polio sur le territoire national. L’année dernière, le Programme élargi de vaccination (PEV) a annoncé que 13 cas de poliovirus ont été identifiés au Cameroun. Ce n’est pas tout, car le PEV relève aussi que 12 cas sur 13 ont une provenance étrangère, les pays limitrophes du Cameroun essentiellement. Le Tchad à lui seul a notifié 52 cas l’année dernière. Il n’est pas à exclure que le Cameroun continue d’importer des cas, ce qui va compliquer sa situation. Et le Pr Tetanye Ekoe admet que cette nouvelle épidémie menace bien le statut dont jouit le Cameroun.

Pour préserver les acquis, l’alliance Gavi a pour cela encourager le Cameroun et ses voisins à synchroniser la riposte. Entre le 1ᵉʳ et le 3 mars, ces pays ont conjointement organisé une vaste campagne de vaccination des enfants de 0 à 5 ans, avec une séance de rattrapage. Mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur l’efficacité de cette campagne, surtout que le personnel de santé ne cache pas que certains parents ne sont pas d’accord pour faire vacciner leurs enfants.

« Pour contenir la propagation du virus polio circulant, la communauté scientifique compte sur la mobilisation des parents et des familles pour faire vacciner tous les enfants de moins de 5 ans », fait savoir le Pr Tetanye Ekoe.

Michel Ange Nga

 

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Le recteur de l’université de Ngaoundéré, Mamoudou Abdoulmoumini, et l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Christopher J. Lamora, ont procédé, le 11 mars, à l’inauguration officielle du Centre pour l’éducation transformatrice (CET) logée au sein de la Faculté des sciences de l’éducation de cette institution académique publique. Ce centre est le fruit d’un partenariat entre l’université de Ngaoundéré et la Ball State University, une université publique américaine située dans l’État de l’Indiana.

« Ce centre a pour mission de promouvoir la professionnalisation et la numérisation de la formation qui s’inscrivent dans le cadre de la vision du gouvernement. En effet, cette structure devra développer les théories et les techniques d’enseignement, afin d’améliorer la transmission des connaissances aux apprenants. Le centre formera non seulement les étudiants, mais aussi les formateurs, c’est-à-dire les enseignants. Il va, par ailleurs, s’intéresser à l’éducation de base, l’enseignement secondaire et à d’autres formations non conventionnelles », indique le recteur. Ce dernier est persuadé que les futures réalisations et les contributions du CET participeront à l’amélioration du système éducatif camerounais.

Le CET a été créé le 14 septembre 2023 par arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur. Il est présenté dans le document comme un centre de recherche et de formation en éducation transformatrice, une approche pour fournir aux apprenants des moyens d’agir en faveur des sociétés plus justes, pacifiques et durables. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), l’éducation transformatrice implique un enseignement et un apprentissage visant à motiver et à donner aux apprenant(e)s les moyens de prendre des décisions et de mener des actions éclairées aux niveaux individuel, communautaire et global.

« Ce centre marque le début d’une pédagogie transformatrice, où les enseignants, les conférenciers, les professionnels et les étudiants s’engageront dans des discussions constructives, s’encourageant les uns les autres à remettre en question le statu quo et à améliorer les résultats de l’éducation pour les générations à venir », affirme le diplomate américain, qui salue cette initiative novatrice.

P.N.N

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Laurent Serge Etoundi Ngoa (photo), le ministre de l’Éducation de base, a sommé les personnels de l’État en service dans d’autres administrations et qui émargent dans le budget de son institution, à justifier leur position administrative actuelle. Il leur donne jusqu’au 15 mars prochain pour le faire. « Ceux qui ne souscriront pas à cette démarche verront leurs soldes suspendues du chapitre budgétaire de son institution », prévient-il dans un communiqué signé le 1ᵉʳ mars. Le membre du gouvernement explique que cette action vise à « assainir » le fichier solde des personnels de son département ministériel.

Cette décision participe en effet de la volonté du ministre de l’Éducation de base d’avoir la lisibilité sur la situation de ces personnels. Car, le président de la République a à nouveau appelé le gouvernement à la rationalisation des dépenses publiques dans son discours de fin d’année à la nation le 31 décembre dernier. Et la masse salariale de l’État demeure l’un des enjeux prioritaires de cet objectif prescrit par le chef de l’État. Au 30 juin 2023, l’effectif total des agents publics dans le fichier solde de l’État s’élevait à 379 020 pour les actifs (tous corps confondus) et 157 717 pensionnés, peut-on lire dans la Loi de finances 2024. Selon le document, le ministère des Enseignements secondaires a le plus gros effectif avec 26,1 % de l’ensemble des agents publics de l’État, suivi du ministère de la Défense (17,9 %) et du ministère de l’Éducation de base (14,7 %). Ce dernier département ministériel représente 16,25 % du poids de la masse salariale de l’État, apprend-on.

