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Conflit intercommunautaire à l’Extrême-Nord : la mission de bons offices du gouverneur fait des vagues

Conflit intercommunautaire à l’Extrême-Nord : la mission de bons offices du gouverneur fait des vagues

Paru le vendredi, 10 décembre 2021 14:16

Pour sa tournée de sensibilisation des Arabes Choas et des Mousgoums/Massa, deux communautés du département du Logone et Chari qui s’affrontent violemment depuis le 4 décembre 2021, le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a battu le rappel des élites et des autorités traditionnelles originaires de la région.

A travers un message porté, l’autorité administrative invite le président du Conseil économique et social, Luc Ayang, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, le ministre des Marchés publics, Ibrahim Talba Malla, etc. à prendre les dispositions nécessaires en vue de l’accompagner à Kousseri ce 10 décembre.

Parmi les autorités traditionnelles invitées, figurent notamment les lamibé de Maroua, de Mokolo ou de Yagoua, qui n’ont pourtant pas directement autorité sur les localités concernées par le conflit intercommunautaire qui a déjà causé plusieurs dizaines de morts, un exode d’environ 50 000 habitants, dont environ 30 000 vers le Tchad voisin, et d’importants dégâts matériels.

L’initiative du gouverneur, menée dans l’optique de la résolution du conflit, ne fait pourtant pas l’unanimité. Elle provoque même des vagues. « Ce conflit dépasse la compétence du gouverneur. On a vu ce que ça a donné la dernière fois, des solutions cosmétiques produiront des résultats cosmétiques. Il faut développer ces régions, favoriser l’accès des populations à l’eau potable, tracer des pistes pour la transhumance, construire des écoles, hôpitaux et marchés », éructe un internaute natif de la région.

Pour un autre, il s’agit d’une « très belle initiative. Mais le conflit étant d’origine agropastorale, pourquoi n’avoir pas associé le ministre de l’Elevage et des Pêches et le ministre de l’Agriculture pour trouver ensemble une solution urgente et appropriée au conflit afin de rendre solide et pérenne la paix ?»

Un bon connaisseur des réalités locales fait observer que « le malaise entre les deux communautés ne date pas d’aujourd’hui et est si profond que la visite du gouverneur et de sa délégation ne suffit pas ». Pour lui, elle ne pourra tout au plus que calmer les esprits le temps de cette visite qu’il assimile à une simple parade. D’ailleurs, rappelle-t-il, la descente sur le terrain de la même autorité le lendemain du lancement des hostilités n’a pas empêché une flambée de la violence qui s’étend désormais à d’autres localités.

D.M.

Dernière modification le samedi, 11 décembre 2021 08:08

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