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La disparition d’un journaliste provoque l’émoi au sein de la corporation

La disparition d’un journaliste provoque l’émoi au sein de la corporation

Paru le mercredi, 03 juin 2020 18:49

La disparition de Samuel Ajiekah Abuwe, journaliste en service à la chaîne privée Chillen Media Television (CMTV), fait des vagues au sein de la corporation. Selon le Syndicat national des journalistes du Cameroun, ce présentateur télé connu sous le nom de Samuel Wazizi, arrêté en début août 2019 dans la région anglophone du Sud-Ouest, serait mort.

« Il est décédé à l’hôpital militaire de Yaoundé où il a été transféré après plusieurs mois de torture », a déclaré le président du SNJC, Denis Nkwebo, sur son compte Twitter ce mercredi 3 juin. Cette version non confirmée jusqu’ici par les autorités camerounaises, a d’abord été alléguée la veille dans le journal télévisé de la chaîne Équinoxe. Ce média dit tenir l’information « des sources proches de la haute hiérarchie militaire », sans plus.

La section régionale du SNJC dans le Sud-Ouest et l’Association camerounaise des journalistes anglophones (CAMASEJ) annoncent l’organisation une manifestation ce 4 juin devant le bureau du gouverneur de la région à Buea.

Réactions à l’international

« Les autorités camerounaises doivent réagir à la nouvelle inquiétante selon laquelle le journaliste Samuel Wazizi arrêté le 2 août 2019 serait décédé des suites d’actes de torture et, si les faits sont avérés, ouvrir immédiatement une enquête sur les circonstances de sa mort », a réagi la branche Afrique de l’ouest et centrale d’Amnesty International.

Une position qui rejoint celle du Comité pour la protection des journalistes (CPJ). « Le gouvernement camerounais doit se prononcer publiquement. Il doit des réponses à la famille de Samuel Wazizi, à ses collègues et amis, ainsi qu’à la communauté internationale qui continue de demander où se trouve Wazizi ? », a tweeté le département Afrique de cette organisation américaine.

Le 28 mai dernier, l’ONG Reporter sans frontière (RSF) a dénoncé « la détention au secret » et « l’absence totale de nouvelle » concernant le journaliste Samuel Wazizi soupçonné d’être proche des groupes séparatistes de l’Ambazonie. « Nous demandons aux autorités camerounaises de briser le silence intolérable autour de cette affaire, de restituer le corps du journaliste à sa famille, et de conduire une enquête sérieuse et indépendante pour établir la chaîne de responsabilités et les circonstances ayant conduit à cet événement tragique », a indiqué ce 3 juin RSF.

Respect des droits de l’Homme

Si la position du gouvernement reste attendue sur cette affaire qui enflamme la Toile, il convient de rappeler qu’Etoudi a donné à plusieurs occasions la preuve de sa volonté de respecter les droits de l’Homme. Des militaires convaincus de bavures dans l’exercice de leur fonction sont souvent sanctionnés, voire radiés des rangs de l’armée.

Le dernier exemple en date concerne le drame de Ngarbuh qui a fait l’objet d’une enquête menée par une commission constituée des officiers de l’armée et des observateurs issus de la société civile. Les résultats de cette investigation ont été rendus publics le 21 avril dernier par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Dans le communiqué commis à cet effet, le SGPR a rapporté que le président Paul Biya a réitéré « ses instructions fermes aux responsables compétents, aux différents niveaux hiérarchiques des forces de défense et de sécurité de veiller, avec une détermination accrue, que celles-ci accomplissent leurs devoirs toujours avec professionnalisme, assurent tout particulièrement la protection des civiles et s’assurent que les allégations relatives à d’éventuelles exactions fassent, systématiquement l’objet d’enquête et le cas échéant de sanctions appropriées ».

Baudouin Enama

Dernière modification le jeudi, 04 juin 2020 08:48

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