Depuis 2018, le gouvernement met en œuvre diverses initiatives afin de débusquer les irrégularités et les salaires indûment perçus par les agents publics. Ce, dans le but de maîtriser les effectifs et la masse salariale. À cet effet, un comité interministériel a été mis sur pied dans le but d'assurer la continuité du processus d’assainissement du fichier solde de l’État. Ce processus vise la mise à jour dudit fichier afin qu’il n’y figure que les agents publics régulièrement recrutés, placés dans leurs situations administratives et salariales idoines. Selon le ministère des Finances, l’opération de comptage physique du personnel de l’État menée entre avril et juin 2018 a permis de débusquer plus de 10 000 fonctionnaires fictifs qui ont coûté 30 milliards de FCFA par an au Cameroun.

P.N.N

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Le ministre de l’Administration territoriale (Minat) va en guerre contre deux mouvements politiques : l’Alliance politique pour le changement (APC) du député Jean-Michel Nintcheu et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (ATPC), du professeur Olivier Bile. Dans un communiqué de presse rendu public ce jour, le Minat Paul Atanga Nji menace de considérer comme « un casus belli » toute tentative de ces deux mouvements d’organiser une quelconque activité sous leur appellation. Pour Paul Atanga Nji, l’APC et l’ATP ne sont pas des partis politiques au sens de la loi de décembre 1990 relative aux partis politiques, et ne sauraient de fait agir comme des partis politiques.

Ces mouvements, qualifiés de « clandestins » par le Minat, ne sauraient selon lui mener des activités comme le feraient des partis politiques. Paul Atnaga Nji ne tolère pas que ces alliances tiennent des conférences de presse et des concertations « dans l’optique de recruter de nouveaux membres ».

Pis encore, Jean-Michel Nintcheu a déclaré le 9 mars dernier avoir rencontré le leader séparatiste Ayuk Tabe en prison pour discuter de la crise anglophone. Inacceptable pour le Minat. « La qualité de parlementaire ou d’homme politique ne saurait être un passe-droit pour défier impunément l’autorité de l’État, inciter à la rébellion, tenir des propos outrageants à l’égard des autorités et afficher l’intention de piétiner en permanence l’ordre public », justifie Paul Atanga Nji.

Depuis quelques mois en effet, le député Jean-Michel Nintcheu coordonne les activités de l’APC dont le projet est de ressembler toutes les forces politiques autour de la candidature de Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à la prochaine présidentielle prévue en 2025.

Parallèlement, Olivier Bile, président du parti Les Libérateurs, mène également des concertations avec l’ATP afin de soit pousser le pouvoir de Yaoundé à accepter une transition de 3 ans dès 2025, soit proposer une candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. Des projets qui ne semblent pas être au goût du ministre Atanga Nji.

Pour certains observateurs, le Minat paraît gêner par le fait de parler de transition alors que le président Paul Biya est encore au pouvoir. Le ministre Atanga Nji tenterait ainsi de faire taire le débat naissant autour d’une transition politique.

L.A.

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La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) vient d’écarter une cinquantaine de joueurs locaux des play-offs du championnat Mtn Elite One pour motif de « double identité ». Parmi eux figure Nathan Douala, le milieu de terrain de Victoria United qui avait été sélectionné pour la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire et était présenté comme le plus jeune joueur de la compétition avec ses 17 ans. La Fecafoot le soupçonne d’avoir fraudé sur son nom, alors que son club dément et affirme « qu’il pourrait s’agir d’une erreur » de la fédération. Selon le journal français Le Monde, le joueur s’appellerait en réalité Alexandre Bardelli et serait âgé de 23 ans. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, beaucoup affirment que la « double identité » du joueur pourrait entraîner une suspension du Cameroun des prochaines éditions de la CAN.

Pour Eric Mathias Owona Nguini, ancien président de la Commission d’homologation et de discipline de la Ligue de football professionnel du Cameroun, c’est aller vite en besogne de parler de suspension à l’heure actuelle. « Il ne suffit pas simplement de constater le fait que le joueur en question est sous le coup d’une identification multiple, alors qu’il a été sélectionné à l’occasion de cette édition de la CAN. Il faut encore avoir un certain nombre d’indices pour établir que les autorités fédérales étaient préalablement informées de son identification multiple avant de le sélectionner. Sinon, le Cameroun peut plaider la bonne foi. Il n’y a aucune raison, sauf à être masochiste, d’inclure dans la sélection un joueur dont on sait que la situation au niveau de son identité est ambivalente, c’est-à-dire que ce joueur-là, en réalité, est sous le coup d’une identification multiple qui est génératrice de problème », dit-il, joint au téléphone par SBBC.

