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Crise anglophone : La mise en garde du département d’Etat américain contre la diaspora pro-séparatiste

Crise anglophone : La mise en garde du département d’Etat américain contre la diaspora pro-séparatiste

Paru le lundi, 09 novembre 2020 14:01

Le département d’Etat américain fait une mise en garde aux membres de la diaspora qui soutiennent les actes de violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est la quintessence d’une communication faite le 6 novembre dernier par le secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires africaines, Tibor Nagy. « Nous ne travaillerons pas avec des groupes - ou n'assisterons pas à des événements organisés par la diaspora - qui incluent des appels à la violence ou des discours de haine », a-t-il déclaré dans ce communiqué posté sur le site du département d’Etat américain.

Dans cette sortie qui fixe le cadre de collaboration entre la diaspora et les autorités américaines au sujet de la crise anglophone, le gouvernement américain prend ses distances vis-à-vis du projet sécessionniste visant à ressusciter l’ex Southern Cameroon sous la forme de l’Etat imaginaire dénommé « Ambazonia ». « Les États-Unis soutiennent l'intégrité territoriale du Cameroun et demandent à tous les acteurs de traiter pacifiquement les griefs à long terme qui alimentent le conflit actuel dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », martèle Tibor Nagy.

Washington accorde tout de même un rôle important à la communauté camerounaise établie sur son territoire. « Le gouvernement des États-Unis considère la diaspora camerounaise comme une communauté essentielle qui peut faire pression pour un changement significatif au Cameroun afin de répondre aux griefs à long terme, de soutenir la sécurité des travailleurs humanitaires, de ramener les enfants à l'école en toute sécurité et de mettre fin aux combats qui ont entraîné des souffrances indicibles », soutient Tibor Nagy.

Cette sortie du diplomate américain intervient à la suite d’une nouvelle escalade d’actes de violence attribués aux combattants séparatistes qui sévissent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Notamment, le drame de Kumba où sept écoliers ont été sauvagement à la machette et par balles le 24 octobre dernier en pleine salle de classe, suivi de l’enlèvement de 11 enseignants et le kidnapping du cardinal Christian Tumi et du Fon de Nso non loin de la ville de Kumbo.

Au lendemain de l’attaque de Kumba condamnée par l’ambassade des États-Unis à Yaoundé, le gouvernement camerounais, par la voix de son porte-parole, René Emmanuel Sadi, a une fois de plus appelé à une « coopération active et sincère des pays amis où sont hébergés les commanditaires de cette rébellion armée, ainsi qu’à celle des organisations internationales, si attachées à la défense des droits de l’Homme, afin qu’ils aident à leur neutralisation et à la consolidation du processus de pacification des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest  ».

Une position rappelée également par le ministre de l’Administration territoriale le 1er novembre dernier sur un plateau de la CRTV. Le ministre Paul Atanga Nji précisait alors que des mandats d’arrêt internationaux avaient été émis contre ces commanditaires, et pressait les pays amis du Cameroun à agir de manière « concrète » contre eux.

Cette interpellation visait entre autres les Etats-Unis. Ce pays héberge en effet de nombreux activistes acquis à la cause indépendantiste. Selon les autorités camerounaises, c’est cette diaspora pro-séparatiste qui mobilise les fonds nécessaires au financement des milices qui terrorisent, kidnappent, rançonnent, pillent et assassinent les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Baudouin Enama

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