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Adoption du budget 2022 : pourquoi certains députés ont été interdits de parole

Adoption du budget 2022 : pourquoi certains députés ont été interdits de parole

Paru le lundi, 06 décembre 2021 08:37

« Pour des raisons qui nous échappent et en totale violation de la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, j’ai été interdit de parole lors de la séance plénière d’adoption du budget 2022 de l’État du Cameroun ». Cette dénonciation est faite par Cabral Libii Li Ngué, député à l’Assemblée nationale, sur sa page Facebook le 5 décembre 2021.

L’élu, secrétaire au Bureau de l’Assemblée nationale et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), poursuit : « Dans l’impossibilité de relayer les attentes du peuple et d’exprimer mes observations, j’ai pris acte du musèlement et j’ai décidé tout naturellement de quitter la salle. J’ai été spontanément suivi par les autres députés PCRN ».

Mais dans sa sortie, Cabral Libii Li Ngué occulte une partie des faits. En réalité, le refus de lui donner la parole traduit un coup de colère du président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yeguié Djibril. Le PAN s’insurge contre les députés, et plus précisément les membres de la Commission des finances et du budget, qui ont adopté le projet de loi de finances tel que déposé sur leur table par le gouvernement, sans aucun amendement.

« Tous les articles ont été adoptés sans amendements. Maintenant vous levez le doigt pour que vos électeurs sachent que notre député travaille. Pour moi, vous n’avez pas travaillé. Je ne donne la parole à personne », s’énerve Cavaye Yeguié Djibril pendant la session plénière d’adoption de la loi de finances.

Sauf que, à en croire les témoignages d’anciens députés aussi bien du parti au pouvoir que de l’opposition, l’adoption du projet de loi de finances en l’état par la Commission des finances et du budget n’est pas une pratique inédite dans les usages parlementaires camerounais.

Après quelques tractations, le PAN consent finalement à ouvrir le débat, mais en limitant le nombre de prises de parole. « On va donner la parole à quatre ou cinq personnes », concède-t-il, un brin agacé. Et parmi les députés qui bénéficient de ce « privilège », figure bien une élue du PRCN.

En vérité, la colère du PAN est aussi motivée par un incident survenu à l’ouverture de la session plénière d’adoption du projet de loi. « Le PAN était irrité par l’absence des députés. La session n’a pas commencé comme prévu à 9h en raison du fait que le quorum n’était pas atteint », souffle un responsable de la communication d’un ministère présent à l’hémicycle. Ce dernier fait observer que la session a finalement débuté à 10h49, après une interminable attente des membres du gouvernement et du corps diplomatique.

Dominique Mbassi

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