Selon le règlement de la CAN, la Confédération africaine de football (CAF) peut ouvrir une enquête si elle apprend, quelle que soit la source, qu’une fraude et/ou falsification de documents accomplie par quelque moyen et/ou support que ce soit a été commise par une ou plusieurs équipe(s) nationale(s). « Au cas où les faits incriminés seraient avérés, l’association nationale reconnue coupable sera suspendue de participation aux deux éditions suivantes de la CAN », indique le règlement dans son article 46. « Pour toute erreur administrative, en matière d’enregistrement des joueurs, l’association nationale concernée sera suspendue de participation à l’édition suivante de la CAN et son équipe sera éliminée de la compétition si cette dernière est toujours en cours », peut-on lire à l’article 47 dudit règlement. En d’autres termes, s’il est prouvé que la Fecafoot était au courant de la situation réelle du joueur au niveau de son identification avant sa sélection pour la CAN, la conséquence serait que le Cameroun ne participe pas aux deux prochaines éditions du tournoi, conformément au règlement susmentionné.

La fraude sur l’âge et sur l’identification est un phénomène répandu dans le football camerounais. Depuis son élection à la tête de la Fecafoot en décembre 2021, Samuel Eto’o s’est lancé dans une traque contre les fraudeurs, dans son ambition d’assainir le football camerounais. En février dernier, la Commission d’éthique de la Fecafoot a notifié de nombreux joueurs et présidents de clubs d’une procédure engagée contre eux pour « faux dans les titres ». Les joueurs concernés sont accusés de tricherie sur l’âge et/ou pour tricherie sur l’identité. En novembre 2023, la Fecafoot avait recalé 21 joueurs aux tests sur l’âge pour le tournoi U17 de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (Uniffac). En juin 2022, l'instance faîtière du football national avait annoncé « l’ouverture d’une procédure d’instruction » contre 44 joueurs et les présidents de leurs clubs respectifs, soupçonnés de « faux dans les titres (tricherie sur l’âge et/ou l’identité) et complicité ».

Patricia Ngo Ngouem

Lire aussi:

Football : la fédération camerounaise poursuit la traque contre la fraude sur les âges des joueurs

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La session parlementaire de mars qui s’est ouverte le 5 mars dernier va marquer un arrêt important dans quelques jours pour l’élection de renouvellement du bureau des deux Chambres, le Sénat et l’Assemblée nationale. Que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée nationale, cette élection des deux présidents jusqu’ici en exercice présente un enjeu. À 89 ans, Marcel Niat Njifenji se présente presque toujours très affaibli au perchoir et délègue la direction des plénières à son vice-président. Quant à l’Assemblée nationale, en plus de l’âge du « Très honorable » Cavaye Yéguié Djibril, c’est l’accumulation de scandales liés à sa personne qui soulève la question de son management de la Chambre, et par voie de conséquence, celle du changement de la première personnalité de cette institution.

Rendez-vous manqué

Après une année 2023 où l’institution a rythmé l’actualité, non pas pour son rôle de vote des lois et de contrôle de l’action gouvernementale, mais plutôt par des scandales financiers, administratifs et des batailles de positionnement autour de Cavaye Yéguié Djibril, ce dernier a tenté de se repositionner sur le plan politique. Échec.

Dans son l’Extrême-Nord natale, Cavaye Yéguié Djibril, influent membre du bureau politique du RDPC au pouvoir, a tenté d’organiser un méga meeting politique sur le thème des « Actions de lutte contre la famine dans le septentrion du Cameroun ». Tout le gratin politique et administratif des trois régions septentrionales était invité le 14 février dernier à Maroua. Malheureusement, le projet a été stoppé net par la présidence de la République. Dans une lettre du 9 février, le Secrétaire général de la présidence de la République informe que le chef de l’État a instruit l’annulation, pure et simple, de ce meeting. Cavaye Yéguié Djibril, 32 ans au perchoir, est ainsi forcé d’annoncer le report de l’évènement à « une date ultérieure ».

Désordre

Ce revers illustre la position délicate dans laquelle se trouve le député de Mada (arrondissement de Tokombéré). Interdit de se déployer hors de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril est également à la peine dans sa propre Chambre.

