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RDPC : des militants exclus du parti à la veille des régionales

RDPC : des militants exclus du parti à la veille des régionales

Paru le jeudi, 10 septembre 2020 10:17

Le séjour de Franck Hubert Ateba dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a finalement tourné court. La main de Paul Biya, président national du parti au pouvoir, a été lourde pour ce transfuge du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Définitivement exclu des rangs du RDPC, Franck Hubert Ateba écope de la sanction la plus lourde prévue par le texte du parti au pouvoir.

La décision formulée par la commission Adhoc de discipline, présidée par l’ancien Premier ministre Peter Mafani Musonge, a été entérinée ce 9 septembre par le président national du parti. En dehors des militants ordinaires frappés par la commission Musonge, de nombreuses personnalités du parti du flambeau sont passées à la trappe.

Des gros bonnets… aussi

Parmi les noms les plus connus, on peut citer l’ancien ministre des Travaux publics Patrice Amba Salla (photo) qui écope d’une exclusion temporaire de 12 mois. On lui reproche d’avoir affronté le candidat choisi par le parti lors de l’élection de maire de la commune d’Ayos. L’ancien journaliste et non moins actuel maire de Nguelemedouka, Alex Mimbang, se voit infliger la même sanction pour des accusations similaires.

Accusé d’avoir invectivé Jules Doret Ndongo, le délégué permanent du Comité central du RDPC dans le département de l’Océan (Sud), le sénateur Gregoire Mba Mba se trouve dans la liste des blâmés. C’est également le cas pour Gérémie Solle, maire adjoint de la ville de Douala, et Jean Jacques Lengue Malapa, maire de la commune de Douala 1er. Coupable de s’être opposé au candidat du parti à la mairie de la ville Douala.

Pour avoir osé briguer le mandat de super maire de la ville de Yaoundé contre les instructions du comité central du RDPC, Jean-Marie Abouna, l’actuel maire de Yaoundé 1er s’en tire avec un blâme là où Saint Éloi Bidoung se voit exclu du parti pour 36 mois. Une sanction similaire est également retenue contre l’ex-ministre André Tsala Messi, réprimandé pour s’être allié au Parti pour l’alliance libérale (PAL) de Célestin Bedzigui à Monatélé dans le cadre des législatives.

Enjeux

Au total, 78 militants ont été sanctionnés et 11 ont été mis hors de cause pour « faits non établis ». Selon certains cadres du RDPC, la publication des sanctions avant la circulaire qui va préciser les modalités de présélection des candidats du parti aux élections régionales annoncées ne relève pas du hasard. Pour Christophe Mien Zok, membre du comité central du RDPC, « les potentiels candidats traduits et sanctionnés devant la commission de discipline ad hoc peuvent nourrir des inquiétudes légitimes ».

D’après celui qui est depuis 1992 directeur des Organes de presse, de l’information et de la propagande du Comité central du RDPC, la commission Musonge avait pour objectif de sanctionner les cas d’indiscipline les plus emblématiques pour « empêcher toute velléité de récidive à l’occasion des régionales ». « On espère que lors des prochaines consultations internes et nationales, on enregistre moins de cas d’indiscipline », formule-t-il.

Toujours est-il que ce n’est pas la première fois que des militants du RDPC prennent des libertés avec les instructions disciplinaires dictées par la hiérarchie du parti. Ce fut déjà le cas en 2013 où au lendemain des municipales de septembre, Paul Biya a institué cette commission qui table désormais sur les écarts de comportement dans les rangs du parti au pouvoir.

Baudouin Enama

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