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Lutte contre Boko Haram : le Grand-Nord fait pression sur Paul Biya

Lutte contre Boko Haram : le Grand-Nord fait pression sur Paul Biya

Paru le mardi, 08 septembre 2020 09:49

La désignation du colonel Ekosso Lysonge au poste de Coordonnateur national adjoint du Comité national de désarmement, démobilisation et de réintégration (CNDDR), fait des vagues. Dans le sérail, le choix du président de la République porté sur ce natif de la région anglophone du Sud-Ouest est critiqué par certains pontes du régime originaire du Grand-Nord.

Ceux-ci estiment qu’après avoir placé l’ancien gouverneur Faï Yengo Francis, un ressortissant de la région anglophone du Nord-Ouest, à la tête du CNDDR, confier la coordination adjointe à un autre anglophone du Sud-Ouest constitue une entorse dans l’esprit originel du CNDDR. Il a en effet pour vocation d’engager les démarches pour assurer la prise en charge des ex-combattants de Boko-Haram dans la région de l’Extrême-Nord et des ex-combattants séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Pression

Ce malaise des « nordistes » vient d’être porté au grand jour par le « Mouvement 10 millions de Nordistes », un groupe de pression fondé par le journaliste Guibaï Gatama pour défendre les intérêts des trois régions septentrionales du pays à savoir l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord. Dans un communiqué publié ce lundi 7 septembre ce mouvement alerte que cette nomination laisse « l’impression que [le CNDDR] n’a été, en réalité, mis sur pied que pour ces deux régions ».

Pour le « Mouvement 10 millions de Nordistes », cette « déviation » de l’esprit du CNDDR pourrait « affecter les efforts de démobilisation et de réintégration des combattants de Boko-Haram et aggraver les conséquences de la crise autour de Boko Haram ». Surtout qu’à ce jour, seulement 155 ex-combattants de Boko Haram sont enregistrés au Centre de transit de Meri.

Plaidoyer

Depuis 2011, le terrorisme de Boko Haram a déjà fait plus de 3000 morts à l’Extrême-Nord, contraint 321 186 personnes à abandonner leurs villages selon un dernier décompte de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), et installé dans la région environ 150 000 réfugiés…

Le groupe de pression réclame au chef de l’État, « en plus d’une meilleure prise en compte du conflit de Boko Haram dans le Comité de Faï Yengo et Ekosso Lysonge, de mettre en place urgemment un Plan de reconstruction de la Région de l’Extrême-Nord dévastée depuis 9 ans par Boko Haram et en proie aujourd’hui à de graves inondations », écrit Guibaï Gatama. Non sans insister que 89,7 milliards de FCFA ont été alloués aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans le cadre d’un Plan présidentiel pour la reconstruction et le développement (PPRD).

Baudouin Enama

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