La plénière de clôture de la session parlementaire de juin s’est tenue ce 7 juillet dans les deux Chambres (Assemblée nationale et Sénat). Les 30 jours de travaux se referment sans la présentation du rapport d’audit de la Chambre des comptes (CDC) de la Cour suprême de la gestion du Fonds de solidarité pour la lutte contre la pandémie de Covid-19 et son impact socioéconomique.
Le ministre des Finances avait indiqué, le 21 juin aux députés, que la présentation de ce rapport se ferait « dans les prochains jours ». Et le 23 juin, l’Assemblée nationale annonçait pour le 25 du même mois une séance plénière spéciale du « rapport annuel » et du « rapport d’audit du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ». Mais la veille cette plénière a été, sans explication, sortie de l’agenda.
Lors de son discours de clôture, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, s’est limité à déplorer le faible taux de vaccination. « (…) si la riposte gouvernementale a fait preuve jusque-là de quelque efficacité, la campagne de vaccination quant à elle tarde à décoller », s’est désolé le président de la Chambre basse du Parlement.
La présentation du rapport sur la gestion du fonds de solidarité contre la pandémie du coronavirus était très attendue par l’opinion. Une synthèse de ce rapport avait déjà fuitée dès mai dernier, provoquant des débats enflammés. Le public découvrait avec surprise une gestion pour le moins peu orthodoxe des 180 milliards de FCFA mis à la disposition de différentes administrations, notamment les ministères. Cependant, la presse locale rapport dans la foulée que les magistrats de la Chambre des comptes, qui ont mené l’audit de l’utilisation de ces fonds, ne se reconnaissaient pas dans cette fuite de documents, et que la présentation se ferait devant le Parlement.
Quelques jours après l’annulation de la présentation de ce rapport d’audit au Parlement, une autre synthèse plus exhaustive fuitait sur les réseaux sociaux. Ce second document confirme les irrégularités imputées dans le premier à certains acteurs dont le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda. En plus de proposer une panoplie de recommandations visant à renforcer les contrôles, numériser les transactions et instaurer plus de transparence dans les procédures de passation des marchés publics, la CDC demande l’ouverture de 14 procédures pour faute de gestion et révèle que 12 dossiers sont susceptibles de revêtir une qualification pénale.
« Les investigations menées par ces instances de contrôle (Contrôle supérieur de l’État et la Chambre des comptes) ont abouti à la production des rapports sur la base desquels le chef de l’État a instruit des enquêtes judiciaires actuellement en cours près le Tribunal criminel spécial », indiquait, le 28 mai, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Ludovic Amara