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Des partis de l’opposition manœuvrent pour peser sur la réforme du système électoral

Des partis de l’opposition manœuvrent pour peser sur la réforme du système électoral

Paru le vendredi, 02 avril 2021 13:41

Sept formations politiques de l’opposition ont mis sur pied, ce 31 mars, un « secrétariat technique […] chargé de recevoir, aux fins d’exploitation, toutes les contributions » pouvant permettre de mettre en place « un système électoral nouveau ou amendé, pour la stabilité et la prospérité de notre pays ». Cet appel à contribution, dévoilé le 1er avril lors d’une conférence de presse, est lancé en direction des « autres partis politiques, organisations ou personnalités de la société civile désireux de participer à cette dynamique ». Lesdites contributions sont attendues au plus tard le 15 avril.

Les partis politiques à l’initiative de cette plateforme (ils refusent le terme « coalition »), sont : le Social Democratic Front (SDF) représenté par Joshua Osih ; le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto ; le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii ; l’Union démocratique camerounaise (UDC) de Tomaïno Ndam Njoya ; l’Union des mouvements socialistes (UMS) de Pierre Kwemo ; l’United Socialist Democratic Party (USDP) de Prince Ekosso et le Mouvement progressiste de Jean Jacques Ekindi.

Même si la réforme du code électoral a toujours été l’une des batailles de chacun de ces partis politiques, cet attelage a été rendu possible après de nombreuses tractations. Selon un militant du PCRN approché, « l’une des conditions pour que cette plateforme naisse était de ne pas se mettre derrière un leader de parti ». En clair, les autres présidents de partis ont refusé que Maurice Kamto soit la proue de ce mouvement. Ce dernier a concédé à rejoindre l’initiative, peu importe où la rencontre se tiendrait, et de se mettre en retrait. Le secrétariat technique est assuré par Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, par ailleurs porte-parole de la plateforme.

Mystère

À peine sortie des fonts baptismaux, l’initiative vue d’un mauvais œil par le RDPC au pouvoir. « Il ne s’agit point, simplement, de collecter des suggestions et de les “exploiter”. […]. «Les contributions” émanant des “Partis politiques, organisations ou personnalités de la société civile” et “exploitées par un secrétariat technique” ad hoc ne peuvent pas, au regard des lois et règlements de la République, adoptées par la rue, ou par un conclave lové dans l’évanescence nébuleuse de certaines imaginations fécondes, mais par le parlement », a réagi le ministre Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du Comité central du RDPC. « Tout le reste ne serait que logorrhée et fantasmagorie », a ajouté ce membre du bureau politique du parti au pouvoir.  

Dans une note interne, signée le 19 février 2021, le directeur général (DG) des élections demande à ses délégués régionaux de lui faire des « propositions d’amendements de la loi portant Code électoral au Cameroun », « dans la perspective d’une contribution à la réforme éventuelle du Code électoral ». Depuis, le débat sur la question s’est emballé. Mais pour l’heure, peu d’informations filtrent sur la démarche que les partis politiques à l’initiative de la plateforme vont utiliser pour peser sur cette « éventuelle » réforme de la loi qui régit les élections au Cameroun.

L.A.

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Dernière modification le vendredi, 02 avril 2021 15:04

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