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Transition politique : levée de boucliers de l’opposition contre une possible accession au pouvoir de Franck Biya

Transition politique : levée de boucliers de l’opposition contre une possible accession au pouvoir de Franck Biya

Paru le lundi, 09 janvier 2023 17:59

Dans un entretien au long cours qu’il a accordé à Naja TV la semaine dernière, Titus Edzoa conseille à Franck Biya (photo) de ne pas céder à l’envie de succéder à son père à la tête de l’État. « Il ne faut pas que M. Franck Biya pense qu’il peut hériter du lourd passé historique de son père sans coup férir, parce que c’est un héritage extrêmement lourd en dehors de tout sens moral », a déclaré cet homme politique.

« J’aimerais lui dire qu’il ne se méprenne pas de cet entourage qui à mon avis veut se servir de lui. Et tôt ou tard, il prendra conscience qu’on veut faire de lui un pantin », a ajouté Titus Edzoa.

Avant ce chirurgien de formation, ancien proche collaborateur du président Paul Biya, aucun militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), n’avait osé mettre à l’index le scénario d’une succession dynastique à la tête du Cameroun. Et pourtant, cette sortie est loin d’étonner au sein même de la famille politique de Titus Edzoa.

La raison est évidente. Car, le chirurgien qui a passé 17 ans derrière les barreaux pour une affaire de détournement de deniers publics, est clairement en rupture de ban avec le sommet du RDPC. S’il a une carte du parti, Titus Edzoa n’a rien d’un militant ordinaire. On ne l’a jamais aperçu à un meeting politique, même lors de la célébration des 40 ans de pouvoir de Paul Biya, le 6 novembre dernier. En plus, dans une récente interview, il a fait savoir qu’il a pour ambition de remplacer Paul Biya à la tête du RDPC et au palais d’Etoudi.     

Avant l’entretien qui sera diffusé cette semaine sur Naja TV, l’opposition avait aussi alimenté ce débat en se contentant de dénoncer un scénario de « succession de gré à gré », comme l’a encore fait remarquer Maurice Kamto dans ses vœux à la nation du 31 décembre dernier. Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2018, a aussi lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle évite de commettre au Cameroun les erreurs commises dans les pays voisins pendant les périodes d’alternance politique.

Cette levée de boucliers prend de l’ampleur alors qu’on s’approche de 2025, date de la prochaine élection présidentielle. Problème : Franck Biya n’a jamais dévoilé des ambitions politiques. Il n’a non plus jamais adoubé le discours de la kyrielle des mouvements dits « Franckistes », qui l’appellent à prendre la succession de son père. Mais s’il ne manifeste aucune proximité vis-à-vis du Franckisme, il ne l’a pas encore désavoué.

En plus, ses visites à certains monarques représentatifs du pays, en l’occurrence le sultan des Bamoun et le lamido de Rey-Bouba, a contribué à animer le débat sur une probable succession de gré à gré dynastique au Cameroun.

Sans oublier que cette hypothèse est soutenue par certains cadres du parti au pouvoir. Certains militants même dans les mouvements Franckistes, comme Appolonie Fleur Blaz, la coordonnatrice nationale du Mouvement citoyen pour la paix et l'unité (MCPU), une des factions du Franckisme. On se souvient même qu’en fin d’année dernière, elle a assisté à un café politique organisé par une des sous-sections du RDPC à Oveng, dans le département de la Mefou-et-Akono.

Michel Ange Nga   

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