Le président de la République, Paul Biya, a donc convoqué les collèges électoraux à l’effet d’élire, pour la première fois depuis l’institution de la région comme collectivité territoriale décentralisée par la Constitution de janvier 1996, les 900 conseillers régionaux le 6 décembre 2020.
Alors que le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto prônent le boycott, la plupart des autres partis politiques qui comptent sur l’échiquier politique camerounais ne cachent pas leur engouement à participer à ce scrutin.
« En allant déjà aux élections municipales en février 2020, nous avions en ligne de mire les élections régionales. Parce que nous savions, du point de vue de la loi, que les performances du PCRN aux élections des conseillers régionaux seraient étroitement liées aux performances des élections municipales, puisque ce sont ces dernières qui donnent les contours du collège électoral. Depuis ce temps-là, le PCRN est psychologiquement prêt », déclare Cabral Libii, député à l’Assemblée nationale et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN).
Sérénité
La secrétaire générale du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Jeanne Nsoga, affirme que son parti prépare « avec sérénité les élections régionales ». Même discours pour le premier secrétaire du Purs, Serge Espoir Matomba : « Nous prendrons part à ces échéances électorales et par conséquent nous invitons les Camerounais à prendre activement part à ces élections régionales ».
L’Union démocratique du Cameroun (UDC), qui contrôle la plupart des communes du département du Noun dans la région de l’Ouest, n’est pas en reste. « Nous préparons les élections régionales depuis longtemps. Nous sommes en tournée avec la nouvelle présidente nationale de l’UDC depuis la moitié du mois de juillet. Cette tournée avait, entre autres centres d’intérêt, la sensibilisation de nos militantes et militants pour les élections régionales », déclare le député Adamou Koupit Matapit.
Parti républicain
« L’UNDP est un parti politique républicain, sérieux et pondéré. Nous voulions les régionales et nous les attendons. Cela va donc de soi que nous sommes prêts à y prendre part, même si le collège électoral était convoqué ce jour », fait savoir Saidou Maidadi, le secrétaire national à la communication de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), la seconde force politique après le RDPC (au pouvoir) de par le nombre d’élus.
Pour Nicolas Serge Ndock, enseignant de science politique à l’université de Ngaoundéré, « si l’appel au boycott peut pousser les partisans de ces formations politiques à ne pas prendre part au scrutin, il est quasiment impossible qu’il puisse empêcher la tenue de ce rendez-vous électoral, d’autant plus qu’il s’agit d’un scrutin indirect ».
Dominique Mbassi