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Signalé kidnappé, le Cardinal Christian Tumi est apparu libre ce jour

Signalé kidnappé, le Cardinal Christian Tumi est apparu libre ce jour

Paru le vendredi, 06 novembre 2020 15:31

Le cardinal émérite Christian Wiygham Tumi est finalement libre après un moment en captivité. Dans les premières images de sa libération, apparues dans la matinée du 6 novembre 2020, Mgr Christian Tumi apparait assis dans un véhicule souriant, mais fatigué. Pour l’instant, le moment et les conditions de cette libération sont inconnus. Tout comme on ignore le sort réservé aux autres personnes enlevées.

Plusieurs sources avaient en effet annoncé son kidnapping dans la soirée d’hier, jeudi 5 novembre 2020, en même temps que Sehm Mbinglo II, le Fon de Nso (Kumbo). Ce dernier est toujours retenu par leurs ravisseurs.

Dans un communiqué rendu public ce 6 novembre, le vicaire général de l’archidiocèse de Douala « informe le peuple de Dieu qu'hier soir, aux environs de 18h 30, son  Eminence Christian Cardinal Tumi, a été enlevé sur la route de Kumbo ainsi  que son chauffeur et une dizaine d'autres personnes ».

Le prélat et le dignitaire traditionnel ont été enlevés au même moment que 11 autres personnes. Soit un total de 13 otages.

Enlèvement

Au moment de son kidnapping, l’archevêque émérite de Douala se trouvait dans un convoi sur la route qui relie la ville de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest à la localité de Kumbo, sa ville natale. Ils ont été interceptés par une bande armée constituée d’une centaine de personnes au lieudit Baba 1, arrondissement de Babessi, non loin de Ndop, chef-lieu du département du Ngoketunjia, informe une source interne au cabinet du gouverneur de la région du Nord-Ouest.

Selon Elie Smith qui confirme cette version des faits, le rapt aurait été commis par une milice séparatiste. « Le cardinal et le Fon, le roi de Kumbo, ont été interceptés à Baba, par un certain général des Ambazoniens. Son nom de guerre est Chao Mao. J'ai appelé le fils du roi de Kumbo qui me l'a aussi confirmé que c'est Chaomao, un ancien pasteur, parce qu'il se plaignait que le cardinal ait encouragé les enfants d'aller à l'école. Car pour eux, si l'école commence, c'est un signe de normalisation », a-t-il détaillé sur les antennes de Radio France Internationale.

La milice dirigée par le pseudo général Chao Mao, est un gang aux ordres du leader séparatiste Samuel Ikome Sako. Ce dernier est présenté comme le parrain et le financier du l’aile ultra-radicale du mouvement sécessionniste qui revendique la création d’un Etat imaginaire dénommé « Ambazonia » à partir de l’ex Southern Cameroon.

Sur les réseaux, la prise en otage du Cardinal Tumi est dénoncée par certains activistes du groupe séparatiste. « L'enlèvement du cardinal Tumi est la plus grande trahison pour Ambazonia et notre programme d'indépendance sans précédent. Je peux maintenant confirmer avec autorité que le chef du détournement de fonds - le gang de #Sako - est responsable. Si d'ici la fin de la journée, le Cardinal & Fon ne sont pas libérés, je serai dans la maison de Sako », a posté Eric Tataw sur son compte Twitter.

Le 20 octobre dernier, Mgr George Nkuo, évêque de Kumbo s’est fait le porte-voix de l’église catholique romaine en appelant les combattants des milices actives dans le conflit armé des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun à déposer les armes pour ramener la paix. Le prélat s'exprimait ainsi à la cathédrale de Kumbo, lors de la clôture d’un pèlerinage des chrétiens mené à travers les rues de cette ville pour un retour à la paix.

La mise en captivité de Mgr Tumi intervient également quelques jours après l’enlèvement de 11 enseignants, perpétré au sein d’une école confessionnelle appartenant à l’Eglise Presbytérienne Camerounaise. Samuel Ikome Sako, opposé à la réouverture des écoles dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, est soupçonné d’être le commanditaire de ces actes.

Prélat fédéraliste

Agé de 90 ans, la cardinal Christian Tumi fait partie des premiers défenseurs de la cause anglophone. Souvent critique vis-à-vis du président Paul Biya, ce fédéraliste convaincu milite pour une résolution pacifique de la crise anglophone.

A ce titre, il a répondu présent aux Grand Dialogue National (GDN), convoqué par le président Paul Biya en 2019. L’initiative a débouché sur un faisceau de recommandations dont les plus importantes portent sur l’accélération du processus de décentralisation et la mise en œuvre d’un « statut spécial » susceptible de garantir une plus grande autonomie aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Baudouin Enama

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