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Saccage de l’ambassade du Cameroun en France : la sentence divise l’opinion

Saccage de l’ambassade du Cameroun en France : la sentence divise l’opinion

Paru le mercredi, 07 juillet 2021 15:56

Le 5 juillet, le Tribunal de Paris a rendu son verdict sur l’affaire du saccage de l’ambassade du Cameroun en France. Il a prononcé des peines avec sursis contre les trois activistes de la Brigade anti-sardinards (BAS) mis en cause. Abdoulaye Thiam et Robert Wanto écopent chacun de trois mois de prison avec sursis. Leur compagnon Nelson Azonsop lui s’en sort avec 4 mois avec sursis. En plus, ils ont été condamnés à payer une amende de 127 euros chacun et des dommages et intérêts en solidarité de 4500 euros.

Les activistes de la BAS ont accueilli ce verdict comme une « petite victoire » sur les autorités de Yaoundé. Mais dans le sérail, les sentences sont jugées légères. « Il faut faire appel », demandent certains alors d’autres suggèrent que des peines similaires soient dorénavant réservées à tous ceux qui s’attaquent aux intérêts français au Cameroun.

Pour Me Claude Assira, avocat et enseignant de droit, la sentence est en conformité avec les réalités du droit français. « Il n’y a dans ce verdict aucune complaisance. Le tribunal a des éléments qui lui permettent d’évaluer la situation. La France est un pays qui connaît les manifestations politiques et qui sait que ce type de manifestations peut souvent dégénérer et entraîner un certain nombre de débordements ». Ce verdict n’est, en effet, pas très éloigné de ceux appliqués dans des cas similaires en France. Dans l’affaire du saccage de l’Arc de Triomphe par les Gilets jaunes en 2018, les huit accusés avaient écopé en mars dernier des peines allant de huit mois de prison avec sursis à des travaux d’intérêt général.

L’ambassade du Cameroun en France avait été saccagée dans la mouvance des marchés organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) afin de contester les résultats de l’élection présidentielle d’octobre 2018. Au Cameroun, Maurice Kamto, le président du MRC et d’autres responsables, de même que des militants et alliés du parti avaient été arrêtés et écroués à la prison de Kondengui à Yaoundé à la suite de ces manifestations. Ils étaient poursuivis entre autres pour « rébellion », « insurrection » et « outrage au président de la République » avant que le président Paul Biya ne décide « de l’arrêt des poursuites judiciaires ».

« Ce jugement nous amène à interpréter autrement les qualifications que nous avons données à cette affaire qui pour nous avait un caractère non seulement criminel, mais en plus insurrectionnel. C’est à ce titre, peut être que la BAS estime que c’est une “victoire” parce que le verdict est loin de ce qu’on leur promettait », conclut l’avocat.

Vanessa Ngono Atangana

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