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RSF vole au secours d’un journaliste accusé de « sécession »

RSF vole au secours d’un journaliste accusé de « sécession »

Paru le mercredi, 01 juillet 2020 10:18

Dans un communiqué publié hier mardi 30 juin 2020, Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé l’arrestation du journaliste anglophone Kinglsey Fumunyuy Njoka. Placé en détention provisoire pour six mois à compter du 12 juin dernier, Kinglsey Fumunyuy Njoka est accusé de « sécession et complicité de bande armée », informe l’organisation non gouvernementale qui milite pour la liberté d’expression et d’information et la protection des droits des journalistes. Il est poursuivi par le tribunal militaire de Yaoundé.

Selon Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF, « les accusations portées contre ce journaliste n’ont, jusqu’à présent, jamais été étayées et sa détention au secret pendant plusieurs semaines aurait sans doute duré plus longtemps sans les graves révélations autour de la mort de son confrère anglophone Samuel Wazizi, lui aussi initialement arrêté pour sa couverture de la crise qui secoue les régions occidentales du Cameroun ».

RSF prétend que l’arrestation de Kinglsey Fumunyuy Njoka est liée à « ses prises de positions critiques contre la façon dont les autorités camerounaises gèrent la crise dans les régions anglophones de l’ouest du pays en proie à des combats opposant militaires et séparatistes armés ».

Arrêté le 15 mai dernier à son domicile au quartier Bonaberi à Douala, Kingsley Njoka n’est pas un inconnu du paysage médiatique camerounais. Il a notamment travaillé pour plusieurs médias privés dont Magic FM et TBC Radio, deux chaînes émettant à Yaoundé. Il est par ailleurs présenté comme « un ardent militant des droits de l’Homme qui a soutenu le SDF (de John Fru Ndi, NDLR) toute sa vie ».

Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) et l’Association camerounaise des journalistes anglophones (CAMSEJ) ont par ailleurs décrié les conditions de détention de ce journaliste dont l’état de santé serait, à les en croire, « fébrile ».

Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore réagi au sujet de cette affaire. Mais le prévenu a pu rencontrer ses avocats le 9 juin dernier dans les services du secrétariat d’État à la Défense en charge de la gendarmerie.

Depuis l’annonce de la mort du journaliste anglophone Samuel Wazizi, décédé alors qu’il était en détention à Yaoundé, le Cameroun est critiqué par certains organismes nationaux et internationaux de protection de la liberté de la presse. La nouvelle sortie de RSF sur cette autre affaire intervient, alors qu’Etoudi vient d’instruire une l’ouverture d’une enquête dans l’optique de faire la lumière dans l’affaire Wazizi.

Baudouin Enama

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