Depuis qu’un coup d’État militaire a renversé le régime de Ali Bongo au Gabon, les commentaires vont bon train dans le landernau politique camerounais. Ce 5 septembre, soit un jour après la prestation de serment du général Brice Oligui Nguema (photo), le nouvel homme fort de Libreville, Cabral Libii, président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a adressé ses vœux de succès au président de transition gabonais. « Que Dieu lui accorde sagesse et intelligence pour qu’il incarne admirablement l’espérance que fonde en lui le peuple gabonais », a écrit le député Cabral Libii.
Michèle Ndoki a quant à elle choisit de produire une réflexion sur l’avalanche des coups d’État en Afrique de l’Ouest et Centrale. L’ancienne cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) désormais à la tête du mouvement politique Les Bâtisseurs, fait le diagnostic de l’environnement social de pays du continent qui fait le nid aux putschs : « Nous vivons dans des pays où les richesses sont mal réparties ; le peuple qui possède ces richesses, qui travaille pour les produire est pauvre. Une minorité, locale ou venant de l’extérieur en revanche, profite allègrement du produit de son travail ou pille paisiblement ses ressources en s’appuyant sur lui comme main-d’œuvre locale ».
Aïssatou Bouba Dalil, l’un des fidèles lieutenants de Maurice Kamto au MRC, préfère moquer le président Paul Biya en postant une vidéo, qui a fait le tour, dans laquelle des analystes sur le plateau du talk-show « C dans l’air » diffusé sur France 5 envisagent un coup d’État au Cameroun après celui du Gabon.
Un pronostic que ne doit certainement pas partager le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona. Celui qui est par ailleurs secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, a partagé un commentaire sibyllin sur sa page Facebook, le lendemain du coup de force mené par le général Brice Oligui Nguema et ses hommes.
« Quand je regarde autour de notre pays et même au-delà, à travers le monde, je suis de plus en plus admiratif des Camerounais et de notre chef d’Etat Paul Biya. Soyons fiers et consolidons la démocratie dans notre pays, œuvrons pour la prospérité de notre chère nation », a écrit Grégoire Owona sans qu’on ne puisse s’empêcher de faire le rapprochement avec le Gabon et la vague des coups d’État en Afrique ces derniers mois.
Michel Ange Nga
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