Comme pour confirmer les interrogations de l’opinion sur la capacité de Cavaye Yéguié Djibril à diriger sereinement l’Assemblée nationale, la doyenne d’âge, lors de son discours d’ouverture de la session de mars, a révélé le grand désordre qui règne dans cette Chambre. Pour la doyenne Koa Mfegue, les quatre dernières années à l’Assemblée nationale se sont illustrées par un absentéisme chronique des députés aux sessions qui en rajoutait à un climat délétère déjà visible dans cette institution. « C’est au forceps que nous atteignions parfois le quorum requis pour la tenue de nos séances », a déclaré la doyenne après avoir constaté que les députés s’illustraient plus par « l’intrigue, la délation, les dénonciations calomnieuses souvent par réseaux sociaux interposés, les guerres de positionnement, l’affairisme et la recherche effrénée de l’argent ».

Une sortie qui a courroucé plus d’un député, notamment l’élu PCRN Cabral Libii qui a dénoncé « l’espièglerie » de la doyenne d’âge. Sous anonymat, un député RDPC rejette ces récriminations et pointe : « ayons le courage de poser le bon diagnostic. Pourquoi la tendance actuelle est au boycott des séances ? C'est parce qu'il y a un malaise général. Un découragement. Un dépit. Les députés, dans leur majorité et quelles que soient les chapelles politiques, vivent d’incroyables frustrations et injustices. Un cas simple : l’éternel Problème des assurances. Les combines dans l’attribution des missions à l’étranger, le refus d’acheter les véhicules 4x4 à tous les députés, le saucissonnement du budget attribué à l’hôtel des députés ».

Sur cette posture de la doyenne, le président du Front républicain, Aloys Parfait Mbvoum, note qu’i n’y a rien de nouveau, car, « ce n’est pas la première fois qu’elle le fait. Elle l’avait déjà fait l’année dernière ». D’ailleurs, au fil des sessions, le président Cavaye Yéguié a très souvent décrié cet absentéisme de ses députés, sans que ceux-ci se sentent concernés par ses multiples rappels à l’ordre. Un air de défiance qui, de l’avis d’observateurs, illustre le peu de main mise que ce président de l’Assemblée nationale a désormais sur cette la marche de cette institution.

Scandales à répétition

Depuis le début de l’actuelle législature, en mars 2020, les affaires qui émanent du Cabinet du « Très honorable président » font les choux gras de la presse et tiennent la Toile en haleine. Le bal des secrétaires généraux de cette Chambre du Parlement illustre non seulement des batailles pour le contrôle de la gestion de l’institution, mais aussi les rapports difficiles entre le secrétariat général et le Cabinet du président. Pour le journaliste et analyste politique Njiki Fandono, ces batailles se multiplient à mesure que diminue l’emprise de Cavaye Yéguié Djibril, 84 ans dont 32 ans au perchoir, sur la gestion de la Chambre. « Il est fatigué. Il n’a plus la maîtrise des troupes. Si pour nommer son SG, il y a autant de grabuge, c’est qu’il ne tient plus grand-chose. À la manœuvre, ce n’est plus lui », commente-t-il.

En cinq ans en effet, le président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yéguié Djibril, a nommé trois secrétaires généraux : Geoffrey Désiré Mbock suspendu un an après avoir été nommé, Gaston Komba, débarqué après un désaccord avec le PAN sur la gestion du dossier d’assurance du personnel de la Chambre, puis André Noël Essian nommé après que le poste soit resté vacant près de deux ans. Ce dernier est d’ailleurs nommé dans la foulée d’un imbroglio administratif autour du remplacement du très influent directeur de Cabinet du PAN. L’affaire commence début novembre 2023, une fuite de document révèle que Cavaye Yéguié Djibril a choisi de se séparer de son Dircab, Boukar Abdourahim, en nommant un nouveau. Le texte est lu sur les antennes de la CRTV, la chaine audiovisuelle publique. Quelques heures après, un autre document signé du même PAN dément le premier. Finalement, l’influent Boukar Abdourahim ne sera pas remplacé. Et près de six mois après, on ne sait toujours pas qui a signé l’arrêté présidentiel remplaçant Boukar Abdourahim.

Inaptitude ?

D’après l’analyste politique cité supra, tout cela démontre « l’inaptitude physique et somatique du président de l’Assemblée nationale à assumer des fonctions aussi épuisantes ». Car selon lui. « Ce sont des choses qui n’auraient jamais dû arriver ».

