Ce 31 décembre 2021, pour les quatrièmes vœux à la nation de son septennat en cours, Paul Biya a prêché l’optimisme face aux désastres causés par la pandémie du coronavirus. Le président de la République a affiché sa détermination à en découdre avec cette maladie en 2022.
« Je ne ménagerai aucun effort pour que ce qui doit être fait pour freiner sa propagation dans notre pays, le soit effectivement », a promis le locataire du palais d’Etoudi. C’est pourquoi la stratégie de riposte implémentée depuis deux ans par le gouvernement va se poursuivre au moment même où le variant Omicron menace le monde. Et pour y faire face, le président a appelé les Camerounais à se faire vacciner.
« Au regard de la nocivité de ce virus, la vaccination constitue sans doute une mesure barrière supplémentaire. Dans bien des cas, un schéma complet de vaccination permet d’éviter des complications graves de cette maladie, qui sont généralement fatales. C’est la raison pour laquelle je demande à tous et à chacun de se faire vacciner, et de ne pas prêter le flanc aux conjectures complotistes qui foisonnent sur les réseaux sociaux, concernant le vaccin contre le coronavirus », a lancé le président.
Il a aussi manifesté sa détermination à lutter contre la hausse du coût des produits de première nécessité importés. Une autre conséquence du Covid-19. Après avoir réduit de 80 % du montant du fret maritime à intégrer dans le calcul des droits de douane, des mesures supplémentaires pourraient être prises. Car Paul Biya s’est dit conscient qu’il faut aller au-delà de cette mesure. Pour cela, il a recommandé au gouvernement de poursuivre le dialogue avec le secteur privé.
Depuis cette année, cette conjoncture économique défavorable a largement contribué à crisper les relations entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la principale organisation patronale. Cette dernière se plaint entre autres de n’être pas assez écoutée alors qu’elle formule des propositions pour enrayer les méfaits du coronavirus sur l’économie. À cause de cette tension entre le Gicam et le gouvernement, le Cameroon Business Forum (CBF), la principale plateforme de dialogue entre le public et le privé, qui devait se tenir en décembre 2021 a été reporté.
Reprise de l’opération épervier ?
En 24 minutes d’horloge, le président n’a pas que parlé du Covid-19. Il a remis sur la table le renforcement de la gouvernance dans la gestion de la fortune publique. Tout semble indiquer qu’une nouvelle phase de l’opération épervier qui a conduit plusieurs gestionnaires de fonds publics en prison est imminente. « Tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes », a lâché le président de la République.
Cette déclaration survient au moment où un rapport de la Chambre des comptes confirme des détournements de deniers publics dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie du coronavirus et ses conséquences socioéconomiques. Et ce n’est pas tout, car des soupçons de détournements se font aussi entendre dans la gestion des fonds destinés à la construction des infrastructures nécessaires pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le Cameroun accueille.
Le président n’a pas caché qu’il tient à cette compétition. « Il nous revient donc de réserver un accueil chaleureux aux 24 délégations sportives, aux officiels et à tous ceux qui séjourneront dans notre pays, à l’occasion de cette compétition. Faisons découvrir à nos hôtes, la richesse de la diversité culturelle qui fait de notre pays, un “condensé d’Afrique”. Offrons-leur toute l’hospitalité qu’ils sont en droit d’attendre de nous, et qui fait partie intégrante de nos traditions », a appelé Paul Biya.
En plus de cette CAN, le président camerounais a aussi fait savoir qu’il tient à réduire les disparités infrastructurelles qui existent entre les régions de notre pays dans différents domaines. « Il n’est pas acceptable que certaines régions aient le sentiment d’être laissées sur le bord du chemin, tandis que d’autres progressent. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de créer des universités d’État dans les trois régions de notre pays, qui n’en sont pas encore pourvues. Il s’agit de l’Est, du Nord et du Sud », a indiqué le président.
Concernant la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans lesquelles prospère un discours irrédentiste, Paul Biya a dénoncé es actes de barbarie. « Qu’il soit bien entendu que les auteurs et commanditaires de tels actes seront recherchés sans relâche, où qu’ils se cachent, et sanctionnés avec toute la rigueur de la loi », a promis le locataire du palais présidentiel.
Michel Ange Nga