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Administration régionale : Tsimi Evouna se rétracte après avoir soutenu le projet de formation de 930 personnels

Administration régionale : Tsimi Evouna se rétracte après avoir soutenu le projet de formation de 930 personnels

Paru le jeudi, 03 février 2022 11:04

Le président du Conseil régional du Centre a opéré un rétropédalage le 1er février dernier après avoir donné sa caution pour le projet de recrutement et de formation de 930 auditeurs stagiaires en administration régionale. En effet, dans un communiqué, Gilbert Tsimi Evouna (photo) déclare « nul et de nul effet » son communiqué du 28 janvier où il apportait son onction à ce projet en sa qualité de premier vice-président du Conseil camerounais des élus parlementaires et territoriaux (Concept).

D’après lui, ce projet est une « manipulation orchestrée par des individus mal intentionnés et destinée à exploiter la naïveté des jeunes en quête d’emploi ». Le premier vice-président de Concept se réserve par ailleurs le droit « d’intenter toute action contre les intéressés ». Qui sont-ils ? Le haut responsable ne le dit pas, mais au sein de Concept, cette sortie est vue comme retournement de veste.

Ainsi dans un communiqué du 1er février, le sénateur Mamoudou Mazadou, « président du groupe de travail chargé de la mise en place du Concept », se désole « de la campagne de dénigrement et de désinformation lancée par certains acteurs y compris des personnalités insoupçonnables », autour de la formation lancée en administration régionale.

Il rappelle à cet effet que le Concept est une « structure plus inclusive et plus globalisante regroupant à la fois les parlementaires et leurs suppléants, les élus des régions et des communes ». Il a été créé pour associer tous les élus des collectivités territoriales décentralisées pour la mise en œuvre du Programme parlementaire d’accompagnement et d’appui à la décentralisation en République du Cameroun (Paad-Cameroun/Parlement). Ce programme a été créé par le Réseau des parlementaires pour la décentralisation et le développement local (Repaddel) pour aider au renforcement de l’autonomisation administrative et financière des collectivités territoriales décentralisées.

Batailles  

Déjà, le 3 décembre 2020, le ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel) a publié une mise au point. Dans sa communication, Georges Elanga Obam s’étonne de ce que le Centre international de formation appliquée en démocratie, développement, éthique et gouvernance (Cifaddeg) lance une offre de « formation de haut niveau en administration régionale ». Le Minddevel a rappelé que cette « officine » « n’a reçu aucun mandat pour conduire des formations ».

« Les formations envisagées se feront sous le label de l’opérateur principal de la formation dans le secteur de la décentralisation qu’est la National School of Local Administration (Nasla) et le contrôle qualité du Minddevel », avait-il indiqué. Et de mettre en garde le public contre des « offres en tout genre liées à l’avènement des conseils régionaux cachant souvent des desseins inavoués d’arnaque ou d’extorsion de fonds ».

Créer par le président de la République a mise en place, en mars 2020, la Nasla, placée sous la tutelle du ministère de la Décentralisation et du Développement local, est en effet chargée de « former les administrateurs des collectivités territoriales décentralisées dans les domaines de compétences et spécialités de l’administration locale conformément aux orientations définies par le gouvernement ».

Pour sa part le Cifaddeg est une « grande école » de l’université multinationale d’Ambam (Uma), présenté sur son site comme « une association de droit camerounais à vocation diplomatique ». Son promoteur est Hyacinthe Mba Mbo, ancien maire de la commune d’Ambam, dans la région du Sud. L’Institut panafricain d’administration et de décentralisation (Ipad), chargé d’assurer « l’appui technique » de la formation des 930 auditeurs stagiaires en administration régionale, est aussi une « grande école » de l’Uma.

Il faut dire que la mise en place des conseils régionaux aiguise les appétits. La bataille pour le contrôle de la formation des agents de l’administration locale s’est accentuée depuis que le chef de l’État a défini l’organigramme type de l’administration régionale et a donné six mois aux conseils régionaux pour pourvoir les différents postes créés.

Ludovic Amara

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