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Élections municipales 2020 : la volonté des militants du RDPC bridée par la discipline du parti

Élections municipales 2020 : la volonté des militants du RDPC bridée par la discipline du parti

Paru le vendredi, 06 mars 2020 13:14

Les élections municipales du 9 février 2020 ont mis en lumière une fracture, certes pas nouvelle, mais désormais plus ouverte, entre les militants de base et la hiérarchie du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, qui a remporté 316 communes sur les 360 que compte le Cameroun.

De profondes divergences sont apparues entre le sommet et la base du parti lors de l’élection des maires des communes d’arrondissement, et davantage pendant celle des maires des 14 plus grandes villes du pays érigées en communautés urbaines jusque-là gérées par des délégués du gouvernement nommés par décret présidentiel.

La principale pomme de discorde est cette correspondance datée du 13 février 2020 ayant pour objet « investiture des candidats du RDPC pour l’élection des exécutifs communaux ». Dans ce document, le secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété, rappelle à tous ses mandataires et chargés de mission que « dans le strict respect de la loi et des dispositions pertinentes des textes de base du RDPC, le parti investit des candidats dans toutes les communes et communautés urbaines où il est représenté ».

De nombreux élus bravent cette circulaire du patron administratif de leur parti en se déclarant candidats face aux candidats investis par le RDPC à Yaoundé, à Douala et à Maroua, bloquant ainsi pendant quelques heures l’élection du maire de la première ville, pendant deux jours dans la seconde et pendant trois jours dans la dernière. Il faudra beaucoup de diplomatie et parfois des menaces de sanction pour que les choix du RDPC s’imposent finalement dans ces métropoles où il est pourtant majoritaire.

Un élu candidat à la mairie de Douala justifie son acte de défiance : « Nous militons depuis toujours pour une sélection des candidats à travers une élection primaire ou à tout les moins qu’on laisse la démocratie s’exprimer en permettant à chaque militant de nourrir une ambition. Mais chaque fois la hiérarchie impose ses choix aux militants. Et le pire, c’est qu’il s’agit parfois des inconnus n’ayant aucun état de service ».

Des arguments qu’un cadre du secrétariat général du RDPC balaie d’un revers de main : « Chaque militant digne de ce nom connait les textes qui régissent le fonctionnement du parti. Ils prévoient notamment l’investiture de candidats aux élections. En choisissant de rester dans le parti, il les accepte donc ».

Dominique MBASSI

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