À ce désordre administratif, il faut ajouter une gestion financière pour le moins troubles. En 2023, des sources révèlent que l’Assemblée nationale cumule une dette de plus de 22 milliards de FCFA. Une ardoise si énorme que le député questeur Abba Kabbir Kamsouloum s’est vu obligé d’alerter le PAN. « La question fondamentale est celle de l’inopérabilité du président. On a l’impression que le président actuel n’arrive pas à remplir valablement ses fonctions dans la conduite de cette institution », analyse le politologue Aristide Mono pour qui « on commence à questionner l’opportunité et le bien-fondé de son ‘’éternalisation’’ à la tête de cette institution ».

Cependant, cet analyste temporise : « Au-delà de l’élégance républicaine qui voudrait qu’il y ait une certaine mobilité du personnel à la tête des institutions, il n’y a pas un réel problème avec la question du maintien ou pas du Pan actuel ». Le problème serait simplement son « efficacité et sa capacité » à gérer la Chambre.

Pour Aloys Parfait Mbvoum, il n’y a pas à attendre grand-chose d’un nouveau président avec le même système politique. « Est-ce qu’avec un nouveau président, il y aura plus de visibilité, plus de travail, plus d’engagement, plus responsabilité ? », interroge-t-il. À l’en croire, « aucun profil appartenant au RDPC (le parti au pouvoir ultra-majoritaire dans la Chambre) ne peut faire bouger les lignes. Ce qu’il faut, c'est un électrochoc politique ». Il déplore d’ailleurs le fait que la majorité obèse du RDPC ne permette pas de choisir librement un président de l’Assemblée nationale. Dans la pratique, les élus du parti au pouvoir, sont convoqués au siège du parti quelques heures avant le vote prévu. Le secrétaire général les y communique les noms des membres du bureau à voter tels que sortis d’une enveloppe venant de la présidence de la République.

Il faut cependant noter que de l’avis de plusieurs observateurs, il est peu probable qu’un changement aussi important que le remplacement du « très honorable », après 32 ans au perchoir, puisse intervenir à un an de la fin de l’actuelle législature.

Ludovic Amara

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Les vents violents qui ont accompagné la pluie de vendredi dernier à Yaoundé, la capitale du Cameroun, ont provoqué la mort d’au moins une personne. Il s’agit d’un homme de 27 ans, résidant à Etoug-Ebe, un quartier de la commune de Yaoundé VI. Ce dernier a été grièvement blessé par la chute d’une poutre avant de décéder quelques heures plus tard à l’hôpital, a déclaré sa mère, Delphine Bidjogo, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics public Cameroon tribune. Cette pluie a également occasionné d’importants dégâts matériels dans plusieurs quartiers de la ville : toitures arrachées, chutes de branches d’arbre, salles de classe inondées, etc.

Des dégâts, nombreux et importants, sont encore à attendre sur les habitations, les bâtiments publics et les plantations. Surtout que l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) annonce des précipitations supérieures à la moyenne au cours au cours des trois prochains mois (mars-avril-mai), le démarrage effectif des précipitations étant prévu pour la deuxième semaine de mars dans tout le pays, à l’exception des régions du Littoral et du Sud-Ouest où les pluies sont déjà effectives.

« Les régions du Centre, du Sud et de l’Est enregistreront des quantités de précipitations globalement supérieures à la moyenne. Il en sera de même dans la région des Hauts-Plateaux, mais également dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest où on va enregistrer des quantités de précipitations globalement supérieures à celles enregistrées les 50 dernières années », indique Armand Soleil Bata, chef de département des prévisions climatiques à l’Onacc. La région du Centre, dont Yaoundé est le chef-lieu, enregistre des pluies sporadiques depuis fin février. Ces pluies vont s’intensifier au cours des prochaines semaines.

Pour ce qui est de la région du Centre, l’Onacc précise dans son bulletin de prévisions des paramètres climatiques des mois de mars, avril et mai 2024 qu’il y a « une forte probabilité » d’enregistrer des cumuls des précipitations supérieures à la moyenne historique (de 500 à 600mm de pluies) enregistrée de mars à mai de 1950 à 2015 à Monatélé, Ngambè Tikar, Yaoundé, Mbalmayo, Eséka, Akonolinga et Ayos, des cumuls des précipitations autour de la même moyenne historique enregistrée à la même période à Nanga Eboko, Ngoro, Mbaka, ainsi que des cumuls du nombre de jours de pluies autour de la moyenne historique (entre 40 et 60 jours) enregistrée de mars à mai de 1950 à 2015 dans les différentes localités de la région du Centre.

P.N.N

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